Mike O'Connor - Le Flic solitaire (terminé)

Vous voulez vraiment que je vous raconte mon histoire? Très bien, je vais le faire, mais je vous préviens, ce n’est pas un conte de fée, le passé définit une personne et son destin, le mien n’est pas trés joyeux et drôle comme vous pouvez le penser.
Je ne me souviens plus trop de ma naissance, qui s’en souvient? Pas grand monde, je sais juste que je suis né le 4 décembre 1983 et que je suis le deuxième enfant de la famille O’Connor. Mes parents étaient heureux j’imagine de m’accueillir, ainsi que mon grand frère Hansel. Du moins, c’est ce que je pense, encore une fois trop petit pour savoir s' ils sont contents d’avoir un autre fils. Bref, tout le monde s’en fout, moi y compris, je m’en bats le coquillard.

5 années de ma vie était plutôt tranquille et assez normale je dirai, je jouais souvent avec mon grand frère Hansel et était très proche de lui à l’époque. On était presque inséparable et puis vient alors la naissance des jumeaux, est ce que j’étais heureux d’être à mon tour un grand frère? Je ne sais pas, j’en ai aucun souvenir, ça ne doit pas être très important, ou alors leur naissance ne m’a pas si marqué que ça. Du coup, je suis comme qui dirait à la mauvaise place du second, mes parents s’occupaient des cadets et du grand, ils ne leur restaient plus de temps du coup pour moi. Bah, j’en ai pris l’habitude, de plus Hansel venait toujours jouer avec moi pour me tenir compagnie.
Ma jeunesse était plutôt comment dire, normale, jusqu’à l’âge de mes 11 ans, ou il est arrivé dans notre vie, le “Fameux Juan.” Il n’a pas eu la chance de rester avec sa famille alors nos parents ont décidé de le garder parmi nous pour lui éviter de retourner au Mexique.
Je voyais d’un très mauvais œil cette adoption, car depuis qu’il était là, je me retrouvais alors seul à nouveau à jouer dans mon coin.

Bon, par moment, je m’occupais des jumeaux et je jouais avec eux, mais j’avais perdu la complicité que j’avais avec Hansel, il ne voyait que par lui, “Ce satané réfugié.” J’ai essayé tout de même de me rapprocher de lui, mais, je ne sais pas quelque chose me bloquer.
C’est à ce moment-là, que je commençais un peu à devenir solitaire et à me renfermer dans mon coin.
Puis vient alors la mort de notre père, la maladie l’avait vite emporté, étant atteint d’un cancer du poumon, il était souvent à l’hôpital. Je n’ai pas pu lui dire tout ce que je ressentais et j’ai vite regretté de ne pas avoir pu passer plus du temps avec lui.
Je me suis encore plus renfermé dans ma bulle depuis cet incident.
Un an aprés, alors que je venais à peine d’avoir 12 ans, notre famille emménagea à Los Angeles, une nouvelle ville, une nouvelle école, encore des difficultés pour moi de m’intégrer.
J’en voulais à ma mère d’avoir décidé de partir de notre ville natale, mais je ne pouvais rien dire, je n’en avais pas le droit et puis, elle faisait de son mieux pour nous élever toute seule.
J’avais 12 ans à cette époque quand on est arrivé à Los Angeles, j’ai eu du mal à m’habituer et à m’intégrer à ma nouvelle vie.
Mon adolescence s’est passée sans encombre et est plutôt tranquille, je n’ai pas grand chose à raconter.
Je pense que c’est à l’âge de 18 ans que tout à changé dans ma vie, j’ai eu comme qui dirait envie de rentrer dans la police.

Donc j’ai passé un concours pour rentrer dans l’école de Police et essayer de me démarquer des autres élèves.
J’ai réussi à faire partir l’un des meilleurs candidats et entra alors dans l’école de Police, là on m’enseigna comment devenir un bon agent et tous les combines du métier.
Pendant au moins 12 ans, j’ai travaillé dans la police comme agent sur le terrain, mais celà ne me correspondait plus vraiment et je demandais alors à être muté dans l’armée de terre.
Entrée dans l’armée à l’âge de 30 ans, je ne perds pas de temps à être envoyé en Irak pour faire la guerre. C’est une des raisons qui m’a fait changer autant de comportement.  
S’est soit tuer ou être tuer, là bas, j’étais toujours sur mes gardes, je ne compte pas les nombreuses victimes que j’ai pu faire. Il m’est arrivé de tuer des enfants qui portaient une arme à feu, cette vision d’horreur me hante toutes les nuits. Comment un jeune garçon peut en arriver là et comment j’ai pu lui ôter la vie?
C’est une période de ma vie que je n’aime pas trop raconter alors je vous évite trop de détails et ça m’est un peu trop douloureux.  


Au bout de 4 ans d’enfer, je finis par rentrer au pays, j’ai jamais été aussi heureux de retrouver Los Angeles et même famille et ce réfugié m’avait un peu manqué. J’ai bien dit un peu. Mais je n’étais pas prêt à leur dire ce que j’avais vu là bas et ce que j’avais pu faire. Encore une fois, je n’étais pas fier  même si on  m’a toujours dit que j’ai servi mon pays en faisant celà. Ahh, servir le pays, mais à quel prix? Perdre son âme en ôtant la vie de plusieurs personnes ainsi que des enfants, ahhh elle est belle l’Amérique.
Oui, j’en ai eu des médailles de décorations, mais j’avais perdu quelque chose d’important, mon honneur et mon âme, je ne suis plus que le fantôme de moi-même.
Encore une fois, je décidai de quitter l’armée pour rentrer dans le FBI spécialisé dans la vente des armes, je me dis que peut être retrouvé ce que j’avais perdu. J’avais 34 ans et j’allais sur mes 35.
Et c’est là que je l’ai rencontré, mon mentor Horace, celui qui a su me retrouver dans ce monde des ténèbres, il était proche de la retraite et il me partagea ces expériences et comment il a su remonter la pente quand ça n’allait pas.
Il avait toujours trouvé le mot pour me faire rire, c’était mon ami, grâce à lui, j’ai recommencé à m’ouvrir aux gens.
Mais encore une fois, le destin est contre moi, alors que je commence tout juste à sourire, quelque chose fait en sorte que je le perde à nouveau.
Lors d’une intervention, Horace et moi, on était en première ligne pour arrêter un gang qui vendait des armes à feu au marché noir.
C’est là que j’ai vu un enfant dans ce fameux gang et des mauvais souvenirs de la guerre d’Irak refit surface et me figea alors sur place.
Horace avait beau crier pour me faire sortir de mes songes, j’étais planté là, mon arme pointait sur ce jeune garçon.

Mon mentor me poussa alors et se prit une balle dans la tête, il mourut sur le coup et dans mes bras.
Je ne réagis pas de suite et quand je sortis enfin de mes songes, j’appelais de l’aide, mais il était déjà trop tard, mon ami, mon mentor était mort, à cause de moi.
Alors que mes autres collègues arrêtèrent le gang, j’étais là à pleurer Horace dans mes bras.
Je fus alors arrêté pendant un moment et fut alors suivi par une psy pour savoir si j’étais capable de continuer mon métier.
Je prouvais alors à celle ci, que plus rien, ne m'atteindra, mais que j’avais à nouveau perdu mon âme dans cette fusillade.
J’ai maintenant 40 ans et j’ai repris du service, mais j’ai appris qu’on m’avait coltiné un nouveau coéquipier et une femme en plus. Pour être honnête, je ne suis pas trop à l’idée de faire équipe avec elle, j’aurai toujours peur qui lui arrive quelque chose et que je n’aurai rien fait pour la protéger. Mais faut l’avouer, c’est un petit brin de femme, tout à fait mon genre, mais merde, restons un vrai connard solitaire, ça va mieux à mon teint.