Attention ça glisse ! - feat Harper

Aujourd'hui c'est l'arrêt des cours pour la période des fêtes. Mon université ne fait pas de cadeau, faut croire que l'art sous toutes ses formes n'apprécient pas que les fêtes de fins d'années accaparent l'âme des gens. A cause de ça, je n'ai pas pû demander à ma mère si elle voulait que je revienne, ou alors l'inverse, qu'elle vienne pour qu'on le fête tous les deux comme à notre habitude. Les cours se finissent en début d'après midi, et je range tout mon matériel en vitesse pour partir le plus vite d'ici, y'a une tempete de neige depuis peu et elle est devenue le chaos le plus complet aux yeux des gens. Je me suis pas renseigner avant de venir ici, mais dans ma tête je m'étais dit qu'un peu de neige ça faisait pas de mal, je viens quand même d'un pays où il fait moche les trois quart de l'année, le soleil moi, il me crame la gueule quand il est de sorti ici, même en automne ou hiver.

Je sors du batiment en trombe, me disant qu'après ça je devrais certainement faire des courses pour tenir tranquillement au reveillon et puis c'est tout. Un peu perdu dans mes pensées -et tout court en réalité parce qu'avec cette neige je reconnais même pas les rues que j'emprunte communément- je ne vois pas que le trottoir est un peu pentu. Je le remarque que bien trop tard, et je vis ma chute au ralenti, me demandant comment j'en suis arrivé à là. Je tombe en avant, me cognant la tête et surtout en hurlant de tout mon saoul après avoir entendu un crac des plus mélodieux. Ma jambe n'a pas suivi le mouvement et a suivi sa propre voie. Une voie pas folle à mon humble avis, car je souffre le martyr. Une passante arrive vers moi, me demandant si ca va bien. J'ai presqu'envie de l'envoyer paitre en lui disant de bien me regarder mais je m'abstiens, demandant juste d'appeler de l'aide, ce qu'elle fait rapidement et attend avec moi le temps que les secours arrivent, je dirais pas qu'ils ont été long, mais plutot que je ne me suis pas assez couvert ce matin car je crève de froid. Ou c'est peut etre le contrecoup de la douleur qui puise ma chaleur ? J'en sais rien je suis pas medecin. Un homme arrive près de moi avec une couverture de survie. Si je la garde, j'aurai une cape bling bling pour le reveillon c'est moi qui vous le dit. Enfin, je fais de l'humour pour dédramatiser. Ca marche bien. Je m'enroule dedans en lui répondant : "Harper M'sieur. Harper Janssens " J'essaye de paraitre le plus calme possible. En vrai, j'ai pas peur, je suis juste bien en colère en esperant que je n'ai rien de cassé, mais au vu de la situation, c'est mal parti. " Ca a craqué d'un coup et je ressens encore une douleur horrible. J'arrive pas du tout à la bouger depuis que j'ai réussi a me redresser. Et j'ai un peu mal a la tête." J'avais réussi a me rasseoir sur le cul plutot qu'être a plat ventre mais ma tete tournait un peu et j'avais bouger un peu ma jambe pour savoir rester assis. "J'suis désolé de vous embêter pour ça sérieusement..." J'ai toujours détester faire intervenir des gens. Une fois, plus petit, j'ai du appelé les pompiers pour mon chat qui s'était coincé dans une gouttiere d'égout. Je me suis senti nul. Bon, c'est pas pareil mais quand bien même j'ai le même sentiment d'impuissance ici. "Et je pense pas savoir me relever. Dès que je bouge, je hurle. Du vraiment haut de la jambe jusqu'au mollet. "

Le résultat provisoire tombe. Surement cassé. Cool. C'est vraiment comme ça que je voulais passer les fêtes de fins d'années. En soit, ça me fera une bonne excuse pour ne pas sortir et juste regarder la télévision. Mes colocataires me tannent pour me faire sortir mais là, je pourrais clairement pas. Je souffle malgré tout " Ca m'fait une belle jambe ca... Enfin non du coup... " Je lui dit aussi que j'ai mal à la tête et il m'examine rapidement, me disant qu'il faudrait que je prévienne au moindre soucis. Je dis oui sans bouger la tete pour autant, je me suis déjà bien assez amoché comme ça au final. L'homme s'occupant de moi est très rassurant, même si j'ai l'impression d'embeter, il me dit que non, car c'est son métier. J'ai toujours eu de l'admiration pour ce corps de métier, mais tu ne t'y vois aucunement dedans en tout cas. "Vous avez un sacré courage... " Surtout que si je me souviens bien, normalement j'aurais du etre tranquille avec la neige en venant ici. Mais j'ai toujours été une quiche pour me rappeler de ce genre de chose "C'est fréquent les tempetes comme ça ici ? Je suis pas d'ici à la base, mais j'ai l'habitude de la neige par chez moi" "

En vrai, j'essaye un peu de gagner du temps, parce qu'il m'a clairement fait comprendre que j'allais douiller pour le placement de l'attelle ainsi que le brancard. C'est pas que je suis douillet, juste que j'ai peur de gueuler comme un piaf en panique. Rien que ça, je le jure.
Mais bon, va falloir y passer, et une fois que c'est fait, c'est fait. " D'accord, tant que j'ai des calmants à l'hopital, ca devrait le faire ... " Je me conforte moi même, me disant que tout va bien se passer. Je le vois prendre l'attelle et je me prépare du mieux que je peux, maudissant clairement ma chute qui m'a bien pourrie ma journée. J'essaye de faire la conversation en même temps, penser à autre chose, ca m'a toujours aider dans ce genre de moment. Je me souviens quand on m'a recousue la main quand j'avais treize ans, un vrai moulin à parole, je crois que le medecin en avait tellement marre qu'il a pensé a me faire une anesthésie générale. " Ca fait longtemps que vous travaillez en tant que pompier ? "

Parler, c'est mon exutoire pour éviter de penser à la douleur. Et étrangement, ça marche bien. Ca me fait réfléchir à mes mots et aux phrases que je veux sortir, alors j'en oublie de ressentir les autres choses, dont les soucis physiques. Autant dire que c'est bénéfique pour certaines choses et terrible pour d'autres choses aussi -genre je vous dis pas avec les filles-. Alors je réponds d'où je viens, parce que j'avais commencé avec toutes mes questions, alors fallait bien que je lui rende la pareille à ce monsieur. " Je viens de Belgique ! De Liège plus précisément. C'est plus proche de la frontière Allemande que de la capitale Belge. Les gaufres Liégeoises sont sacrément connues en Europe d'ailleurs !" Je vends un peu ma ville quand même. Puis ma mère gerait un petit café qui a un petit stand de gaufres contre l'un des murs ouverts.
Apparemment ici, c'était pas très fréquent la neige, mais plus à Seattle. Bon... Normalement je devrais pas être trop embeter par la neige plus que ça. Enfin... Le karma m'a dit que si apparemment. Merci ma jambe.

Je les laisse me manipuler grimaçant en même temps que je lui demande depuis quand il est pompier. Bordel ca fait un mal de chien. Mais j'écoute malgré tout sa réponse, un peu déformé à mon écoute, parce que je me sens pas au mieux. Depuis plus de trente ans. Et toujours fidèle au poste faut croire. C'était un métier qui devait lui tenir à coeur dis donc. Je ne réalise absolument rien quand il me dit son nom. Par contre je fronce bien les sourcils quand il me demande s'il doit prévenir mon père. " Comment vous sav... " Puis la connexion se fait dans mon cerveau. Petit à petit. Capitaine Lane. Un membre de la famille de mon paternel ? Combien de chance j'avais pour tomber sur un Lane ? " Vous êtes de la même famille que Sean Lane ? " que je demande malgré que la mise de l'atèle m'a plus ébranlé que je ne le pensais. Je secoue un peu la tête pour répondre par la négative, mais terrible erreur, surtout quand je dis un peu avant que j'ai mal à la caboche. " Boarf je suis assez grand pour gerer tout ça. Mais vous pouvez lui dire au détour d'une conversation. Faut pas l'embeter pour si peu. " J'aime pas qu'on dérange les gens pour moi, ça a toujours été le cas en soit. Je hausse un peu les épaules. A en juger par son âge et les traits qu'il a en commun avec mon père... " Vous êtes mon oncle c'est ça ? "