[Sean / Harper] Car je ne suis qu’une simple fêlure dans ce château de verre

Aujourd'hui c'est le grand jour. C'est certain. Ce n'est pas comme si je décalais ce moment depuis déjà au moins une semaine. En soit... J'avais beaucoup de cours et pas assez de pratique de l'anglais pour tout comprendre. Heureusement que maman m'a toujours pousser à être bilingue. Et Heureusement que je ne l'ai pas écouté. J'aurais tellement dû. En soit, je peux tenir une conversation banale, mais pour les techniques de sculpture ou de peinture, je suis totalement perdu.
Enfin je détourne le sujet. Encore. Je ne pensais pas être dans tous mes états. Je paraissais serein, voire même blasé la plupart du temps. Et la je ne tiens pas en place. Un mélange d'excitation et de peur. Beaucoup plus de peur qu'autre chose. C'est pas comme si j'étais là comme un demeuré a chercher une caserne militaire sur le gps avec mon portable qui capte pas. Hé.. C'est pas comme si je voulais me présenter là bas pour rencontrer mon père qui est sergent. Qu'est-ce qui pourrait mal se passer ? Oh attendez... Beaucoup de chose peuvent vriller en peu de temps. Et j'ai pas tous les même délires que les Américains. Le patriotisme mis à part pour le roi de Belgique ... C'est pas le même niveau.

J'ai beau être déjà venu devant la caserne une fois. J'ai finalement fait demi tour. Je ne me sentais pas de débarquer comme ça. Et maintenant ? Pareil. Mais si je devais attendre le bon moment pour venir en touriste et dire "Salut. Je suis ton fils.". Y'aurait jamais de bon moment. Jamais. Et j'aurais énormément de regrets de n'avoir pas réussi à rassembler assez de courage. Alors même sans, je me lance.
Après deux, trois grosses respirations, j'avance d'un pas certain vers le batiment. Je me fais fouiller, je suppose de toute façon que c'est la procédure pour les civils arrivant à l'improviste comme ça.
J'attends un petit temps avant qu'un homme vienne vers moi. Je me lève du siège sur lequel j'attendais.

"Qu'est-ce que je peux faire pour toi mon garçon ?" Le stress me prend, mais j'arrive malgré tout à articuler une phrase avec un accent catastrophique. Non pas que je le fais exprès, mais plus je me rapproche de mon but, plus mon corps et mes capacités a parler correctement ne m'obéissent plus. "Bonjour. J'aimerai savoir s'il était possible de m'entretenir avec le Sergent Lane s'il vous plait. " L'homme en face me demande alors si c'est pour un recrutement. Je secoue la tête tant bien que mal pour finalement dire que c'est d'ordre personnel, mais que je n'ai aucun moyen de le joindre autrement. Au vu de mes mains ne sachant où se plaçait, le militaire comprit que j'étais plus que mal à l'aise et ne me demanda rien de plus, ajoutant juste de patienter pendant qu'il essayer de le joindre. Je souffla un peu pour reprendre de la contenance et le remercia avant de me rasseoir, le coeur sur le point d'imploser dans mon poitrail.

J'attends dans le stress le plus total. Vous voyez la personne insupportable qui gigote sa jambe sans savoir la tenir en place ? C'est moi actuellement. Je me repete dans ma tête que ça va bien se passer. Mais tout ce que j'ai gardé pour moi durant des années me reviennent en pleine face. La peur du rejet. D'un rejet le plus total, le déni face à un gamin inconnu, ou même le simple fait de le croire. Enfin... J'ai les informations nécessaire pour tout prouver mais bon. On ne sait jamais. Je m'en fiche s'il a d'autres enfants, qu'il a refait sa vie, c'est bien son droit en soi, il n'est pas en tort, je veux juste qu'il me voit. Et inversement. Oui, il faut que je me dise ça pour éviter toute deception. J'ai juste besoin de mettre un visage.
Le temps passe. Heureusement, je suis quelqu'un de patient. Une de mes qualités. Mais qui me fait défaut pour le moment je dois dire. J'aurais pu encore me dégonfler, mais non, j'ai trop reflechi et voila qu'un homme avançant lentement arrive à ma portée. Je me lève, qui que ce soit, le respect, c'est primordial.

C'est lui. Je reste un peu figé pendant un temps qui m'a paru être une éternité alors qu'en vérité ce n'était l'histoire que de quelques secondes en tout et pour tout. Je begaye un peu en lui serrant la main : "Bon... Bonjour c'est un honneur de vous rencontrer monsieur... " Nous nous asseyons un peu plus loin, à l'abri d'oreilles indiscrètes et il me demande qu'est-ce qu'il pouvait faire pour moi. Je reprends doucement ma contenance et me rappelle de ce que je me suis dis juste avant, j'avais juste besoin de mettre un nom et un visage sur lui. Rien de plus. N'en attends rien Harper. "En vérité c'est surtout car je n'avais que ça comme information sur vous Monsieur. " J'essayais au maximum d'être naturel, mais qu'est-ce que c'était dur dans cette situation. Mon palpitant me faisant des tours, j'essaye de continuer encore sur ma lancée. " Je vous avoue que je suis en Amérique depuis peu de temps, alors excusez moi mes maladresses s'il m'arrive d'en faire. " ok j'ai pas avancé d'un pouce sur ma lancée, mais j'essaye d'excuser toute erreur que j'ai pu ou peux faire actuellement. Je fouille la poche de mon manteau où se trouve mon portefeuille que je saisie, puis je sors une photo que je lui tends. C'est une photo de ma mère un peu avant ma naissance. Ma mère a toujours été très gateuse et a toujours voulu prendre des photos. Elle adore ça, alors j'ai beaucoup de photo d'elle durant sa grossesse et de nous après ma naissance. Surement que la vision de cette photo ne lui évoquera absolument rien, en même temps je ne peux pas le blamer de ne pas ce souvenir de la tete d'une femme qu'il a vu une fois dans sa vie, j'ai pas une mémoire qui vole bien haut perso'; " Je ne sais pas si vous vous rappelez de cette femme." Je le laisse regarder un peu avant de reprendre : " C'est en Belgique. Il y a à peu près dix-huit voire dix neuf ans de ça.  " Ce n'est pas que j'aime le laisser mariner, c'est surtout que ma bouche devient pateuse. Et j'aimerai vous y voir si c'était vous ! " Vous avez passé une nuit ensemble sans vouloir plus chacun. Mais... Au final y'a eu un 'plus' du coté de ma mère... "

Je ne réponds pas à sa première question, de comment j'ai eu le peu d'informations sur lui. Avec le fait d'avoir eu un petit chemin depuis le test ADN, le nom, et ma mère se rappelant de son prénom ainsi que de sa nationalité , on peut dire qu'internet fait des miracles de nos jours. Mais j'ai juste continué à lui expliquer ma venue ici, en tournant un peu mes phrases, pour éviter d'être trop direct. De toute façon j'oserai pas.
Il se rappelle de ma mère et ma gorge se serre lorsque je vois que les deux fils de connexion se touche dans son cerveau. Alors je lui dis à ce moment là qu'il y a eu un petit bonus à cette soirée pour ma mère. Le fait qu'il me demande si je suis sûr de moi me retire un peu de confiance que j'avais réussi tant bien que mal à réunir en moi, mais je lui réponds quand même : " Ma mère m'a assuré qu'à cette période, elle était trop concentré sur le travail pour avoir des relations. Et j'ai fait un test ADN qui m'a mené à vous... Mais si vous voulez la confirmation, je peux en refaire un mais je pense pas que je serai venu aux USA si ce n'était pas certain." Je ne savais pas vraiment où me mettre et je ne savais plus quoi penser. Je peux pas dire que je ne m'étais pas préparé. Je m'étais surtout fait des milliers de scénarios, et puis quand j'étais gosse, j'imaginais un peu comment mon paternel était. Un petit garçon voulant comprendre d'où il vient aussi. Même si je suis plus dans une relation ami-ami avec ma mère et qu'elle ne me cache rien et inversement.

Puis la douche froide. Je ne sais pas si c'est son air un peu perdu, le ton que je n'arrivais pas à cerner -faut dire que c'est difficile a comprendre quand ce n'est pas une langue que tu connais depuis petit- ou encore sa phrase qui m'a fait totalement paniquer, à ça de me dire que c'était une très mauvaise idée. " Je.. Je veux pas d'argent ou quoique ce soit. Au mieux je voulais pouvoir mettre un visage sur mon père. Une voix, quelque chose. " J'ai l'impression de déranger. Peut-être que j'arrive aussi à un moment mal choisi pour lui. Je soupire un peu. " Je m'excuse de vous avoir fait déplacer pour ça. Je sais que c'est débile de vouloir rattraper le temps perdu, mais je voulais au moins vous connaitre et que vous sachiez que j'existe. " Je sais pas quoi dire d'autre. "  Je m'appelle Harper Janssens d'ailleurs si vous vous demandiez. J'ai Dix-huit ans depuis peu et je suis étudiant en art. J'étudie a l'université pas loin d'ici depuis peu. " Je le regarde, voyant les similitudes entre nos deux visages. Je comprends mieux pourquoi maman me disait que je tenais plus de lui qu'elle. " Et si vous voulez ne plus rien savoir de moi, n'hésitez pas à me le dire, je comprendrais. " Je comprendrais certes, mais ça me fera vraiment mal d'être rejeté.

Rapidement, je me vois juste finir mon année et repartir en Belgique pour continuer d'aider ma mère avec sa toute petite entreprise. Au moins,
je saurai quoi faire. Le fait que la conversation tangue autant ne me met clairement pas en confiance. Aucunement même. Mais je calme mes idées de voyage express lorsqu'il me dit qu'il me croit malgré tout. J'imagine pas comment j'aurai pu inventer un tel bobard quand même, faudrait pousser tres loin pour faire une blague de cette envergure quand même. La fin de sa phrase me fait penser qu'il croit qu'il est un peu le dernier recours. Pendant un temps TRES infime, j'ai pensé faire une tete d'enterrement et lui dire que non. Vraiment un temps très court, parce que ça se fait pas du tout ce genre de truc, mais ça aurait été un petit pique de vengeance à tout ce stress qui m'engendre. " Oui oui, elle va très bien. C'est juste que j'ai eu dix huit ans recemment, alors j'ai pu reprendre mes recherches sur vous. Elle aurait bien voulu vous prevenir mais elle n'avait pas vraiment les moyens de le faire. " Aucun contact, après, ça devait être une nuit et puis c'est tout alors bon, c'est sur que c'était pas grave de base. Mais elle se sentait sincèrement désolé ma mère. De lui avoir "caché" mon existence. C'était pas vraiment par choix au final.

Il me pose des questions, se disant ravi de pouvoir me connaitre. Un temps, ma pression retombe complètement. Mais je ne le montre pas, j'ai appris à paraitre impassible grace à l'école lorsque j'étais plus petit. " Les deux en réalité. Je pencherai plus pour vous rencontrer. Mais je voulais pas abandonner mes études alors je suis là pour quelques années normalement. " Il s'excuse un peu de ses dires en m'invitant à boire quelque chose. Malgré mon visage pouvant etre stoique, un léger sourire passe mes lèvres. " J'aimerai beaucoup oui ! Enfin, quand vous voulez, si vous êtes occupé ou autre je ne veux pas déranger." Même si je me sens comme un cheveu sur une soupe, je peux pas m'empecher d'etre plutot content que mon paternel accepte de me connaitre. C'était mon rêve de gosse. Ne serait-ce qu'il sache que j'existe, et qu'il puisse dire qu'il a un fils. Que ce soit positif ou negatif à ses yeux. Mon existence serait juste reconnu, et c'est tout ce que j'avais besoin au final. " J'ai quelques photos dans mon sac si vous voulez plus tard... " Autant dire que je continue de le vouvoyer. Parce que déjà, on est chez les militaires et ça m'intimide beaucoup, puis je sais pas, j'arrive pas à m'en dédouaner naturellement. Je n'aimerais pas le vexer.

Il est vrai que j'aurai été ravi de connaitre le paternel plus tôt. Mais ce qui est fait est fait. On pourra jamais revenir en arrière et puis au fond, je pense que même si j'ai un caractère détaché de tout, un peu ennuyeux par moment -on va pas se mentir, je suis pas le plus expressif des gars du coin- ça fait parti de moi et de mon histoire d'être ainsi. J'aurai peut etre été tout l'opposé en connaissant Sean avant. Donc en soit, ce n'est pas plus mal au fond. J'aurai pu faire des caprices gamin ou je ne sais quoi. J'accepte son invitation. J'avoue que je m'en fiche un peu de l'endroit. Je veux juste passer un peu plus de temps avec lui aujourd'hui. De ne pas être juste apparu comme ça dans sa vie et repartir jusqu'a je ne sais quand. Juste parler un peu plus me suffit. J'ai tout mon temps aujourd'hui il faut dire, je n'ai rien à faire, j'ai aucun cours et très franchement je suis un peu en avance dans l'année au vu que pour le moment je ne sors pas des masses en ville.

On sort de l'enceinte militaire. Je dois bien le dire que ça me retire une certaine pression, même si en soit, je sais que je ne suis pas sorti d'affaire. J'ai peut etre trop d'appréhension, mais en soit je suis un européen, et je sais que je n'ai pas les habitudes d'ici ancrée. Alors je sais pas encore comment réagir à tout, ou si encore je peux me détendre un peu plus. Je suppose que je pourrais ?
J'essaye de ne pas être trop rapide lorsque je marche, voyant qu'il a du mal à marcher. Je demanderai bien ce qu'il a mais je pense qu'on est pas encore assez proche pour ça, alors je dis rien, je calque simplement ma vitesse de marche pour aller au bar.
Arrivé là bas, nous commandons. Personnellement je prends un café et un gateau qui se dit français, habitant le pays voisin, je pourrais juger totalement la qualité intérieurement.

Je prends alors mon sac, sortant un album de la taille de ma main, rempli de photo à l'ancienne, celle qu'on faisait encore développer en une heure au photographe. Je lui tends. Y'a un peu de tout dedans, quand j'étais bébé, bambin. La terreur lorsque j'ai appris à marché. Une photo de moi tout sourire avec une dent en moins quand ma premiere dent de lait est tombé. Bref, pas mal de passage de mon enfance. " Je suis né le 17 novembre 2005. Je faisais de l'asthme quand j'étais bébé alors ça a inquieté ma mere. Mais ça va mieux depuis." Après, j'aime pas trop parler de moi faut dire. Je me suis jamais ouvert des masses mis à part avec ma famille. " J'étais un garçon plutot calme. J'avais pas beaucoup d'ami, mais le peu que j'ai me suffit. Et c'est pareil maintenant en soit, c'est même un peu plus compliqué depuis que je suis ici mais c'est pas si grave. " Le peu d'ami que j'avais est resté en Belgique, logique en soit. Mais j'essaye de conversé avec eux autant que possible. " J'ai grandi dans une petite maison... Et j'aidais ma mère à son travail quand je rentrais de l'école. J'ai jamais aimé la voir travailler autant. Bref... J'étais un gamin banal je suppose ? Si vo..;tu as des questions, n'hésite pas à les poser."

Comme je l'ai dit, partager sur ma personne est très compliqué. Surtout avec mon enfance où les gamins trouvaient toujours quelqu'un à railler, et ce quelqu'un, c'était moi, car j'étais trop calme, curieux de chose différentes d'eux. Au début, ça me faisait pleurer, mais au final, ca m'a apprit a rester humble, ne jamais etre trop avancer dans la lumière. Je ne me suis jamais vanter et de toute manière, ça a fait partie intégrante de mon éducation. Apprendre que j'avais, inconsciemment, été du meme acabit que mon père lorsqu'il été jeune m'a fait relevé un peu la tête, me dire que même s'il est rpouvé que le caractère n'est pas dans les gênes, les liens, même invisible, sont assez fort pour etre perçu. Des forces qui nous dépasse tous. Personnellement, j'y crois beaucoup, j'ai ce coté spirituel depuis gamin, surement encore un trait qui faisait rire les gens autour.
Ca me faisait plaisir d'entre Sean avoir envie de rattraper le temps perdu. Je n'aurais jamais rêver mieux. Moi, qui ne rêver que de le connaitre, passer un minimum de temps avec lui, ça depassait mes attentes. Je les avais mise si basse que je ne pouvais être déçu quoique le militaire décidait au final. " Je serai très content de rattraper ce temps perdu." Je l'avais dit très heureux, on aurait dit un chiot qui agitait rapidement sa queue quand on lui promettait d'aller promener.

Pour ce qui est de ma mère, je ne peux pas dire qu'il n'y a pas eu de moment difficile étant donné qu'on était pas vraiment aisé. Mais ça nous a forgé des liens solides, alors je pense largement que c'est un mal pour un bien. Je hoche la tête lorsqu'il me demande son contact. Je ne sais pas, en revanche, si elle va lui répondre, elle ne répond pas aux numéros inconnus de son répertoire. Il devra surement laisser un message avant ça pour qu'elle daigne regarder le numéro avec plus de mémoire. Elle n'a jamais été doué pour se souvenir des genres de ce choses. " Je peux le donner, mais je souhaite faire venir ma mère ici de temps à autre lorsque j'aurai trouvé un appartement sans avoir besoin d'être en colocation." Passer quelques semaines, voire un mois ici, ce serait bien. Je reste depaysé. Mais pour le moment, mes études et mes projets ne me permettent nullement de vivre seul. Je secoue la tête à sa question suivant sa requete. " Y'a bien eu des hommes à la maison, mais jamais très longtemps." J'essaye de ne pas m'interesser aux amourettes de ma mère, mais j'ai compris avec le temps qu'aucun n'avait vraiment daigner me considerer dans le 'package' et c'est pour cela que ma mère a toujours fini les relations rapidement. Je m'en veux un peu malgré que je n'y pouvais clairement rien. Même encore aujourd'hui.

Je bois ma boisson en l'écoutant, je comprends ce qu'il me dit, qu'il lui faut malgré tout du temps, et tres franchement je ne suis plus a ça près. Ca me touche qu'il essaye de me connaitre. Par contre je faillis m'étouffer en écoutant la suite. " Comment ça grande famille ?" A ce moment, je ne tourne pas sept fois ma langue dans ma bouche, j'avoue etre surpris. Plus que necessaire je suppose. Mais il est vrai que je n'avais assurément pas pensé à la famille qu'il pouvait avoir.