Ameliya "Amy" Watson

Tu es le fruit d'une histoire éphémère entre une adolescente et son petit ami de l'époque. Bébé non prévu, ta mère biologique a choisi de te confier à l'adoption, une fois ta naissance. Elle a juste tenu à te donner ton prénom. Tu ne lui en as jamais voulu, quand tu as appris la vérité, des années plus tard sur tes origines. Après tout, elle a voulu le meilleur pour toi. Te donner la chance de vivre dans un foyer.

Tu as été adoptée par un couple aisé. Mr Watson, architecte vivait un mariage heureux avec son épouse. Ce sont eux que tu as appelé "Papa" et "Maman". Tu étais devenue le rayon de soleil qui leur manquait. Ta mère adoptive ayant beaucoup de mal à avoir un enfant, après de nombreuses fausses couches. Deux années après ton arrivée, ce fut une véritable surprise quand "Maman" est tombée enceinte. Personne ne s'y attendait. Avoir une petite sœur t’a rendue  véritablement heureuse. C'est dans un foyer aimant et chaleureux que vous avez grandi. t'avais peut-être pas le même sang qu'eux, mais qu'importe. Pour eux, pour toi, ça ne change rien.

La vie était si belle à cette époque. Tu pensais que rien ne pouvait détruire ce bonheur. Jusqu'à ce jour où maman est venue vous chercher à l'école ta sœur et toi. T'avais eu un pincement au cœur quand le Directeur de l'école est venu dans ta classe et à demander à ce que tu viennes dans son bureau. Ta soeur était en larme dans les bras de votre mère. Papa avait eu un accident de la route à cause d'un chauffard. Quand les secours sont arrivés, il était déjà trop tard. Le chauffard, n'avait pas seulement ôté une vie. Il avait détruit une famille.

Maman avait perdu son sourire. Elle était souvent fatiguée. Pour subvenir aux besoins de la famille, elle avait dû prendre un petit boulot en plus. Pour tenir la coup,elle avait commencé par boire un petit verre "pour se détendre". Puis le verre a fini par devenir une "bouteille". De plus en plus souvent. Tu aidais tant que tu le pouvais, selon tes moyens. Tu voulais alléger ta mère de la charge mentale qui pesait sur elle. Mais, plus le temps passait, plus elle s'enfonçait. Ta soeur et toi vous aviez appris à vous faire à manger. Pour que votre mère n'ait pas à le faire. Vous avez vite appris à devenir autonomes, ta sœur et toi.

Il y a cinq ans, Maman avait fini par rencontrer un homme. Ta sœur et toi, vous ne l'avez jamais aimé. Pas tant parce qu'il prenait la place de votre père. Elle avait bien le droit de refaire sa vie, et si il la rendait heureuse, vous auriez été ravies pour elle. Mais, ça n'était pas le cas. Cet homme profitait juste d'elle. Pas une seule fois, il n'avait levé le petit doigt pour l'aider. Maman était aveugle. Elle n'a ouvert les yeux sur lui que lorsqu'il est parti comme un coup de vent, alors qu'elle était enceinte de cinq mois des jumelles.

Cette fois, il n'y avait pas trois bouches à nourrir, mais cinq. Votre mère, tes trois sœurs et toi. En tant qu'ainée c'était ton rôle de l'aider. De faire les tâches ménagères. De veiller sur tes sœurs.  Tu as été jusqu'à accepter que maman prenne de l'argent sur ton compte en banque pour qu'elle puisse payer le retard de factures qui s'étaient accumulés.

En plus de gérer à la maison, tu devais donner le change à l'école. Tu essayais tant bien que mal de garder la tête hors de l’eau en cours. Tu ne voulais pas rajouter d’autres soucis à ta famille. Mais, à force, quand la cocotte est pleine, elle finit par imploser. C’est arrivé au cours de l’année de tes quinze ans. Il y avait ce garçon, le populaire du lycée. Celui qui pouvait avoir toutes les filles à ses pieds. Toi, tu crushais sur lui en silence. Alors, quand il t’a invité à sortir avec lui, tu étais aux anges. Tu t’étais fait belle pour aller au rendez-vous. Tu l’a attendu pendant une heure, en vain. Au retour au lycée, tu avais appris la vérité. Il n’avait eu aucunement l’intention de se mettre en couple avec toi. Une fille “sans intérêt comme toi” ? Jamais de la vie ! Plutôt sortir avec une poubelle” C'étaient ses mots. Il t'avait humilié devant son groupe d'amis. Leurs rires de hyènes t’ont mis hors de toi. T’as fini par craquer et lui donner un coup bien placé à son entrejambe. Geste fait sur le coup de la colère. Toute la rancœur accumulée, c'était sur lui que tu l’avais déversée. Bien sûr, t’a été considérée comme fautive et t’as été sanctionnée par une exclusion temporaire. Un peu plus, un peu moins, au point où tu en étais, ça te passait au-dessus de la tête.

T’as commencé à traîner aux bornes d’arcades. Tu t’y sentais bien. Là bas tu changeais d’air, bien loin des soucis. C’est là que tu as rencontré Conor. Vous aviez commencé par être en compétition sur un même jeu et la borne est soudainement tombée en panne. Vous avez alors commencé à sympathiser. Le destin se montre drôle, puisqu’il a pour nom de famille Holmes et toi t'es une Watson. À vous deux, vous reformez le duo iconique.

Très vite, vous avez commencé à vous voir de plus en plus souvent. À faire les quatre cents coups ensemble. À refaire le monde ensemble en riant autour d'une bouteille. Si parfois, il y a d’autres amis qui viennent, c’est avec lui que tu forme un tandem. Avec lui t’as pas besoin de te cacher derrière des faux semblant. Tu peux être telle que tu es. Avec tes forces et tes fragilités. Et bon sang ! Ça fait du bien !