relax, take it easy ((iris))

Sortir de nuit, comme il le faisait, ce n'était pas la première fois et ça ne serait pas la dernière. Au fond, c'était même quasiment quotidien et un train de vie qu'il adoptait depuis.... des tas d'années. Il préférait même la nuit au jour, il avait le sentiment que le monde lui appartenait ainsi, bien que la ville ne dormait jamais vraiment. Mais voilà, le monde nocturne semblait tellement plus... doux, lisse et plus sauvage également. Petit, il pensait que c'était à ce moment là que sortait les démons de son imagination, ceux qu'on racontait dans les histoires qui faisaient peur. Ce n'était pas tellement faux d'ailleurs, même si en soi, les démons sortaient un peu n'importe quand.

Il fumait alors qu'il patientait sur le rebord du trottoir, comme une prostituée attendant son prochain client. A l'exception, évidemment, qu'il ne fera aucune faveur sexuelle contre de l'argent. Il y avait si peu de monde dans la rue que c'en était exaltant. La nouvelle année promettait et il se disait que cette fois, ce serait la bonne. La sienne. Il était tellement motivé qu'il mettrait tout en œuvre pour que ses objectifs ne se concrétisent. Il avait le sentiment qu'il avait enfin toutes les cartes en main et qu'il fallait à présent savoir s'en servir judicieusement.
A l'occasion, il avait envoyé des messages à Iris, une grande amie qui lui avait proposé un repas de fond de tiroirs. Il avait ri sur le coup, ce n'était pas vraiment des pâtes au beurre qu'il avait besoin là tout de suite. Pas même avec de la sauce tomate. Non, il voulait quelque chose de bien plus consistant, qui apaiserait la faim que son estomac ressentait. C'était un homme après tout, la bouffe, c'était tout un truc chez lui.
La silhouette de la rouquine finit d'ailleurs par faire son apparition au loin. Il l'observa s'approcher avec un air amusé jusqu'à ce qu'elle arrive à son niveau. "C'était quand la dernière fois que tu t'as mangé un rouleaux de printemps?" lui demanda t-il en guise de salutations.

AVENGEDINCHAINS

Ce fut ainsi que Pastagirl fit son apparition, non sans s'être fait attendre au passage. En même temps, il ne la blâmait pas, il l'avait bien cherchée. Felipe l'avait ainsi vue s'approcher avec sa grâce légendaire avant de lui asséner un coup de poing amical dans l'épaule lorsqu'elle fut assez près pour le faire. Il émit un petit rire amusé sous sa façon de saluer qui ne l'étonnait pas. Il la savait échauffé par les compliments qu'il avait fait sur sa proposition de cuisine douteuse, ou du moins, pas assez riche pour alimenter l'estomac qu'il avait dans le ventre. Felipe, ce n'était pas un petit mangeur. Pas un excessif non plus, mais il lui en fallait pour se remplir la panse. Or, il avait vraiment faim pour le coup et des pate à la sauce tomate ne suffiront absolument pas pour contenter la famine qu'il éprouvait. Seulement, il avait trouvé ça bien plus amusant de se moquer de sa proposition plutôt que de décliner tout simplement. Ce serait trop facile, pas vrai?
Iris lui informa que le coup qu'elle venait de lui donner était en réponse au fait qu'il soit un petit con, cependant, Felipe ne riposta pas. Déjà parce qu'il avait toujours plus de mal à faire acte de violence - même pour rire - sur une femme qu'un homme, mais aussi -et surtout- parce que ce n'était pas nécessaire dans cette situation là.

"Je vais seulement garder en tête la partie où t'es contente de me voir" dit-il en riant de bon coeur. "Tu veux que je te dise? Je suis content de te voir aussi. Ca fait longtemps mine de rien."

Il rit de plus bel à la réponse de la rouquine qui le menaça de l'inviter pour le traumatisme que son absence indispensable dans sa vie avait causé.

"Allez ouais, pour le coup, j't'invite, je ne voudrais pas que tu me lances une malédiction sur vingt générations! J'ai assez de soucis comme ça. Tu m'suis Pastagirl?"

Il entra à l'intérieur de l'établissement où seul deux trois clients dégustaient leur plat en silence. Néanmoins, l'odeur de nourriture asiatique était omniprésente et Felipe se vit inviter à prendre place à une table non loin de là où il se trouvait. La commande passée, il planta son regard dans ceux de celle qu'il considérait comme une sorte de meilleure amie avant de joindre ses mains entre elles et prendre un air sérieux mais pas trop.

"Alors, qui as tu embêté aujourd'hui? Je veux dire, à part moi bien sûr."

Il ponctua sa phrase par un sourire ironique mais tout de même amusé par ses propres paroles.