Dean R. Conrad, grincheux est dans la place

Je suis né ici même à Los Angeles, c’était l’hiver et je peux vous dire qu’il ne faisait pas très chaud. On vivait dans un quartier pauvre et on avait pas le chauffage alors on faisait avec ce qu’on pouvait, des tas de couvertures et des pulls ça marchait pas mal. J’ai toujours passé beaucoup plus de temps en dehors de l’appartement que dedans. Je ne m’y suis jamais vraiment sentie en sécurité, ma mère avait des sautes d’humeur assez impressionnantes et plus d’une fois elle est retournée à la maison alors qu’on avait rien fait de particulier. Mon père l’insultait de folle à longueur de temps, puis on passait des périodes plus classique, sans violence, je dois dire que c’était assez déroutant. On a toujours été entouré par la drogue et l’alcool, ma mère était tombée dedans très jeune et elle n'avait jamais voulu en sortir, mon père s’était plus l’alcool alors imaginez le combo des deux. Ça fait deux petits garçons qui traînent souvent dehors pour ne pas croiser leurs parents. Ah oui parce que j’ai un frère Connor qui a trois ans de plus que moi alors je traîne toujours dans ses pattes. Lui ça le dérangeait au contraire, il était bienveillant avec moi. Mon frère aussi se droguait quand à l’adolescence alors j’ai voulu faire comme lui même si je modérais un peu les quantité, finir défoncé c’était pas mon délire, j’étais toujours malade en plus, je prenais juste de quoi me détendre un peu.

La rue c’est la loi du plus fort et plusieurs bandes s’affrontaient régulièrement. Un soir, un peu après mes seize ans, j'ai été attaqué par deux jeunes d’une bande rivale. Il avait un couteau de boucher et ils m’ont planté à deux reprises dans l’abdomen, heureusement ça n’était pas profond et n’avait rien touché de vital. J’ai aussi fini avec une énorme cicatrice sur la joue droite. Je me souviens du traumatisme que j’ai eu quand je me suis regardé dans le miroir pour la première fois. J’avais le visage gonflé en plus par les points de suture et le contrecoup, j’étais complétement défiguré. J’ai appris plus tard que ces jeunes avaient fait ça parce que j’avais touché à une de leurs filles et qu’avec cette cicatrice plus aucune fille voudrait que je la touche et ils n’avaient pas tort. J’étais en pleine adolescence alors les surnoms comme la bête m’ont suivis rapidement. Je restais dans mon coin, renfermé, aigri et je pense que c’est à cette période que j’ai commencé à être ce personnage froid et distant avec les autres. Les gens étaient comme ça avec moi alors pourquoi je le serais pas ? J’avais quelques rares amis comme Austin, il se faisait souvent chambré parce que trop timide il savait pas répondre aux attaques des autres alors je le faisais pour lui. En contrepartie il m’aidait un peu dans mes cours, j’avais beaucoup de mal à suivre et j’ai réussi a obtenir mon diplôme de justesse grâce à lui. Quelques jours après cette joie immense parce que j’étais le premier dans la famille à obtenir un diplôme, mon frère à fait une overdose et il n’a pas survécu. J’en ai voulu au monde entier, au dealer qui lui avait vendu, à tout ce trafic installé dans nos rues et où de nombreux jeunes perdaient la vie sans que personne ne fasse rien.

Je suis donc entré dans la police, ça a failli tuer mon paternel d’ailleurs quand je lui ai appris la nouvelle. Bon il a pas eu à s’en préoccuper longtemps puisque deux mois après mon entrée à l’académie de police il a été arrêté pour trafic d’armes, je ne vous raconte pas les impacts que ça a eu sur moi. Tous les autres flics en devenir me prenaient de haut et me rappelaient d'où je venais. J’ai failli abandonner parfois, mais je me souvenais à chaque fois que je le faisais avant tout pour mon frère. Je n’ai donc pas baissé les bras, j’en avais rien à faire de ce qu’on pouvait dire sur moi, j’ai travaillé plus dur que les autres et je suis même sorti major de ma promo. Ça a cloué quelques becs. Mon père en prison a surtout joué sur mon affectation, je voulais rapidement intégré les stups, mais on m’a d’abord mit en agent de probation.. Super ! On m’a mit dans les pattes une jeune femme de dix sept ans qui apparemment avaient un peu trop fait la fête dans une boite de nuit ou une grosse bagarre avait éclaté. Elle s’appelait Lizzie. Étant mineur ça aurait pu lui causer bien plus d’ennuis, mais mon chef lui a laissé une chance de se reprendre et de faire quelque chose de sa vie. Je lui ai rendu la vie impossible et j’en avais conscience, j’aimais bien la voir râler à chaque fois qu’elle comprenait que moi son baby-sitter bah je serais là derrière elle. C’était pas ce que j’imaginais quand j’étais entré dans la police, mais bon j’aurais pu aussi finir à la circulation alors je ne me plaignais pas trop. . Notre relation a pris un autre tournant un soir où elle est entrée dans un jeu de séduction avec moi. Moi qui pensait que ma cicatrice me permettrait plus jamais ce genre de chose, j’ai succombé rapidement parce que faut dire qu’elle était quand même canon. Il n’y avait rien de romantique, j’étais encore jeune et je m’amusais un peu. Si au départ je la voyais juste comme une fille de riche pourrie gâté je dois dire que j’ai appris à la connaitre et j’y ai surtout découvert une jeune femme en souffrance après ça et je me suis vraiment attaché à elle. Notre relation a évolué et je suis devenu comme un grand frère pour elle. On a fini par m’affecter au poste que je voulais chez les stups, mais j’ai jamais oublié Elizabeth et je continue de la surveiller de loin.

Commencer le vrai boulot de policier c’était important pour moi. Bon ça ne s’est pas vraiment passé comme prévu.. Mon premier coéquipier ne pouvait pas me voir, je venais du pire quartier, mon père était en prison et j’avais récemment fait interner ma mère en psychiatrie. J’étais qu’un moins que rien pour lui et il essayait de me faire faire que de la paperasse. Il a même essayé de me faire tomber en tant que ripoux, manque de pot je suis pas aussi débile et ça s’est retourné contre lui, c’est lui qui a été viré. Ma coéquipière suivante était plutôt sympa, très jolie et j’ai longtemps essayé de l’avoir dans mon lit. Oui parce que si à l’adolescence la cicatrice était un repousse fille, bizarrement à l’âge adulte c’était un aimant à fille. J’ai donc regagné en confiance de ce côté là, peut-être un peu trop même. On aurait pu faire une très bonne équipe longtemps elle et moi, mais elle s’est fait abattre pendant une intervention. Je dois dire que ça a été très difficile pour moi, je l’appréciais et je commençais à croire que je ne trouverais jamais un coéquipier digne de ce nom. J’ai ensuite rencontré Gabriel, mon actuel coéquipier. Au début c’était un peu compliqué, je voulais pas trop m'attacher à lui alors je limitais vraiment nos contacts aux enquêtes et rien de plus, j’étais froid et distant comme avec tout le monde. Puis j’ai pris ma première balle à cause de lui et ça nous a un peu rapproché. On est devenus amis, meilleurs amis même et j’ai continué à prendre des balles pour lui. Oui non parce qu’il faut savoir que c’est lui qui fonce dans le tas sans réfléchir, mais c’est toujours moi qui se fait tirer dessus ! Heureusement rien de grave jusque-là, mais j’essaie vraiment de tempérer son impulsivité.