Nolan, le jeune soldat amnésique

Je viens de loin, d’Argentine. Je suis né à Buenos Aires, ma mère est argentine et mon père américain. Il était soldat en mission en amérique de sud quand il a rencontré ma mère, ils sont tombés amoureux et il a tout fait pour qu’elle vienne vivre avec lui aux Etat-Unis. Il a longuement bataillé puisqu’il faudra attendre mes trois ans pour qu’elle accepte enfin de quitter sa famille pour le rejoindre. Vivre avec un soldat ça n’a rien de facile encore moins quand on est étrangère et qu’on a aucun point de repère, je sais que ça a été difficile à vivre pour ma mère, mais elle l’a fait par amour. Le plus dur était quand mon père était en mission, mais j’étais toute sa vie alors je dois dire que je n’ai jamais manqué de rien. Un vrai petit prince à la maison. J’ai grandi avec l’espagnol du côté de ma mère et l’anglais du côté de mon père, je suis complètement bilingue. Je suis le seul enfant du couple, ma mère a eu des complications après mon accouchement et une autre grossesse serait trop dangereuse pour elle et pour le bébé. Je ne sais pas si j’aurais aimé avoir des frères et sœurs, partager l’amour de ma mère aurait été trop difficile je pense. Au vue des absences de mon père j’étais un peu moins proche de lui, il avait aussi des réactions assez explosives. Je n’ai su que plus tard qu’il souffrait de stress post-traumatique et qu’il refusait encore de se soigner à l’épaule. C’est dur pour un soldat de demander de l’aide.

Quand j’avais onze ans, il a fini par aller trop loin. Dans une crise de colère, il a levé la main sur ma mère. Elle a donc pris quelques affaires et m’a emmené avec elle chez une de ses amies. On y est resté quelques jours jusqu’à ce que mon père accepte de voir un psy. Elle lui a laissé une autre chance et on a repris notre vie à trois. Il a été plus facile à vivre après ça et même avec moi notre relation s'est améliorée. Je ne peux pas dire qu’on était fusionnel, mais je passais un peu de temps avec lui. Sont arrivés les années lycée, je n’ai vraiment pas été à plaindre. Sportif j’ai rapidement intégré l’équipe de football jusqu’à en devenir capitaine. Cela m’a permis de faire partie des gars populaires, mais je n’en ai jamais joué. J’ai toujours détesté voir les autres gars de mon équipe se servir de leur notoriété soit vis à vis des filles, soit pour exercer un certain pouvoir sur les autres. Je n’étais pas un très bon élève, j’avais beau passer des heures à étudier cela ne servait à rien je ramenais des notes catastrophiques. Cela menacé à la fois ma place dans l’équipe de foot, mais aussi mon avenir en lui-même.

J’ai pris l’initiative de prendre des cours de soutien. J’avais vu une annonce traînée sur le tableau d’affichage du lycée et c’est comme ça que j’ai parlé avec Noham pour la première fois. On avait certains cours en commun, mais je dois avouer qu'on n'avait pas eu l’occasion de se parler. Il était toujours dans un coin de la classe et ne parlait pas beaucoup. On s’est vu plusieurs fois par semaine après ça, pour plusieurs matières et je dois dire qu’étudier ça n’a jamais été aussi intéressant. Je pouvais l’écouter parler pendant des heures, il était patient avec moi et on arrivait à bien s’amuser à côté. J’ai fini par le voir un peu différemment, je m’étais déjà rendu compte que mon regard se portait plus facilement sur les garçon que sur les filles, mais j’avoue que je ne m’étais pas posé la question jusqu’à lui. Je ressentais un manque quand il n'était pas là et mon souffle se coupait quand il entrait dans la même salle que moi. Je suis tombé amoureux, très vite. Alors que nous attendions impatiemment les résultats d’un examen important pour moi, j’étais tellement euphorique en voyant que j’avais réussi que je lui ai sauté dans les bras et qu’on a échangé notre premier baiser. C’était vraiment incroyable et ça ne m’a pas semblé étrange une seule seconde. J’en avais envie depuis longtemps.

On a décidé de se mettre en couple après ça, il a été mon premier vrai petit copain et le seul d’ailleurs. Tout était vraiment parfait entre nous, rapidement on a été confronté à plusieurs soucis, mais d’un point de vue extérieur. Mon père a très mal prit que je sois gay, ça nous a valu plusieurs disputes, mais il pouvait bien me dire tout ce qu’il voulait je n’en avait rien à faire, j’étais fou de Noham et je ne l’aurais laisser pour rien au monde. Au lycée aussi ça a été un peu difficile au début, on a été montré du doigt, moqué, mais on a toujours fait en sorte d’être plus fort que tout ça et ensemble on l’a été. Les gens se sont vite lassés de voir qu’on s’en fichait de toute manière alors on a pu faire notre petite vie tranquille. Même mon père a fini par laisser tomber, du moment qu’on étale pas notre amour devant lui et il a été rassuré quand je lui ai confirmé que je ferais quand même mon service militaire. Je le lui avais promis plus jeune et je comptais m’y tenir. J’attendais cependant ma majorité pour ça.

A la sortie du lycée on s’est installé ensemble avec Noham, on a un petit appartement cosy et qui nous correspond bien. J’ai fait quelques petits boulots, j’ai travaillé dans un hôtel, j’ai été serveur, j’ai fait de la livraison aussi, rien de bien extraordinaire, mais je ramenais au moins un salaire à la maison pendant que mon chéri poursuivait ses études. J’ai toujours été admiratif de son intelligence et même si j’avais dû batailler avec lui, je l'avais convaincu de poursuivre ses efforts. Je me suis engagé dans l’armée à mes vingt et un an comme convenu et même si partir loin me foutait la trouille je me disais que ce n’était que pour quelques semaines. Cependant je n’ai pas voulu attendre plus longtemps et pendant une soirée des plus romantique j’ai demandé à Noham de m’épouser. On est fiancé depuis et trois mois plus tard après ma demande je suis parti pour mon service, revenant régulièrement à la maison. Je dois dire que le boulot m’a vraiment réellement plu, je me sentais utile et j’avais l’impression pour une fois que j’avais de réelles capacités. J’ai finalement eu envie d’en faire mon métier et mon homme a tout de suite été d’accord, si ça n’avait pas été le cas je n’aurais pas continué, j’avais besoin de son soutien. Je suis la plupart du temps en caserne donc souvent à la maison, j’ai fait quelques missions à l’étranger. J’ai la chance d’avoir une super équipe et un sergent qui fait attention à ce que je revienne à chaque fois entier.

On aurait déjà dû être mariés avec Noham, mais on a dû repousser la date à cause de ma dernière mission. On avait été déployé à la dernière minute en Europe de l’est, c’était censé être de la simple reconnaissance à la base, mais c’était bien plus compliqué que ça en réalité. On s’est retrouvé en plein milieu d’un conflit interne et notre escadron a été mitraillé. Je savais que je ne m’en sortirais pas et mes dernières pensées ont été pour mon homme. J’ai pris plusieurs balles dont une dans la tête, ça aurait dû être fatal, mais miraculeusement ça ne l’a pas été. J’ai été récupéré par des civils, puis par l'ambassade qui m’a fait rapatrié dès qu’elle a pu au Etats-Unis. Je suis dans le coma depuis maintenant deux mois, les médecins ne savent que dire sur mon état. Mon corps fonctionne seul et correctement, mais sans réveil personne ne sait quoi dire sur mes facultés mentales. En réalité elles sont intactes, ce qui a été touché surtout c’est ma mémoire. Je me souviens de très peu de choses de ma vie, je n’ai aucun souvenir du lycée. J’ai toute une vie à retracer et j’aimerais être capable de regarder à nouveau cet homme comme il me regarde.