Orion T. Lane / Chef de caserne

Je suis né à Seattle début janvier, je peux vous dire qu’on était sous la neige, je pense qu’il y a pire. Un peu froid, mais Seattle sous la neige, c'est très beau. Je suis le deuxième garçon de la famille Lane, j’ai un grand frère Gareth de deux ans mon aîné, sont ensuite arrivés Sean et Evelyn . Trois garçons et une fille, facile de savoir qui était la chouchou. Entre nous les garçons, c’était plus compliqué. On s’est beaucoup chamaillé petit et adolescent, la compétition on aimait beaucoup ça déjà. Chacun de nous voulait être le meilleur, faut dire que notre paternel a toujours poussé cette compétition, il nous voyait déjà faire de grandes études, devenir des médecins, avocats et j’en passe. L’idée de la médecin c’était plutôt cool je l’admet, mais mon aîné se voyait déjà médecin et je n’avais pas envie de faire la même chose. J’ai su très vite que je voulais être pompier, j’ai été témoin d’une intervention importante un jour avec ma mère. Voir ces pompiers entrer dans cet immeuble et sauver ces personnes, ça a éveillé quelque chose en moi. Dès lors, ma relation avec mon père a été très compliquée, j’étais celui qui en faisait qu’à sa tête alors que lui voulait que je fasse autre chose de ma vie. Je n’ai cependant pas renoncé, je suis devenu pompier volontaire dès que je l’ai pu pour commencer à me former comme il le fallait.

J’étais jeune, mais à dix-sept ans j’avais déjà tout ce que je voulais dans la vie. Une passion qui allait devenir mon métier et j’étais déjà fou amoureux. Je l’ai rencontrée quand nous étions en maternelle et je dois dire que ça a toujours été elle. Elle a été une évidence pour moi et à cinq ans je lui ai même promis qu’on se marierait un jour. Je ne supportais plus d’être chez moi, ce n’était que disputes incessantes alors j’ai fait mes valises et je suis allé vivre chez ma copine pendant un temps. Je suis officiellement entré chez les pompiers après ça et nous nous sommes installés ensemble. Difficile de croire que sur nos vingt ans de vie on avait déjà passé quinze ans ensemble hein ? On a connu une passe difficile deux ans après le début de notre vie commune. Des querelles d’amoureux, des non dit qui s’était accumulé et surtout j’étais jaloux je l’admet, plus que de raison. Après une violente dispute, on a échangé des paroles difficiles et on s’est séparés. Ca n’a duré que quelques jours, mais j’étais tellement malheureux et en colère que j’ai commis l’erreur d’avoir une relation avec une autre femme, ça m’a d’ailleurs conforté sur le fait qu’il n’y avait bien que Gräce qui compté. Le lendemain je suis retourné me battre pour elle et pour notre relation et on s’est donné une autre chance.

Quelques mois après, nous sommes devenu parent d’un petit Alex. J’étais réellement heureux et les nuages qui étaient passés au-dessus de nous avaient bel et bien disparus. Enfin en grande partie, j’ai un peu déchanté quand mon frère Gareth m’a présenté sa petite amie un jour, Maddie.. La femme avec qui j’ai eu la précédente aventure. On s’est bien vite mit d’accord sur le fait que cette relation n’avait eu aucune importance et qu’il valait mieux ne jamais en parler. D’ailleurs je n’ai jamais fait le rapprochement entre la date de conception de leur fille Alice et la période où nous avions eu cette aventure.. Quand notre fils a eu deux ans, j'ai épousé sa mère et ça a véritablement été le plus beau jour de ma vie je pense. Les années se sont suivies et nous étions réellement très heureux tous les trois. Alex est rapidement devenu un adolescent et les choses se sont compliquées. Il était réellement difficile à vivre, violent en plus de ça, je l’ai déjà surpris à lever la main sur sa mère et je n’ai pas du tout apprécié. Je ne suis pas du genre violent, encore moins avec mon enfant, mais ce jour-là j'ai cru que j’allais le tuer de mes mains. Il avait surtout de mauvaises fréquentations, c’était un bon garçon dans le fond et j’essayais de le protéger comme je le pouvais. Ca n’a cependant pas été suffisant.. Un soir nous avons été appelés sur un accident de la route, une moto et trois voitures impliqués. Je me suis effondré quand au loin j’ai reconnu la moto d’Alex. Le corps à côté de celle-ci était déjà recouvert d’un drap alors j’ai compris qu’il était parti. Vous n’imaginez pas la douleur qu’on ressent quand on perd un enfant. Le plus dur a été de l’annoncer à sa mère. Je me suis toujours dit que je l’avais tué en lui annonçant la mort de notre fils. Elle n’a plus jamais été la même après ça, silencieuse, éteinte, comme si toute la vie qui était en elle avait suivi Alex. J’ai tout essayé pour la sauver elle aussi, mais sa santé s’est rapidement dégradée et elle est morte dans mes bras à l'hôpital un an à peine après la mort d’Alex.

J’ai cru que jamais je ne parviendrais à survivre à cette douleur. J’ai heureusement été entouré par ma famille, surtout par Gareth et Siobhan ma filleule. Ils ne m’ont pas lâché et je n’y serais jamais arrivé sans eux. J’ai essayé de continuer ma vie à Seattle, mais c’était vraiment difficile. Un jour, un commandant est venu me voir dans mon bureau et m’a dit que le poste de chef de caserne des pompiers de Los Angeles était vacant et qu’il voulait m’y voir. Je n’ai pas hésité et j’ai accepté, j’avais besoin de ce nouveau départ. J’en avais assez de tomber sur des endroits qui me rappelaient tout un tas de souvenirs. Je me suis tout de suite senti chez moi en arrivant à Los Angeles et ça a réellement été une grosse bouffée d’oxygène. Évidemment Grâce et Alex étaient toujours présents en moi, mais ça me semblait un peu plus facile. Je me suis consacré dès lors à la caserne et à la famille qui y vit, à savoir les soldats du feu. Je suis plutôt fier de tout le travail que nous avons accompli tous ensemble. Je connais chacun d’entre eux, leurs vies, leurs soucis et j’essaie d’être un bon capitaine. Je suis plus proche de certains que d’autres. Par exemple, la première fois que j’ai vu Milo arrivé au loin, j’ai cru voir Alex.. Je ne sais pas vraiment l’expliquer, il aurait eu le même âge et je trouve qu’il a des airs communs avec lui. J’ai fait une sorte de transfert sur lui et j’admet que je le protège encore plus que les autres. Il a souvent des ennuis, j’essaie de l’aider au mieux. J’ai une relation père/fils avec lui et je ne veux pas qu’il lui arrive quelque chose. J’ai longtemps laissé ma vie privée de côté tout simplement parce que j’avais déjà vécu ma belle histoire d’amour et que je ne pensais pas pouvoir connaître ça à nouveau un jour. Enfin jusqu’à il y a peu.. Je dois dire que le lieutenant Acosta ne me laisse pas indifférent, mais bon je suis trop vieux pour tout ça maintenant non ?