Amber la galeriste au grand coeur

S'il y a bien une chose qu'Amber détestait dans son métier, c'était l'administratif. Posséder sa propre galerie avait toujours été un rêve pour elle et elle y étais parvenue. Mais il y a une chose dont on ne parle pas dans les films quand on nous encourage à suivre nos rêve : l’administration, les impôts et tout ces minuscules petits détails d'une importance capitale. Amber avait toujours détesté les mathématiques et voilà qu'elle se retrouvais ensevelie sous la comptabilité. Elle se souvenait parfaitement du jour où elle était tombée amoureuse de l'art. L'école avait décidé de les emmener en sortit au musée d'Art du comté de Los Angeles. La petite fille qu'elle était avait tout de suite été fascinée par toutes ses couleurs. Elle n'arrivait pas à comprendre comment ils pouvaient exister autant de tableaux différents. C'est ici qu'elle avait décidé que plus grande elle travaillerait dans un musée. En grandissant elle avait compris qu'elle était dénuée de tout talent artistique, mais qu'en revanche, elle était plutôt douée quand il s'agissait de juger l'art et d'en parler. Amber possédait une aisance naturelle à s'exprimer sur le sujet. Mais la passion ne fait pas tout, la jeune femme avait travaillé dur pour en arriver là. Elle s'était construit un réseau très rapidement quand elle était à la fac grâce à son ancien employeurs qui la présentait à tout le monde. Amber avait eu une chance incroyable d'être tombé sur un patron comme lui. Il l'avait soutenu et aider lorsqu'elle avait enfin décidé de voler de ses propres ailes. C''est comme cela qu'elle, c'était fait un nom dans le domaine de l'art de Los Angeles. Et qu'elle se retrouvait désormais à crouler sous le travail.

La jeune femme leva les yeux de son ordinateur et soupira. Puis son regard se perdit dans l'observation du cadre posé à côté de son ordinateur. Un portrait de famille qui datait du jour où elle avait obtenu son diplôme. Elle se sentait privilégiée de les avoir. Amber avait la chance d'avoir des parents qui la soutenaient dans tout ce qu'elle entreprenait et un grand frère qui , bien que souvent absent, était toujours là pour elle. Ils étaient ce qu'elle avait de plus cher. Alors qu'elle avait seulement six ans, un drame toucha la famille. Elle se souvenait être sur les gradins d'un match de foot auquel son frère Aaron participait, elle criait pour l'encourager lorsqu'il s'écroula après avoir pris un coup dans les côtes. Amber n'avait que peu de souvenir de ce qu'il c'était passé ensuite si ce n'est qu'il avait été transporté à l’hôpital. Elle comprit plus tard que sa famille était porteuse d'une maladie génétique qui s'appelle l'hémophilie et que c'était à cause ça qu'il était décédé. Elle avait perdu son frère, elle avait perdu son ami, elle avait perdu son confident. Amber se souvenait très bien que le jour de l'enterrement elle, c'était effondré dans les bras de son frère Alaric en lui demandant si lui aussi allait la laisser. La pauvre enfant avait peur de perdre la personne qu'elle aimait le plus au monde. Cette peur la poursuivait encore aujourd'hui. Même si elle avait appris à vivre avec le fait qu'Alaric pouvait lui aussi mourir d'une blessure et qu'elle pouvait elle aussi transmettre le gène, cette peur demeurait ancrée au fond d'elle.

La petite fille avait grandi et son cœur avait guéri. Alors qu'elle avait tout juste vingt-cinq ans la jeune femme ce maria à son amour de jeunesse, Henry. Ils s'étaient rencontrés lors de sa première année à la fac et ils s'étaient rapidement mis en couple. Il était tout ce dont elle avait toujours rêvé. Il était charismatique et gentil. Il la faisait rire comme personne et elle lui faisait confiance. Après trois ans d'un mariage heureux, une ombre noircissait le tableau de sa famille rêvé. Ils n'arrivaient pas à avoir d'enfant. Inquiète, Amber en parla avec sa gynécologue. Après plusieurs tests, elle découvrit qu'elle avait de l'endométriose. Cela justifiait beaucoup de soucis hormonaux qu'elle avait depuis l'adolescence, mais cela expliquait aussi sa difficulté à avoir des enfants. La nouvelle lui fit l'effet d'une claque. Elle ne pourrait sûrement jamais avoir d'enfant et ça la détruisait. Lorsque Henry apprit la nouvelle, la personne bienveillante et drôle qui partageait sa vie se transforma. Il avait toujours voulu être père et elle était incapable de lui donner un enfant. Il commença à porter la main sur elle pour diverses raisons. Amber était incapable de se défendre, elle le méritait après tout. Elle avait tué son rêvé. Elle méritait de souffrir. Cela a duré plus de deux ans avant qu'elle ne prenne la décision de divorcé. Elle avait interdit à Alaric de faire quoi que ce soit lorsqu'il l'avait découvert, mais lui et ses amies l'avaient aidé à prendre conscience qu'elle ne méritait pas tout cela et que cela ne pouvait pas continuer. Finalement, la jeune femme trouva la force de demander le divorce. Cela faisait maintenant trois ans que la galeriste était libérée du joug de son ex-mari. Il rôdait toujours, mais elle savait que s'il l'approchait Alaric en ferait son affaire. Depuis Henry, Amber avait du mal à accorder sa confiance aux hommes. Le travail l'aidait à ne pas penser à ce genre de chose et la galerie l'avait en quelques sortes sauvées elle aussi.

Une sonnerie de téléphone sortit brusquement la jeune femme de ses souvenirs pour la ramener à la dure réalité de la vie, elle devait rendre des comptes à sa comptable.