Des mains endolories [PV: Lukàs]

Notre Hamsterponky National avait les larmes aux yeux. Il était assit sur une table d’examen médical aux urgences, les mains posées sur ses jambes, tremblantes à cause de la douleur. De loin, on pouvait penser que Léo ressemblait à un chien battu avec ses yeux pleins de larmes et son visage mi-triste mi-inexpressif.

Le tatoueur avait encore eu une crise de colère aveuglante, qui l’avait submergé de toute part. Dans ses moments-là, il ne contrôlait plus rien. Il fallait juste qu’il frappe, encore et encore, jusqu’à ce que la douleur calme la crise. Heureusement, cette fois, pas de victime collatérale, et pas de garde à vue. Il avait frappé dans le mur derrière son tattoo shop. A cause d’un client, un véritable connard ce type sérieux. Il n’avait pas arrêté d’avoir des propos rabaissant pour sa compagne, qui était dans le coin attente d’ailleurs… Il disait des trucs infâmes et misogyne sur elle. Il avait même tenu des propos homophobe.

Léo aurait voulu le virer de son shop illico presto, mais il avait besoin de thune, ça faisait à peine un mois qu’il était là et il venait d’ouvrir son premier salon à lui avec l’argent qu’il avait hérité de Glad’ son ancien maître d’apprentissage, parrain de cœur et ami. Il fallait qu’il se fasse sa clientèle et pour ça, il fallait que le gros ours sensible qu’il était ferme sa gueule et tatoue.

Sauf qu’une fois le mec partie, il s’est rendu, furax derrière son shop pour frapper le mur, dont la peinture s’écaillée à force de frapper au même endroit… Mais bon, c’était beaucoup mieux que de frapper le gars et de risquer une garde à vue ou une plainte. Sauf que c’était ses mains qui en prenaient un coup. Il savait qu’il en avait besoin pour travailler… Sauf que quand la colère le prenait, il ne contrôlait absolument plus rien. Tel un taureau qui aurait vu rouge.

Finalement, après quelques minutes d’attente, il vit arriver un infirmier. Ah, bah tiens, Lukàs. Il eu un petit sourire en coin, timide, pour lui. Ce mec, il l’aimait bien. Depuis qu’il était arrivé à L.A c’était presque tout le temps lui qui s’occupait de ses mains, et à force de discussion, ils étaient devenus amis.

« Hey Lukàs… Déso’… Je te donne encore du travail.. »

Léo avait encore cette tête de chien battu qu’il avait toujours après une crise, car la culpabilité l’étouffait. Heureusement, le regard doux de son ami sur lui l’aidait à éloigner le venin de la frustration de ses veines. Alors il le suivit et suivit ses demandes docilement. Après tout, il ne pouvait pas faire de chichi, il avait besoin de ses mains pour travailler. Alors il en prenait le plus grand soin, hors crise. Il soupira à la question de Lukàs.

« Pas sur la gueule d’un connard, si tu veux tout savoir… Mais j’ai failli… Ce mec à été… Odieux, si tu savais… »

Il aurait voulu serrer ses poings en se rappelant la raclure qu’il avait alors tatoué. Mais se retint, car son ami infirmier le soignait avec application.

« Au début… Il disait des choses dégradantes sur sa compagne… Qui était assise dans la salle d’attente attenante à mon espace de travail… Je me retenais mais après… Il a dit que les gens souffrant de dépression étaient inutile à la société… Qu’ils devaient tous se suicider… Comme les personnes homosexuelles… C’est là que j’ai éclaté… Mais j’ai pris sur moi… J’ai fini de le tatouer et je l’ai fais dégager mais avec le recul… J’aurais dû le foutre dehors, avec mon pied dans son cul sans finir sa pièce… »

Il étouffa un sanglot incontrôlable. En effet, Léo avait le cœur tendre et l’esprit sensible. Malgré la montagne de muscles et le colosse plein d’assurance qu’il était. Cette conversation l’avait marqué, car comme le savait très bien Lukàs avec qui il avait discuté de nombreuses fois depuis qu’il était à L.A, l’infirmier était au courant que le tatoueur avait aimé profondément un autre homme, qui était en dépression, et qu’il s’était alors suicidé. C’est alors que des larmes silencieuses glissèrent sur ses joues. Il souffrait encore, des années après du manque de la présence de Uta, son grand amour de jeunesse. Son cœur meurtrie n’avait pas réussi à se reconstruire malgré les années.