Robin, le petit dealer du coin

Je suis né dans la belle ville de San Francisco le 9 décembre 1988. Troisième enfant d’une famille d’origine italienne. Je n’ai que des sœurs, deux plus grandes et une plus petite qui arrivera trois ans après moi. On était plutôt une famille normale, je dirais, jusqu’à ce que mon père décide de partir avec moi à cinq heures de là, à Los Angeles sans prévenir qui que ce soit. Il en avait apparemment marre de sa vie avec ma mère et tout ce qui l’importait, c'était son fils. Enfin importé est un bien grand mot.. Je n'ai jamais compris pourquoi il m’avait emmené en réalité. Il y a eu tellement de changements pour moi, je n’avais que cinq ans que je suis devenu invivable. Ma mère me manquait, mes sœurs me manquaient et mon père était complétement nul pour s’occuper de moi. C’est limite si à cinq ans, je ne devais pas savoir me faire à manger et me débrouiller tout seul. Je voyais régulièrement des femmes se balader chez nous, j’ai souvent vu des choses peu recommandables pour quelqu’un de mon âge, ça amusait mon père, il avait même hâte que je devienne un homme je crois. Quoi qu’il en soit j’ai fait pas mal de conneries durant mon enfance. Vol, vandalisme, violence, à dix ans, j'avais déjà été arrêté plusieurs fois et clairement mon père, à part me foutre sur la gueule quand ça arrivait, il ne faisait rien pour que je rentre dans le droit chemin.

Les études n’ont pas été pour moi bien évidemment. Je ne comprenais pas grand-chose et les professeurs aimaient bien me dire que de toute façon, j'étais un abruti qui n’arriverait à rien dans la vie. Alors pourquoi faire des efforts ? Je me suis intéressé à des choses bien plus amusantes, la drogue et le sexe. Garçon, filles, peu importe, je ne suis pas difficile et puis un trou, c'est un trou non ? Bon même si pour moi ça n’avait pas d’importance, mon père ça ne lui a pas plus de me surprendre en plein acte avec un garçon dans ma chambre. J’ai eu à peine le temps de repasser mon boxer que j’ai reçu une pluie de coups. Il m’a cassé le bras ce jour-là, deux côtes et mon corps a été douloureux pendant des jours.. Alors évidemment, j’ai ramené encore plus de garçons chez moi, montrant toute mon affection pour eux sous son nez, encore plus en public, même si généralement, je le payais derrière. Celui qui me dira quoi faire et comment le faire n’est pas né. C’est à cette période aussi que j’ai dépanné un ami ne pouvant pas s’occuper de ses ventes. J’y suis allé à sa place et je dois dire que j’ai cartonné à la soirée, vendant même deux fois plus que ce que lui espérer alors, il m’a fait bosser avec lui. Je suis devenu dealer et clairement, j'ai complétement lâché les cours. Il est devenu mon meilleur ami et on faisait encore plus de conneries ensemble. On vendait de la méthamphétamine à l’époque et ça fonctionnait bien. Jusqu’à ce que Diego face une overdose. Je voyais qu’il était en train de faire un arrêt cardiaque, mais j’étais tellement défoncé que je n’ai pas réussi à faire quoi que ce soit et quand j’ai repris conscience il était mort. Je ne voulais pas finir en prison alors, j’ai mis le feu pour effacer toutes les traces. Évidemment, ses parents ont toujours su que j’étais avec lui, mais ils n'ont jamais trouvé de preuve. Je n’ai plus consommé de méthamphétamine, mais j’ai continué à la vendre. J’aurais cependant du penser à prendre la drogue parce qu’après ça mon fournisseur m’a réclamé l’argent dû et je n’avais rien pour lui. J’allais donc au-devant de gros ennuis, je suis reparti quelques jours à San Francisco.

C’est à cette période que j’ai voulu reprendre contact avec mes sœurs et ma mère. Ce fut difficile d’apprendre que ma mère était décédée peu après mon départ dans un accident de voiture. Mes trois sœurs ont été élevées par notre grand-mère, elles m’ont accueilli à bras ouverts et c’était plutôt agréable je dois dire. Je suis resté quelques jours avec elles, apprenant à connaitre mes sœurs. Cela dit, apparemment que je tiens de mon paternel parce que cette vie m’ennuya rapidement, un soir que je passais devant la chambre de la grand-mère, je l’ai vu rangé un très beaux bijoux dans une boite. Ça pouvait m’aider à redémarrer et à reprendre ma place à Los Angeles, même si ça voulait dire partir comme un voleur. J’ai volé le coffre cette nuit-là et l’argent que j’ai pu trouver dans la maison. En revendant les bijoux, j'ai eu largement assez pour payer mes dettes et me relancer sur le marché. Évidemment, mes sœurs n'ont pas apprécié mon geste, mais j’ai essayé de leur expliquer que je n'avais pas vraiment le choix, je pouvais me faire tuer si je ne rendais pas l’argent.

Niveau consommation, je suis passé sur des substances plus hallucinogènes. J’ai vendu tout un tas de choses, consommé tout un tas de choses. Je m’adapte à l’offre et à la demande.  Il y a quelques années, à une fête, j'ai fait la connaissance de Teddy. Un homme incroyablement mignon et au lieu de vendre ce, j'étais censé vendre, j’ai passé la soirée à flirter avec lui et ça, c'est terminé au lit. Il est militaire alors, il ne reste jamais très longtemps, mais à chaque fois qu’il revient on s’amuse ensemble. J’ai fini par n’attendre qu’une chose, son retour. Il y a deux ans, il a été blessé en service et renvoyez aux États-Unis, il semblait avoir besoin de protection, de quelqu’un comme moi pour le protéger de tout le reste. J’avais de l’influence sur lui et j’aimais aussi ça, je ne peux pas le nier. On a fini par se mettre ensemble et je le garde férocement pour moi. Il doit avoir besoin de moi sinon je sais qu’il me quittera pour mieux. Je suis loin d’être le petit ami idéal, possessif, jaloux, je ne me gêne pas pour régulièrement fouiller son téléphone et si je le vois en train de parler à un autre, je vire au rouge et je pique une crise. Je sais qu’il mérite bien plus qu’un pauvre dealer dans mon genre alors je suis persuadé qu’il finira par m’abandonner comme tout le monde.