Leeroy l'explorateur

C’est pendant un de ses voyages en Égypte que mon père à rencontre ma mère. Elle est elle-même issue d’un métissage, son père était européen. Ce fut le coup de foutre entre eux, il est resté deux mois en Égypte et au moment de repartir, il lui a proposé de le suivre. C’était complétement fou, mais elle a accepté. Tout a été très vite entre eux, mais ils savaient ce qu’ils voulaient et surtout, ils étaient déjà persuadés de passer leur vie ensemble. Quelques mois plus tard, ils étaient mariés et je suis arrivé juste avant leur un an de relation. Mes parents ont une passion en commun, l’histoire. Mon père a un magasin d’antiquité depuis toujours, il parcourt le monde pour trouver de nouveaux objets insolites et plein d’histoire, vous pouvez lui demander, chaque objet a sa propre histoire. Quant à ma mère, elle s’est spécialisé dans les langues disparues de son pays natal. Vous l’aurez compris, j’ai baigné dans tout ça depuis que je suis petit. Trésor, aventure, dieux, tout ça m’a toujours fasciné. Ma mère m’a appris très tôt à lire l’égyptien, je sais même déchiffrer les hiéroglyphes. Ils me donnaient déjà des énigmes à résoudre et je jouais l’explorateur. Quand mon petit frère est arrivé, il est devenu mon assistant dans mes aventures, j’ai toujours adoré nous créer un monde imaginaire, plein d’aventures et de dangers.

L’imaginaire change un peu quand on grandit, mais je suis resté très ancré dans ce genre d’histoire. Je suis passé à des puzzles, des énigmes plus complexes et je me suis particulièrement intéressé à l’Égypte et tous ses trésors. L’école a toujours été compliquée pour moi, hyperactif, j'étais incapable de rester assis sur une chaise plusieurs heures d’affilée. J’étais du genre à monter sur la table, utilisé ma règle en épée contre un camarade dans un combat improvisé. J’ai aussi toujours été un très bon conteur d’histoire, souvent, on pouvait me voir entouré d’autres enfants, tous captivés par ce que j’étais en train de raconter. J’étais très bon en histoire, très bon en sport, en langues également, mais pour le reste.. C’était bien plus compliqué parce que ça ne m’intéressait absolument pas. Qu’est-ce qu’on a pu me répéter “On ne choisit pas ses cours, M. Danvers.” Moi, je les choisissais clairement, oui. Je ne faisais pas d’efforts dans certains puisqu'ils ne me seraient pas utiles. Quand j’ai intégré enfin une filière exclusive à l’histoire, là je me suis réellement éclaté. J’ai passé un master en histoire et archéologie, apprenant ainsi toutes les méthodes nécessaires pour faire des fouilles, analyser les objets et les classer. Master en poche, il a fallu ensuite me faire engager pour mon premier voyage au Caire, premier d’une longue série.

Le travail de terrain, c'est ce que je préfère. Je me base toujours sur des écrits anciens trouvés pour mettre en lumière des vestiges de cette ancienne culture. Ça n’a pas toujours été simple, on ne trouve pas toujours ce qu’on veut, même si quelques objets en or font plaisir évidemment. On nous donne aussi peu de moyens d’arriver à nos fins alors parfois, on doit passer des marchés avec des mauvaises personnes. Les mercenaires sont en nombre et ont du matériel. J’ai travaillé plusieurs fois avec eux même si bien évidemment je ne comptais pas les amener au trésor. Souvent, je les envoie sur une autre piste et je pars chercher le trésor au véritable endroit. C’est comme ça que je me suis fait beaucoup d’amis là-bas, je dois dire.. A chaque fois que je suis revenu aux États-Unis, j’ai ramené un petit quelque chose à mon frère, un objet ancien. Il est devenu professeur de fac, il a lui aussi les pieds dans l’histoire et souvent c’est lui qui me déniche les cartes ou les écrit menant au trésor, puis moi je vais le chercher. Un bon travail d’équipe. Ça nous a permis de rester proche, de travailler ensemble même si je pars fréquemment de longs mois. Mais ce n’est pas la seule personne que je m’empresse d’aller voir quand je reviens.. Il y a cette magnifique déesse que j’ai croisée pendant une fête un jour, la belle Freya. La plus belle femme que j’ai jamais rencontrée. A, elle aussi, je ramène toujours les bijoux les plus somptueux. On passe toujours des moments incroyablement intense tous les deux sans pour autant qu’on ait vraiment mis un nom sur notre relation. C’est difficile à déterminer quand on part loin presque tout le temps.

Récemment j’ai mis en lumière le sarcophage d’un roi d’Égypte, pas le plus connu, mais cela reste une belle trouvaille parce qu’on ne sait pas grand-chose de lui. Cela va nous permettre de remplir un bout de l’histoire manquante et c’est plutôt une bonne nouvelle. J’ai passé des mois à tout fouillé, j’ai bien failli me faire coincer par les mercenaires avant de quitter l’Égypte, mais je me suis montré plus malin qu’eux. Je suis de retour à Los Angeles, j’y viens depuis que mon frère a déménagé ici de toute manière. Je travaille en collaboration avec le musée qui a été absolument ravi de recevoir les objets de mes recherches. Pour la première fois de ma vie, j'ai de longs mois prévu ici même avant de repartir où que ce soit, il est peut-être temps de me poser un peu.