Un moment rien que pour nous deux. Ft. Novaleen

Enfin, je pose le dernier point sur la feuille de mon rapport. Je pose le stylo sur le bureau et je bouge mon poignet. Je vais choper une crampe un jour à force d’écrire. Ce sont les moments les plus ennuyeux du métier. Je ne suis pas le genre de personne à aimer rester derrière un bureau, j’aime l’action, avoir de l’adrénaline et surtout, j’aime arrêter les psychopathes. Ce n’est pas un métier facile tous les jours, j’ai fait pas mal de sacrifice pour arrivé où j’en suis. J’ai notamment mis de côté mon mariage, ma femme le reproche souvent. Nous avons pas mal de disputes ces temps-ci. Je n’ai même plus envie de rentrer chez moi et de la voir. Je sais bien qu’elle va encore me reprocher le fait d’être parti plusieurs jours à l’autre bout du pays. Elle n’arrive pas à comprendre que je suis accro à mon boulot, je sais que c’est pénible pour elle, qu’elle veut une vie de famille stable. Je ne peux pas vraiment lui donner cela. Nous avons quand même trois beaux enfants. Ce sont les prunelles de mes yeux, je les aime à un tel point. Je m’en veux de ne pas avoir été trop présent pour eux. De ne pas avoir été là lors de leurs compétitions sportives, de ne pas avoir été là pour les remises de diplômes. Je sais que ma femme m’en veut énormément pour cela. Les enfants ont semble-t-il compris. Je pousse un soupir en pensant à cela. Je n’ai pas envie de rentrer chez moi tout de suite, de la voir, de devoir encore me justifier. J’ai donné à mon équipe son après-midi, chose assez rare. Bien sûr, ils doivent rester joignables en cas d’urgence. Je relis une dernière fois mon rapport, voir les fautes et les tournures de phrases. Je n’ai pas envie de me prendre des réflexions par ma hiérarchie. Au bout d’une dizaine de minutes, je pose tout et j’envoie un message à Novaleen pour savoir si je peux passer. Novaleen, c’est la meilleure amie à ma fille. Je la connais depuis un long moment. Je n’ai jamais prêté attention à elle. C’est juste qu’il y a 1 an ou deux, je l’ai revu et elle est devenue une très très belle jeune femme et nous communiquons régulièrement ensemble. Il ne s’est jamais rien passé entre nous, mais elle me plaît beaucoup. J’ai un peu honte de l’avouer. Je pourrais être son père et quand nous nous voyons, c’est en secret. J’ai envie de la voir, de l’avoir près de moi, de la sentir contre moi. Ce n’est pas le moment de penser à ça. Je range mes affaires dans ma mallette et je remets un peu d’ordre sur mon bureau. On pourrait dire que j’essaie de gagner du temps et je prie pour qu’elle me réponde oui. Je sens mon téléphone portable vibré dans ma poche et le sort. Je souris en voyant sa réponse. Je mets un peu plus de dynamisme pour sortir de mon bureau et me rendre chez elle. Le trajet n’est pas vraiment long, mais la circulation est dense. À croire que tout le monde se lie contre moi pour que je n’aille pas la voir. Au bout d’une trentaine de minutes, j’arrive enfin devant sa maison, je gare la voiture. Je reste quelques secondes avec mes pensées, est-ce que je dois y aller ? Est-ce que je dois faire demi-tour ? Je secoue la tête et je sors de la voiture. Il fait vraiment chaud cet après-midi, heureusement que je me suis habillé en tenu décontracté avec un polo bleu foncé, un jean noire, même avec ça j’ai trop chaud. Je me dirige vers sa porte d’entrée et je sonne. Je mets mon plus beau sourire. Cet après-midi promet d’être magnifique.

Enfin un après-midi de repos. Un après-midi à ne pas être derrière un bureau ou à chasser un criminel dans le pays. J’adore mon métier, j’adore ce que je fais, mettre hors d’état de nuire des psychopathes, des serials killers, des gens qui se permettent d’opter la vie à des inconnus qui n’ont rien demandés. J’ai beau faire ce métier depuis longtemps, je ne comprends toujours pas le plaisir que peuvent avoir ces personnes à tuer quelqu’un. Ils ont beau expliquer certains, je ne comprends pas. J’en ai vu passer des psychopathes, mais certains cas ont été plus marquant que d’autres. Des cas qui resteront gravés dans ma mémoire, des gens rencontrés qui resteront aussi gravé dans ma mémoire. Je n’en parle pas beaucoup quand je rentre à la maison, je ne veux pas raconter ce que j’ai vu et ce qu’on a fait. Mes enfants sont en âge de comprendre, mais je veux les garder loin de tout cela. Ce sont mes petits bébés encore. Enfin bon, aujourd’hui, c’était après-midi relaxe, je reste évidemment joignable en cas d’urgence. Je croise les doigts pour qu’il n’y en ait pas. J’ai décidé d’aller voir Novaleen cet après-midi. Novaleen, c’est la meilleure amie à ma fille. Je la connais depuis pratiquement toujours, elle venait beaucoup chez nous pour passer du temps avec ma fille. C’est très compliqué, je n’ai jamais, au grand jamais était attiré par elle. Juste que je l’ai revu il n'y a pas si longtemps et sa beauté m'a frappé. Elle est devenue une très très belle jeune femme. Un jour, on s’est mis à parler, nous avons échangé nos numéros, je ne sais même plus pourquoi. Nous échangeons secrètement des messages et quand on se voit, c’est en cachette pour ne pas éveiller les soupçons. Le pire, c’est qu’il ne s’est rien passé entre nous. Je veux juste garder ce que l’on a secret, que ça nous appartienne qu’à nous deux et que nous profitions sans le regard des autres et surtout sans que ma femme soit au courant. J’ai beaucoup de mal à ne pas penser à elle. Je sais que c’est mal, je suis marié et père, mais ça va pas trop dans mon couple en ce moment, je sais que ce n’est pas une raison. Je veux juste être avec Novaleen et passer du bon temps sans me prendre la tête. J’ai développé des sentiments pour elle, j’aimerais qu’on passe à l’étape supérieure, mais je ne veux pas la forcer. Je lui ai envoyé un message au cas où, si elle veut qu’on se voit, si elle ne veut ou ne peut pas, j’irais chez moi, mais c’était moins cool comme solution. Sa réponse arrive quelques minutes après et elle me dit que c’était bon et que sa mère n'était pas là de la semaine. Je ne peux m’empêcher de sourire. Le chemin pour aller chez elle semblait tellement long, alors qu’en une quinzaine de minutes, j’y étais. Je ne sais pas de quoi sera fait notre après-midi, je sais juste que je vais pouvoir me détendre en sa compagnie et passer un bon moment. Je sors de la voiture et sonne, je suis un peu inquiet ou peut être stressé. La porte s’ouvre est, elle me salue. Je ne peux pas m’empêcher de la regarder de haute en bas. Elle est absolument magnifique dans son maillot de bain deux pièces rouges. Évidemment qu’elle me fait de l’effet, j’essaie de le cacher et de rester cool, mais elle est vraiment magnifique. J’ai qu’une envie, c’est de lui sauter dessus, mais je me retiens. Je ne suis pas là pour ça, enfin pas encore. « Hey ! » Dis-je en me raclant la gorge et en la regardant dans les yeux. Si elle continue comme ça, ça allait être très compliqué. Heureusement, avec la formation que j’ai eue, je sais gérer mon sang-froid, mais je sais que ça va être compliqué. J’entre et je me retourne pour lui faire face. Elle me demande si c’est parce qu’elle me manquait que je veuille la voir. Je souris en secouant la tête. « Je plaide coupable. » Je le dis doucement. « Je ne voulais pas rentrer chez moi et ça fait un petit moment qu’on ne s’est pas vu. » Bon par petit moment ça devait faire quelques jours et par message, on s’écrivait pratiquement tous les jours aussi. Je la vois se diriger vers la cuisine et je ne peux pas arrêter mes yeux qui se posent sur son derrière. Elle est vraiment parfaite, que ce soit de face ou de dos. « Toi. » Murmurais-je avant de la rejoindre dans la cuisine. « Euh, qu’as-tu à me proposer ? Je vais prendre comme toi. » Je m’appuie contre le comptoir et je suis ce qu’elle fait. Chaque geste chaque mouvement. « Je ne te dérange pas au fait ? Tu étais en train de bronzer ? » Je fais signe au maillot de bain qu’elle porte. Bon ça n’allait pas être mon truc de passer mon après-midi a bronzer, mais bon par amour, on fait bien des concessions parfois. Enfin, je n’ai pas de maillot de bain donc c’est loupé pour le bronzage. « Tu es magnifique comme ça. » J’ose lui dire. Je ne voulais pas lui dire, mais ma bouche à parler plus vite que mon esprit. Je rougis un peu. J’espère juste que je n'ai pas fait une bourde.