Un pâtissier sans sucre (Hadès)

Jongler entre mes deux vie c'est pas toujours ultra facile. Entre la pâtisserie et mes soirées au Styx j'enchaîne des journées parfois beaucoup trop chargées. En général j'essaie un peu de m'adapter pour pas enchaîner plusieurs jours à bosser des deux côtés la même journée mais parfois j'ai pas vraiment d'autres choix. Et puis j'adore mes deux boulots, la pâtisserie est une passion mais la danse c'est quelque chose que j'aurais jamais cru aimer autant. C'est comme un jeu, chaque fois que je monte sur scène je me lance le défi de faire gueuler plus de monde que la dernière fois, rendre dingue les clients et évidemment amasser le plus de billets. Et puis il y a Tobias évidemment, rien que sa présence me motive à aller au boulot. Bon malheureusement ce soir je sais qu'il est pas là. Au moins je serais peut être un peu plus concentré mais je crois qu'en vrai je danse mieux quand il est là, parce que si j'aime rendre dingue les clients, j'aime encore plus le rendre dingue lui.

En arrivant au Styx j'ai déposé une boite de gâteaux dans les backstages, une petite habitude que j'ai pris avec mes invendus histoire de pas tout foutre à la poubelle. Et au moins ça motive certains de mes collègues à venir me voir à la boutique pour m'acheter quelques gâteaux. Cependant entre ma journée à la boutique et la marche pour venir jusqu'ici j'avais pas vraiment eu le temps de manger. Mais pas grave j'ai l'habitude de tenir le coup. Je dépose mes affaires dans un coin et commence à me changer quand je vis arriver Hadès le patron de la boite. Je le saluais d'un signe de tête et pointait du doigt la boite que j'avais laissé plus tôt.

-Salut chef... j'ai laissé des trucs à grignoter si vous voulez vous faire un petit plaisir. Ils sont comment dans la salle? Bonne ambiance?

J'étais toujours en train de me préparer quand Hadès arriva, j'ai jamais vraiment eu bossé pour un patron en dehors d'ici mais franchement je le trouve plutôt cool comme chef. Il est toujours présent, il vérifie que tout va bien et si on a un soucis là il est toujours opérationnel pour nous aider. Tout en continuant à me déshabiller je lui présentais d'un signe la boite de gourmandises que j'avais laissé à l'intention de lui et de mes collègues. Je sais qu'en règle général je suis bien vu dans l'équipe et outre mon caractère tout en douceur j'aime me dire que ce genre de petites attentions faisait qu'on m'appréciait encore plus. Hadès partit se servir et revint avec deux muffins dans les mains, j'eus un petit sourire, il peut se le permettre lui il ne danse pas et puis vu son corps à son âge il est encore bien conservé. Encore que personnellement je le trouverais un peu trop maigrichon pour me le mettre sous la dent. Et puis face à mon beau videur je crois qu'il y a pas photo même si Hadès est super gentil, zéro coeur de pierre là dedans contrairement à ce qu'il disait. La preuve il me disait même de faire attention à moi sur scène. Je levais un sourcil d'interrogation. Qu'est-ce qui l'inquiétait?

-Juré...

Je vois pas bien ce qu'il peut m'arriver là bas, c'est pas comme si je jonglais avec des couteaux, je danse, j'allume un peu les clients. Bon OK je vois, peut être que si j'allume trop les mecs dans la salle ça risque de mal se passer mais justement c'est pour ça qu'on a des videurs. Et en plus ça m'est encore jamais arrivé donc c'est que je dose bien le truc contrairement à certains de mes collègues. Même si mon bourrin préféré lui ne serait surement pas de mon avis. M'enfin il est mal placé pour parler lui vu comment j'ai mis la main sur lui la première fois. Bref je terminais de me préparer et je montais sur scène lorsque vint mon tour.

La musique me galvanisait, les cris, les regards, tout ça me donnait encore plus envie de me donner à mon public. Je commençais à onduler du corps sur scène, associant chacun de mes mouvements avec la musique. Petit à petit je commençais à me déshabiller, dévoilant d'abord mon haut en défaisant chacun de mes boutons doucement, allant même jusqu'à plonger vers le bout de la scène pour offrir à l'un des clients l'opportunité de me retirer un ou deux boutons de plus en rougissant jusqu'à ce que je me redresse d'un coup en appuyant sur mes avants bras, je dus aller un peu vite parce que sur le moment je fus pris d'un léger vertige, rien de grave alors on continue. Comme d'hab je ne me séparais pas de mon sourire. Je retirais mon haut, me défaisant finalement de ma chemise pour la jeter dans le public. J'attaquais ensuite mon jean, bien moulant, un poil trop petit justement pour rendre les formes de mon corps plus visible aux clients alors que je m'en délestais lentement sous les cris admiratifs. Je montrais un jeune homme du doigt et l'intima à monter me rejoindre. Un jeune homme un peu plus jeune que moi visiblement, pas vraiment mon genre mais ça on s'en fout il suffit juste qu'il s'imagine que je pourrais avoir envie de lui. Je posais ses mains sur mes hanches et tout en continuant à onduler du bassin je le poussais à descendre mon jean jusqu'à mes chevilles avant de repousser doucement le client pour ensuite retirer mon jean avec un backflip. Nouveau vertige. Décidément, j'ai pas bu pourtant. Ensuite je m'amusais un peu avec mon mon boxer, rouge évidemment, en montrant un bout de fesse de temps en temps, allant jusqu'à remonter mon boxer entre mes fesses pour les montrer comme grand final avant de le retirer enfin d'un geste comme si je le déchirais. Nu comme un ver, du moins pour ce que les gens dans la salle en pensait, le rideau tomba et coupa la vue de la foule qui applaudissait en sifflant.

Je récupérais mon boxer au sol et le referma pour me rhabiller un peu, récupéra mon jean et commença à quitter la scène. Je fus alors prit d'un léger tremblement et d'un nouveau vertige. Soudainement une sensation de chaleur monta en moi et je me sentis partir, chutant alors des deux dernières marches de la scène pour finir lourdement sur le sol. Dans la chute je me cognais brutalement l'épaule et une douleur intense se fit ressentir un instant alors que je finissais bêtement au sol. Ma vue se troubla légèrement et mes sensations de vertiges se mirent à empirer. Je levais la main devant mes yeux et observa mon tremblement. Bon OK peut être que j'ai un peu oublié de m'alimenter. Des collègues arrivèrent pour s'enquérir de mon état. Je les rassurais en m'asseyant un peu sur le sol pour souffler.

-C'est rien c'est rien... ça va... j'vais... j'ai fais un léger malaise c'est tout... ça va aller...

Je me remettais doucement de ma chute, mon épaule était un peu douloureuse mais je n'avais rien de cassé, j'allais juste avoir un gros bleu. Pour une fois que celui là ne vient pas de Tobias et de nos ébats.... brutaux on va dire. Pas mal de danseurs s'affairaient autour de moi, s'enquérant de mon état. J'avais beau répéter des "ça va, ça va" à tout va tout le monde tournait autour de moi, j'en entendais même un au téléphone avec Hadès. Et merde. Je grimace et m'étire un peu pour me préparer à me lever mais à peine j'avais commencé à me lever qu'on m'a appuyé sur l'épaule en me disant que le chef avait interdit que je me lève. Je soupire. J'vais me faire engueuler je le sens. Et quand le chef arriva il s'abaissa à mon niveau et me demanda comment j'allais, concluant rapidement à une hypoglycémie. Ah? J'avais une si mauvaise tête que ça que ça se voyait direct?

-Non non j'ai... c'est mon teint blanc naturel. Tu sais, truc de rouquin, j'suis blanc comme un cul toute l'année c'est horrible l'été.

Ouais bon faut vraiment que j'apprenne à fermer ma gueule quand je suis en faute et le regard de Hadès me le confirma. Je levais les yeux au ciel, bordel j'avais pas assez de Tobias pour m'engueuler dès que je fais une connerie voilà que j'me farcie le patron aussi. Bordel Tobias! Heureusement qu'il était pas là sinon j'en aurais pris pour mon grade. Je finis par capituler alors que le brun m'observait alors qu'il se redressait et déboutonnait sa veste.

-Bon OK j'ai PEUT ÊTRE un peu oublié de manger entre mes deux postes. Mais ça va j'te jure....

Pas eu le temps de rajouter quoi que ce soit qu'il me récupérait dans ses bras pour me porter comme si j'étais une foutu princesse. J'étais pas super à l'aise. Hadès n'avait pas la carrure de Tobias et ses bras étaient nettement moins confortables, après les bras de Tobias font la taille des cuisses d'Hadès donc ça aide. D'ailleurs à son âge je doutais un peu qu'il puisse me porter ainsi même s'il me montrait le contraire. En revanche je dois avouer que la position était plus agréable que lorsque Tobias me porte, lui en général me traite comme un vulgaire sac de patate. M'enfin vu sa musculature son épaule est pas mal confortable aussi. Hadès me ramena jusqu'à son bureau où il me déposa dans un sofa. J'allais me relever mais d'un geste il m'intima l'ordre de ne pas bouger. Alors je reposais mon cul dans le sofa en grimaçant légèrement alors que mon patron revint avec un des muffins qu'il avait récupéré. Je le récupérais doucement et y envoya un coup de dent pour commencer à le dévorer. Pendant ce temps Hadès continua à me conseiller de me reposer.

-C'est bon t'inquiète pas... j'ai juste fais un petit malaise c'est rien... ça m'arrive d'oublier un peu de manger quand je quitte la pâtisserie et que je viens direct ici. Parfois je grignote un truc sur le chemin ou après mon premier show mais là j'ai pas eu le temps. Y'a pas de quoi alerter les médias.

J'essayais de le rassurer, l'idée que Tobias apprenne cette petite mésaventure me foutait un peu la trouille, après ça il va être insupportable à toujours me surveiller, et en plus il va surement hurler s'il sait que Hadès m'a porté comme ça. Alors qu'au fond il n'a fait que ce qu'il aurait lui même fait s'il avait été là. Ptet même que Tobias aurait été moins doux et m'aurait enfoncé directement le muffin dans le gosier. M'enfin je l'aime mon bourrin, même s'il est parfois un peu dans l'abus. Mais il n'y a que dans ses bras que je me sens vraiment en sécurité et bien. Je sais pas trop comment appeler ça. Je continuais à manger mon muffin sous le regard de Hadès, j'avais l'impression qu'il vérifiait que je mangeais véritablement et que je ne cachais pas des morceaux dans le sofa. C'est pas comme si j'étais anorexique non plus.

-J'ai mon appareil dans mon sac pour me tester. Quitte à me séquestrer ici jusqu'à ce que j'aille mieux ça te dérangerait de me l'amener? Ah et ... un t-shirt peut être?

Oui parce que bon mine de rien j'suis toujours quasi à poil et en boxer dans bureau du chef surtout dans un établissement tel que celui là ça risque de faire parler. Déjà que je suis sûr que certains parmi les danseurs se doutent déjà ce que que je fais parfois avec le videur là.

Bon mon mon impudence avait tendance à charmer Tobias mais avec Hadès j'ai vite compris que ça ne fonctionnerait pas. Au contraire mon insouciance et mon insolence semblait vivement l'agacer. Et je dois avouer qu'il avait raison. J'avais été imprudent et j'aurais du prendre soin de moi. Je sais que même Tobias serait d'accord avec lui, il aurait peut être même été plus virulent avec moi. Mais je ne pu m'empêcher de rouler légèrement des yeux tout en dévorant le muffin que m'avait donné Hadès. Je me sentais déjà un peu mieux mais j'avais un peu froids alors tout en demandant mon appareil je demandais aussi de quoi m'habiller un peu. En attendant Hadès récupéra un plaid qu'il me déposa délicatement sur les épaules avant d'appeler pour qu'on me ramène au plus vite mes affaires. La bouche pleine je remerciais mon patron d'un léger sourire et un signe de tête. Et puis ce fut le moment de l'annonce de nouvelles règles, dorénavant il se chargerait de me préparer de quoi manger avant de prendre mon poste. C'était bien clair pour moi que ça serait non négociable pourtant j'ai encore choisi d'ouvrir ma grande bouche.

-Non franchement Hadès ça ira. Te fais pas de soucis je prendrais des petits gâteaux dans mon sac comme ça je grignoterais sur le chemin. Pas besoin de faire tout ça juste pour moi et en plus certains y verraient une marque de favoritisme.... un peu incongrue...

Ouais je n'avais pas peur de suggérer qu'on pourrait croire que mon patron craquait sur moi. Bon de mon côté je ne doutais pas qu'il n'avait pas forcément cet intérêt là pour moi qui de toute façon ne serait pas partagé puisque je lui préférais le gros tas de muscle qui nous servait de videur. Mais j'espérais que cette idée calmerait l'empressement d'Hadès. Pas le temps d'en rajouter plus quelqu'un frappait à la porte, je m'enroulais alors un peu plus dans le plaid de Hadès tout en terminant mon muffin tandis que ce dernier allait récupérer mes affaires. Je fus cependant intrigué par la toux brutale de mon patron qui semblait lutter pour respirer. Après avoir déposé mes affaires sur la table basse en face de moi le grand brun s'installa dans l'autre sofa en face de moi. Je récupérais rapidement mon t-shirt pour l'enfiler alors qu'Hadès m'intimait l'ordre de me tester rapidement. Légèrement grognon, j'en ai marre d'entendre des ordres constamment, je m'habille un peu en ronchonnant après Hadès.

-J'ai le droit de m'habiller avant? En attendant moi je viens pas bosser en étant grippé comme pas possible. J'crois que t'as laissé ton poumon au sol à force de cracher...

Une petite blague qui surement aurait un effet plus brutal que ce que j'imaginais sur mon interlocuteur. Mais pour le moment je ne m'en occupais pas, je récupérais mon appareil et le porta à mon cathéter à l'épaule pour vérifier ma glycémie. Dieu merci depuis ce petit système sans fil je n'avais plus besoin de me piquer le bout des doigts comme dans mon enfance. J'ai l'impression de plus rien sentir à l'extrémité de mes doigts à cause de ça. Je grimaçais, ma glycémie avait bien remonté mais j'étais encore un peu bas. Il allait falloir attendre encore un peu. Alors autant parler d'autre chose. Je me reposais alors au fond du sofa en regardant Hadès qui semblait un peu plus fatigué. Bordel je l'avais tant effrayé que ça?

-Alors?... T'as aimé mon numéro? Tu l'as vu au moins?

Le speach que Hadès me servit concernant son club et ce qu'il signifiait pour lui eut un certain écho en moi. Même si aujourd'hui je dansais beaucoup je sais que si demain je devais fermer la pâtisserie je serais très malheureux. La différence étant que moi je travaillais seul je n'avais aucun employé, il faut dire que je n'avais pas l'argent pour en payer si je voulais pouvoir économiser un peu. Mais savoir que Hadès me voyait comme un membre de la famille qu'il avait formé ici me fit un peu sourire. Même si j'ouvris encore ma grande gueule pour lui balancer une petite vacherie, moquant la grippe qu'il me semblait avoir. Ce à quoi mon patron me rétorqua qu'il ne négligeait pas sa santé, lui, c'est pas ce qu'il m'avait semblé vu la toux qu'il avait eu quelques minutes plus tôt. Une fois habillé et ma glycémie testée je m'installais un peu plus dans le sofa où j'étais assis pour mieux changer de sujet. Je m'étais pas mal donné pour mon numéro alors je demandais ce que Hadès en pensait, je voulais qu'il me dise ce qui était cool et ce qui l'était moins. En l'absence de Tobias je me donne un peu plus parce que je sais qu'il n'aime pas me voir danser, mais moi j'aime ça et je veut continuer à danser. Je veux pouvoir continuer à l'exciter quand je suis sur scène et quand il est là j'ai tendance à ne pas le quitter des yeux, comme si la salle n'avait plus d'existence et qu'il était le seul que je voulais rendre dingue. Mais mon patron lui aussi semblait avoir bien aimé mon show non seulement il me confirma que j'avais fais du bon boulot mais en plus il me qualifia de "bandant". Si l'intention était louable et le compliment agréable à entendre, il me gêna quand même un peu. Mon sourire se crispa un peu et je grimaçais légèrement. Heureusement que mon beau tas de muscle n'était pas là pour entendre ça sinon je n'aurais pas donné cher de la peau de notre sympathique chef. Je ne savais pas comment évoquer le sujet avec Hadès. Je ne sais pas comment définir ma relation avec le videur alors je n'allais pas le présenter comme mon petit copain mais l'idée était là.

-Euh... en fait... merci pour le compliment en tout cas mais... je... je vois quelqu'un depuis peu et il est assez ... jaloux on va dire. Donc euh... si tu pouvais éviter de dire que je suis "bandant"... ça peut sauver ta dentition si jamais il venait à l'apprendre.

Bon là on est tout seul donc y'a peu de risque ça revienne à ses oreilles mais s'il avait dit ça devant tout le monde ça aurait pu être dramatique. Tobias est une véritable force de la nature et Hadès ne pourrait pas tenir le choc face à sa colère. Faut dire qu'il est un peu invulnérable mon tas de muscle là, bon ptet à la limite s'il se trouverait avec une bombe attaché sur son torse éventuellement. Mais je m'en voulais de limite menacer ainsi Hadès alors qu'il ne s'est jamais vraiment montré désagréable ou limite avec moi. En tout cas je tenais à rassurer mon patron, je n'avais aucune envie de m'en aller ou de cesser de travailler à cause de ma nouvelle relation.

-Après t'inquiète pas j'vais continuer à danser hein. C'est juste que je vais encore plus faire respecter la règle de "zéro contact". J'veux pas qu'après y'ait des rumeurs qui pourrait lui revenir aux oreilles à cause des collègues ou des gens dans la rue.

Ouais je peux pas dire qu'il bosse ici sinon Hadès va vite comprendre ce qui se passe. Je préfère qu'on soit fixé avec Tobias avant de parler de ce qu'il y a entre lui et moi. Alors je préfère profiter du fait que les gens parlent, que ça soit ici ou à l'extérieur et insinuer que mon "compagnon" pourrait entendre parler du rouquin qui danse et qui se fait dire qu'il est bandant par son patron. Etant le seul danseur aux cheveux façon petit renard le doute aurait pu été permis.  

J'aurais jamais pensé qu'annoncer à mon patron ma relation avec quelqu'un l'aurait autant gêné. Je sais pas vraiment si c'est à cause de ça ou parce que je lui ais conseillé de pas trop me dire que je suis bandant quand il y a du monde autour de nous mais visiblement il était pas trop à l'aise. Il s'expliqua un peu plus et m'assura qu'il ne pensait ni à mal ni à être inconvenant. De mon côté je lui avais assuré que je ne comptais pas arrêter de danser ou de bosser au Styx mais que je comptais suivre un peu plus scrupuleusement les règles à la lettre. Bon de toute façon ces règles étant là pour ma propre sécurité j'avoue que je devrais les respecter bien plus même en temps régulier. Mais Hadès devint bien plus sérieux lorsqu'il me conseilla de faire attention. Au début je pensais qu'il allait me parler du boulot mais finalement il parla bien plus de ma relation. Il me mettait en garde concernant les affres de la jalousie. J'eus un léger sourire. Evidemment ses propos firent un peu écho au comportement légèrement possessif de Tobias et à son comportement violent. Mais Tobias ne me faisait pas peur, je sais qu'il ne me ferait jamais de mal. Je sais qu'il n'est pas dangereux. En revanche je sais et je suis d'accord sur le fait que ça puisse être dangereux pour les autres, pour ceux qui sont de nos clients, pour ceux qui voudraient partager avec moi ce que je partage avec lui. Parfois je me dis que c'est pas juste de pousser Tobias à accepter ce qu'il juge inacceptable. Mais bien que mes sentiments soient très fort envers lui je ne cèderais jamais. Je veux rester libre et indépendant. Je veux avoir le choix de pouvoir faire ce que je veux de ma vie.

-Ne t'inquiète pas pour moi... C'est pas mon genre de me laisser enfermer dans une relation où je peux pas faire ce que je veux. Ouais il est jaloux mais... j'imagine qu'il finira par comprendre que moi je ne m'intéresse qu'à lui. Enfin je lui ai jamais encore dit que je l'aimais et lui non plus me l'a jamais dit... pas directement. Disons qu'il me le montre à sa façon.

Je soupirais. Tobias était quelqu'un d'à la fois exagérément simple et pourtant incroyablement complexe. Il ne parle pas il grogne et pourtant il semble ressentir bien plus de choses différentes que ce qu'il semble montrer. Sans compter que c'est surement l'homme le plus sexy que j'ai jamais croisé et que c'est un véritablement dieu du sexe. Pourquoi je voudrais de quelqu'un d'autre quand je peux l'avoir lui? C'est moi qui devrait être jaloux et qui devrait le surveiller pour pas qu'un autre me le vole.

-J'suis bien avec lui... c'est bizarre parce qu'au fond on a rien en commun et notre lien passe beaucoup par le ... le "physique".... enfin le sexe quoi. Et on pourrait se demander ce qu'on fout ensemble... mais je me vois plus sans lui maintenant. Il est... juste parfais.

Je prononçais le dernier mot avec un léger sourire, des étoiles dans les yeux, et le coeur qui battait la chamade rien qu'à songer à mon beau videur qui me manquait. Mais j'arrive toujours pas à comprendre pourquoi il ne veut pas accepter qu'il ne risque rien à me laisser danser. C'est pas comme si je m'étais comporté comme une trainée avant de le rencontrer.