Mais qu'est-ce que je fous la ? [PV: Kaylin]

Léo avait rendez-vous à l’hôpital ce matin. Avec une assistante sociale. Pourquoi ça ? Comme ça en fait… Une idée lui est venu un beau jour, comme quoi, il avait envie d’apporter son aide à des personnes en difficultés, jeunes, ou moins jeunes. Après tout, lui avait eu de la chance de tomber sur Stevens, son assistant social de l’époque de l’aide sociale à l’enfance. Il avait tout fait pour lui. Et puis après ça, en France, il y avait eu Glad’, son ami et « parrain ». Avec le recul, maintenant qu’il était à Los Angeles pour refaire sa vie, il s’était dit… « Et pourquoi pas moi ? ». Après tout, il avait dans la quarantaine, un peu près le même âge que Glad’ quand il l’avait rencontré.

Alors sur un coup de tête, il avait prit rendez-vous avec une assistante sociale. Se dirigeant vers les bureaux, il frappa à l’heure pile au bureau qu’on lui avait indiqué. La montagne qu’était Léo était toutefois perplexe. Il détestait les hôpitaux, mais l’habit ne faisait pas le moine… Aller, Léo respire, tu peux le faire. Une fois qu’on l’autorisa à entrer, il ouvrit la porte pour pénétrer dans le bureau. Refermant derrière lui.

« Madame Reed ? Je suis… Léo Ponky. Nous avons rendez-vous… »

*Kaylin était pas très bien ces derniers temps. Elle avait appris sa grossesse puis, elle l'avait annoncée à sa famille mais, l'annonce n'a pas eu l'effet qu'elle aurait voulu puisqu'elle avait bien sentit que l'annonce n'avait pas fait plaisir. Elle devait avouer que tout cela l'a travaillait et elle réfléchissait donc à quoi faire mais, elle voulait tellement ce bébé alors, ce n'était pas simple pour le coup pour elle de réfléchir. Elle était au travail et elle alla travailler plus tôt. Elle arriva quelques minutes plus tard et elle s'installa dans son bureau et elle se mit au travail. Elle avait rendez-vous avec un jeune homme qui avait quelque chose à lui proposer concernant les jeunes et les enfants et donc, après un peu avoir enquêté sur lui, elle avait acceptée de lui donner rendez-vous et il venait d'arriver. Elle lui dit d'entrer.*

Bonjour. Je vous en pris entrée et oui je suis madame Reed. Asseyez-vous je vous en pris. Vous voulez boire quelque chose ?

*Elle se leva et alla se chercher un café et attendit que le jeune homme lui réponde.*

Léo s’installa, perplexe. Mais qu’est-ce qu’il foutait là ? A nouveau dans un bureau d’une AS. Il avait l’impression de se retrouver à l’âge de ses 10 ans, quand il avait rencontré Stevens, l’assistant sociale qui l’avait suivi toute son enfance et son adolescence. Il avait fait énormément de choses pour lui. L’aidant notamment a faire son dossier d’inscription Erasmus pour partir faire ses études en France. Pour refaire sa vie. Et grâce à lui, il avait trouvé une vraie famille, loin de la merde de sa famille biologique, et son âme-sœur. Car oui, il était sûr que Uta l’était. Après, il n’en savait rien, allez savoir, il avait peut-être tort.

« Non merci… »

Attendant qu’elle se serve du café et qu’elle se rassoit à son bureau, Léo se tritura les mains, essayant de mettre de l’ordre dans ses idées. Soupirant pour faire baisser la pression dans son crâne, il regarda la blonde en face de lui, angoissé.

« Alors voilà… J’aimerais… Proposer mes services auprès de jeunes… Ou de moins jeunes… En effet, plus jeune j’ai eu un assistant sociale qui gérer mon dossier… A l’aide sociale à l’enfance… Il m’a beaucoup aidé… Et quand j’ai fais mes études en France, j’avais une sorte de parrain… Un peu comme avec les alcooliques anonymes, vous voyez ? Il faisait ça par générosité. Pour aider les plus jeunes. Il m’a aussi beaucoup apporté. Et maintenant… Je me dis « pourquoi pas moi ? ». J’ai une situation stable niveau travail. Je connais un peu la merde que la vie peut apporter. J’ai su m’en relever… Alors d’accord… J’ai un casier… Notamment des plaintes pour bagarres. Mais à part ça, je me tiens à carreaux… »

Ouah. Cela faisait très longtemps que Léo n’avait pas parlé autant, sans s’arrêter, sans reprendre son souffle. Et sans que son mutisme sélectif l’affecte. Alors il baissa les yeux. Il savait que son casier judiciaire pouvait jouer sur la décision de l’assistante sociale. Mais bon, au moins, il avait tenté.

« Qu’en pensez-vous ?... »

*La jeune femme se posa à son bureau, elle sortit de quoi prendre des notes et elle l'écouta avec attention. Tout ce qu'il disait était vraiment très touchant pour le coup. Elle trouvait ce qu'il disait touchant et intéressant pour le coup et elle trouvait même ces idées très bonnes. Elle prenait bien évidemment des notes et elle voyait bien que c'était à la fois facile et pas facile pour lui de parler de tout ça mais, elle trouvait la démarche vraiment bien et c'était plutôt une bonne idée vraiment. Elle reprit alors.*

Je vais commencer par un point cruciale. Le casier je m'en fiche du moment que y'a pas eu de meurtre et, au vu de votre honnêteté je pense pas qu'il y'en a. Des erreurs dans notre jeunesse et même après, ça fait partie de la vie, le principal est d'apprendre de celles-ci.

*Elle fit une pause le temps d'écrire des petites choses et de répondre à un mail important. Elle ne pouvait pas s'empêcher de de travailler tout en étant en rendez-vous, c'était important pour elle d'être sur tous les fronts et elle reprit alors.*

On peut mettre en place des activités et des lieux pour cela en effet. Il va falloir aussi qu'on voit ceux que ça peut intéresser mais, je suis prête à le faire, ça ne peut-être que positif pour le coup.

*Elle lui sourit et elle lui fit un signe de tête pour qu'il continue.*

Avez vous des idées en particulier ?

Léo regardait la femme en face de lui prendre des notes au fur et à mesure qu’il parlait. Son casier judiciaire allait forcément être un frein. Bon d’accord, il n’avait que des plaintes pour bagarres, mais c’était tout, il n’avait jamais tué quelqu’un, ni fait de la prison… Par contre, à cause des plaintes, il avait écopé d’un agent de probation au cul pour lui faire faire des ateliers de réinsertion… Pas sur que cela soit utile pour ses crises de colère, mais bon. En tout les cas, il se mettait en colère et frappait toujours le même type de personne. Des connards qui se croyaient supérieurs aux autres.

Observant le bureau, il se dit qu’il ressemblait un peu à celui de Stevens. Son ancien assistant sociale, décédé aujourd’hui mais qui était devenu un ami très proche. Il avait l’impression de revenir des années en arrière. Se souvenant de la première fois ou il s’était retrouvé dans son bureau. Celui-ci lui avait proposé un chocolat chaud, pour le réchauffer, le nourrir et le rassurer. Et ça avait tout de suite marché avec lui. Et depuis, dès qu’ils se voyaient dans ce bureau, même sorti de l’enfance, il lui servait toujours un chocolat chaud. Il eu un sourire en coin à ce souvenir. Revenant à la jeune femme. Son casier n’était pas un problème. Ce qui le rassura tout de suite, et fit baisser l’anxiété dans son crâne. Il soupira alors de soulagement et sourit un peu plus sincèrement à la demoiselle.

« Déjà, première chose à savoir. Je suis artiste tatoueur, j’ai mon propre salon. Je peux proposer une place en tant qu’apprenti tatoueur à mes côtés, si quelqu’un dont vous avez la charge est intéressé, je suis prêt à lui offrir cet emploi. »

Alors il se passa une main dans les cheveux, un peu plus confiant. Oui, c’était ce que son ami Glad’ avait fait pour lui autrefois. Et puis en l’ayant eu comme patron, il avait pu veuillez sur lui en tant que parrain par rapport à ses crises de colère et à ses problèmes de sociabilisation.

« Ensuite, je peux faire des ateliers créatifs, de dessins, de peinture ou d’écriture. Je peux aussi aider pour faire les devoirs, et organiser des sorties, au musée, dans des parcs, dans un fast-food ou au cinéma… Par exemple. »

*Kaylin écoutait toujours en prenant des notes. C'était vraiment intéressant ce qu'il disait et ce qu'il proposait pour le coup. Les idées étaient très bonnes et elle appréciait vraiment pour le coup. Elle se disait que cela pourrait potentiellement plaire à plusieurs jeunes qu'elle suivait, il faudrait qu'elle leur en parle. Elle nota le tout et elle reprit.*

Ce sont vraiment de bonnes idées et j'y adhère vraiment. Je pense que ça pourrait intéresser pas mal de mes jeunes et j'ai dans le lot un jeune homme de bientôt 18 ans pour qui ce serait bien d'avoir un petit travail. Surtout qu'il adore dessiner. Je vais lui en parler.  Cela pourra en intéresser d'autres aussi donc je vais en parler à la prochaine réunion.

*La jeune femme notait des choses qui ne lui disait pas forcément mais, c'était plus des notes pour elle-même et elle reprit.*

Pour ce qui est des activités, je pense que dans une grande salle ce serait mieux. Pour ce qui est des sorties, cela me paraît super intéressant et ça aussi je pense qu'on peut le mettre en place mais, va falloir qu'on travail ensemble assez régulièrement. Mon rôle est de m'assurer que ces enfants sont bien et en sécurité. Je ne doute pas de vous ne pensez pas ça. C'est juste mon travail.

*Elle voulait qu'il sache que ça n'avait rien à voir avec lui, elle faisait juste son travail, c'était ce qu'il y'avait de plus important pour elle et rien d'autres. Elle avait un fils qu'elle avait adopté et de par son métier, elle savait que pour les jeunes, ce n'était pas forcément simple pour le coup.*

Plus il écoutait Madame Reed, plus son anxiété disparaissait. C’était agréable de parler avec elle. Elle ressemblait drôlement à Stevens dans sa façon de parler d’ailleurs. Avec une voix douce et chaleureuse, qui mettait Léo en confiance. Il n’avait aucun doute qu’elle faisait bien son travail.

« Super, si je peux aider à mon niveau pour que des jeunes en difficultés trouvent un emploi qui leur plait, je suis prêt à faire ce geste. Après tout… A l’époque, on l’a fait pour moi aussi. C’est un peu un devoir à mon tour. »

Il souriait sincèrement, heureux. Heureux d’être utile. Heureux de potentiellement apporter de la joie dans le quotidien d’enfants et de jeunes en difficultés, comme lui autrefois.

« Oh oui, en effet, une grande salle serait mieux. Mon salon est assez petit. De plus, autre information importante par rapport à l’emploi d’apprenti… Sachez que mon salon n’est pas tout près du centre-ville. Il se situe dans la zone portuaire. »

Léo se disait aussi qu’animer des ateliers avec des jeunes allait l’aider aussi à sociabiliser, et à contrôler ses colères plus facilement. Après tout, gérer des jeunes demandait du contrôle de soi. C’était donnant-donnant.

« Rassurez-vous. Travailler en étroite collaboration avec vous, et se voir quotidiennement ne me dérange absolument pas. Je sais que c’est votre travail. J’ai été dans le système enfant, je sais comment ça marche. »

*Elle prenait des notes, elle réfléchissait à des lieux et tout mais, elle aimait beaucoup ce qu'elle entendait pour le coup. C'était vraiment intéressant et du coup, quand elle l'écoutait parler, elle comprenait de plus en plus sa démarche. Elle répondit alors toujours d'une voix douce.*

C'est tout à votre honneur et vous faites avec vos moyens c'est déjà mieux que rien du tout pour le coup. Je prend note de tout ça. J'ai déjà commencée à réfléchir à des jeunes. Pour le lieu, je vais me renseigner mais, j'ai peut-être une idée, à voir.

*Elle continue d'écrire tout en discutant. La jeune femme trouvait sa démarche vraiment intéressante et elle voulait tout faire pour l'aider pour le coup. Elle savait parfaitement que elle pouvait avoir des avantages par son métier et son statut donc, elle allait en jouer en pas mal pour le coup. Elle reprend alors.*

Le faite que ce soit pas dans le centre-ville ce n'est pas grave, je pourrait toujours m'arranger pour emmener ou faire en sorte qu'ils puissent venir donc vraiment, c'est pas un problème pour le coup.

*Elle comprenait encore mieux le faite qu'il en sache autant si il a fait partie du système pour le coup. Elle lui sourit et elle reprend.*

Bon, c'est parfait alors si on est sur la même longueur d'onde pour ça alors.

Léo croisa ses mains sur ses genoux, fixant la demoiselle qui était en train de prendre des notes en face de lui. C’est alors qu’un vieux souvenir se superposa devant ses yeux. Il voyait Stevens, son vieil assistant social, devenu un ami proche avec le temps, assis à son bureau, une tasse de chocolat chaud fumante près de lui, en train de lui aussi prendre des notes de ce que lui disait Léo plus jeune. Cela le fit doucement sourire. Stevens s’était toujours donné à fond avec lui. Il l’avait aidé pour beaucoup trop de choses, bien plus qu’un simple assistant social. Il l’avait même emmener chez lui un jour. Si Léo avait su que se retrouver dans son bureau aussi jeune après l’intervention des flics dans sa maison allait le mener à des dizaines d’années d’amitié avec cet homme, il ne l’aurait pas cru possible à l’époque.

Finalement, il sourit à la dame en face de lui. Il avait eu des a priori, ayant peur de tomber sur quelqu’un de peu compréhensif de sa démarche mais elle semblait ouverte d’esprit là-dessus.

« Parfait alors… Souhaitez-vous savoir autre chose ? »

*La jeune femme continuait de l'écouter. Elle réfléchissait aussi à peut-être des questions qu'elle pourrait lui poser mais, elle avait déjà eu pas mal de réponses et c'était plus à elle de faire son travail de son côté maintenant pour aboutir à ce projet. Elle ne manquerait pas de le contacter par la suite quand elle aurait fait sa lister et trouver tout ce qu'elle devait trouver mais, elle savait que cela allait se faire rapidement et facilement pour le coup. Elle termina de tout noter et elle répondit toujours en souriant.*

Non. J'ai toutes les informations nécessaire, c'est maintenant à moi de jouer mais, je pense que ça pourrait se mettre en place très rapidement pour le coup car, c'est très simple et dans le milieu, je suis connu pour être assez persuasive donc, je me fait pas trop de soucis. Vous, vous avez d'autres questions ?

*Elle se leva en même temps pour aller se chercher un autre verre d'eau. On pouvait voir qu'avec sa tenue un peu moulante, un petit ventre de femme enceinte commençait à se voir et elle revient ensuite s'asseoir.*

Plus il discutait avec Madame Reed, plus le stress baissait dans son crâne. Il était à l’aise, malgré sa carrure dans ce bureau accueillant. Celui lui rappelait beaucoup de souvenirs heureux. Il ne savait pas vraiment si les ateliers allaient l’aider lui, mais il fallait qu’il essaye, qu’il rende hommage à Glad’, à cette aide qu’il lui avait apporté pendant toutes ses années. Un sourire se dessina sur son visage, il avait vu le petit ventre de l’assistante sociale, mais choisit de ne rien dire. Il espérait juste au fond de lui que cet enfant aurait une vie heureuse, pas comme lui. Alors il tendit la main à la dame, pour la lui serrer en signe d’au revoir.

« D’accord, je vous fais confiance. Non, je n’ai plus de questions, je pense que je vais vous laisser. »