Victoria R. Greta ~ Tt hurts so hard for a million different reasons

Tu as vu le jour dans une famille afro-américaine tout ce qui a de plus classiques. Une famille où toutes les générations sont dans une seule et même maison. L'arrière grand mère, les grand parents, les parents, et toi. Beaucoup de bruit à la maison avec tous ces gens unis. Tu as grandis dans cette famille, avec ces casseroles. Famille très croyante, tu vivais avec cette foi en dieu, l'église le dimanche était le rendez vous de tout le monde. Ca a toujours été comme ça dans ton enfance et ton adolescence.

A l'école, tu n'étais pas la plus studieuse ou autre, tu étais surtout dans la tête dans les nuages, à griffonner des personnages et des monstres de ton imagination dans le coin de toutes tes feuilles. Adolescente, tu as eu plusieurs copain et copine, ta pansexualité ne t'as jamais gênée dans ta croyance, mais tu gardais ça malgré tout secret pour ta famille, évitant un malaise ou des questions trop gênantes à tes yeux.

C'était sans compter le remue-ménage que tu as fais lorsque tu as eu dix-huit ans. Tu sortais avec un garçon depuis quelques mois. A cet âge, tu crois avoir tout vécu. T'as eu plusieurs histoire avant lui, alors t'étais sûr que c'était le bon. Quelle idiote tu fais. Tu l'as présenté à tes parents. Tu n'avais pas anticipé un soucis. Un soucis de taille pour ta famille. Le fait qu'il n'était pas de la même religion. Toi, tu t'en fichais. T'étais plutot ouverte d'esprit. Mais les mamas... C'était compliqué. On t'as demandé d'arreter cette relation. Tu n'as pas écouter, tu disais juste que les parents devraient être heureux pour leur enfant quand ces derniers sont heureux. Y'a eu des cris, des disputes, des débris de verres. Puis une porte a été claqué. Et t'étais dos à celle ci. On t'a juste jeté dehors parce que tu ne voulais pas obéir. Que tu ne voulais pas être la fille qu'ils voulaient que tu sois. Juste pour un garçon.
Alors t'as galérer quelques mois, tu dormais chez des amis alors que tu étudiais encore. T'aimais dessiner, t'etais doué, alors t'as passé un diplome tatoueur et perceur. A côté de ça, après six mois à trainer ça et là chez des amis, vous avez emmenager ensemble avec ce garçon qui t'avais valu que ta famille te renie. C'était l'amour fou. Alors pour toi, ça valait le coup de tous ces sacrifices.
Vers tes vingt et un ans, tu réussis à passer ton diplome et commença à bosser dans un salon de tatouage lambda. Ta vie te convenait.

Ta vie te convint encore plus lorsque tu appris que tu étais enceinte. Votre petit couple vivait une idylle sans problème, tout vous souriez malgré vos petits moyens. Ca vous suffisait.
Ta grossesse s'est passé à peu près normalement. Aucun soucis d'ordre médical. Juste des grosses fatigues et tu n'en pouvais juste plus d'avoir le nez aussi fin - et aussi le fait que tu ne buvais plus de café durant tout le temps où le bébé prenait ses aises dans ton ventre-. Votre fils est né quasiment à ton anniversaire, un jour avant. C'était le plus beau cadeau qu'il pouvait te faire. Joshua était parfait. Petit, mais terriblement mignon.
Devenir parent, c'est être fatigué. C'est dans les termes du contrat. Tu le savais. Et tu dû reprendre le travail après ton congé maternité que tu avais un peu allongé. Joshua avait cinq mois. C'était encore dur de laisser ton petit pour aller travailler.
Fort 'heureusement', ton homme ne travaillait pas actuellement, il était en recherche. Alors, tu pouvais partir du domicile avec une certaine sérénité.
C'est ce que tu pensas. Jusqu'au jour où l'on t'a appelé au travail. T'es rentré en trombe. L'ambulance. La police. Tout ton monde qui s'écroule. Une minute. Une putain de minute d'inattention de la part de ta moitié lors du bain de ton fils. Une minute. Tu savais qu'il ne fallait jamais détourner tes yeux d'un nourrisson lors du bain. Apparemment... Pas tout le monde le savait.
Une minute avait suffit a t'arracher tout une partie de toi, à ruiner ton monde et détruire ton couple. De moitié, l'homme était passé à ton ennemi publique numéro un. Tu lui as hurler dessus, cracher dessus. Frapper alors qu'il se faisait emmener.

T'as chuté après ça. Depression. Tu sortais plus de chez toi. Ta foi avait disparue aussi. Parce que tu pensais pas que le puissant puisse être aussi cruel. T'as arreté les efforts. T'as arreté de travailler un long moment. Tu sortais plus de chez toi. Tes amis ont eu du mal à te parler durant cette période. T'acceptais franchement personne dans ton entourage. On t'a un peu obliger à aller en thérapie. Pour toi, c'était inutile. Mais au final, petit à petit, t'as pu exteriorisé des choses. Ca t'a grandement aidé. Comme la musique. Mais en même temps, t'as revêtu une espèce de coquille. Te rendant insensible à certaines choses.
Comme la mort de tes parents deux ans après le drame que tu avais vécue. Ca ne t'as pas fais ni chaud ni froid. Toi qui te pensais déshérité, au final, t'étais celle qui avait tout rafflé l'héritage. Il y avait peut etre deux trois choses pour les cousins et cousines, mais mis à part, tout te revenait. Et pour mettre un final doigt d'honneur à tout ça, t'as utilisé l'héritage pour ouvrir ton propre salon de tatouage, avec l'appartement au dessus pour avoir une nouvelle adresse, un nouveau quartier, changer d'air. Tu as eu pour un an de rénovation, mettre le batiment a ton gout, dans une ambiance chaleureuse. T'avais vraiment besoin de ça.

Ca fait maintenant trois ans que tu as ouvert ton salon. T'as adopté des chiens pour palier à ta solitude chez toi. Ces garnements font vivre ton appartement ainsi que ton salon. Malgré le fait que le deuil ne s'est toujours pas fait entierement, tu l'as enterré, retrouvant une joie de faire ce que tu aimes et de vivre, une vie de jeune adulte que tu n'avais pas vécu lors des premieres années qui aurait du être là pour que tu puisses profiter.