Une mauvaise journée

avec MaryKay & Juan

MaryKay devait faire quelques petites courses pour la maison.  Jeanne grandissait à vue d’œil et ses vêtements semblaient rétrécir entre chaque lavage.  Elle s’était donc donnée comme mission d’aller se procurer de nouveaux vêtements pour sa demoiselle et faire son épicerie.  Rien de bien excitant, mais le genre de chose qu’il faut bien faire une fois de temps en temps.  Elle profitait d’un rare moment de tranquillité, sa belle-fille était chez maman cette semaine et Jeanne était à la garderie.  D’ailleurs, elle devait passer la récupérer avant de regagner la maison familiale pour le repas du soir.   Il y avait beaucoup de monde dans ce fichu centre commercial, elle regrettait presque d’avoir décidé de passer aujourd’hui.  Heureusement, elle savait ce qu’elle était venue chercher, alors autant faire ça rapidement.  

Le problème étant que même si MaryKay était en repos aujourd’hui, l’infirmière en elle n’était jamais bien loin.  Alors qu’elle revenait de la 1ère boutique qu’elle a fait, un homme a attiré son attention.  Il semblait mal en point, alors oui elle l’a suivi du regard.  Rapidement, elle s’était dis que s’il faisait un malaise, elle allait intervenir.  C’est lorsqu’elle le voit sortir le flacon qu’elle comprend qu’il est diabétique.  Après tout, non seulement elle en voyait plein à l’hôpital, elle utilisait les même pour son diabète.  Elle en avait d’ailleurs un flacon en surplus dans son sac, au cas où sa pompe ferait des siennes.  Elle s’inquiéta donc rapidement pour l’homme et le pire c’est qu’il semblait invisible aux yeux des passants.  Cette situation a pour effet d’enrager un peu MaryKay, qui ne comprenait pas comment on ne portait pas secours à celui-ci.  Elle franchit donc les quelques dizaines de mètres qui le séparait de l’homme.   Qui plus est lorsqu’elle voit la cellophane, elle devient encore plus en colère…

« Dans quel monde d’imbécile on vit! »  Dit-elle plus pour elle-même qu’autre chose, tentant de se calmer un peu.  Il tenait debout avant de se barrer les pieds dans leur blague à la con et même pas fichu de l’aider… désespérant!   Elle se penche sur lui, prenant son pouls et évaluant sa respiration.  Son cœur battait trop rapidement, mais sa respiration était rapide, mais non superficielle, ce qui était bon signe! Il était inconscient, elle sort son glucomètre et prend son taux de sucre… Évidemment, il était dans le plafond.  Elle tente de le réveiller, à l’aide de stimuli douloureux….  Guettant une réaction de sa part…

« Et puis merde! »  

Elle sort son portable et se met sur le haut-parleur.   En attendant une réponse, elle sort son flacon d’insuline.  Elle savait bien qu’elle ne devrait pas lui partager, mais hors de question qu’elle le laisse mourir là, alors qu’elle avait ce qu’il fallait dans son sac.  Elle lui fait donc une injection, pendant qu’elle était en ligne avec l’hôpital, souhaitant l’y amener le plus vite possible.

Une mauvaise journée

avec MaryKay & Juan

Ça me rendait totalement folle de savoir que par manque de budget les gens ne pouvaient pas se soigner. C’était sans l’ombre d’un doute le plus gros problème de notre système de santé capitaliste. À travers mon métier, j’essayais le plus possible de faire ma part pour améliorer les choses. Rapidement donc je m’étais mise à chercher à aider l’homme qui était devant moi comme je le pouvais. Ce n’était pas gagné d’avance, car il semblait être réfractaire d’aller à l’hôpital pour se faire soigner. Il était impossible pour moi d’apporter à celui-ci l’aide donc il avait besoin. Je lui avais donc donner de l’insuline donc il avait tant besoin, j’avais pigé dans mes doses à moi. Je savais que mon frère me chicanerait, mais j’allais m’organiser.

« J’ai pas le choix… Vous avez besoin de voir un médecin! »

Évidemment, je ne connaissais pas la situation de Juan. J’étais donc poussée à forcer un peu pour y aller. Je ne me sentirais pas bien de le laisser là sur ce plancher. Je mets de côté le téléphone pour le moment, mais ça ne voulait pas dire que j’allais lui foutre la paix tout de suite.

« Pourquoi pas l’hôpital? »

Dis-je avec aucune curiosité dans la tête, je voulais simplement comprendre la réaction de celui-ci.