Journée fratrie - Emma

Depuis quelques jours, Emma vivait une belle histoire d’amour avec Matthéo, l’agent du FBI qui l’avait sauvé. Les deux amoureux s’étaient enfin décidés à sauter le pas et tenter de former un couple. Elle était folle amoureuse de lui, mais vu la façon donc ils se sont rencontrés elle reste un peu sur les freins. Pour le moment, ils gardaient leur relation secrète et personne n’était au courant. Incapable de cacher quelque chose à Xavier, elle savait bien qu’il faudra qu’elle fasse la grande annonce, mais ça la rendait nerveuse tout ça. Les deux hommes de sa vie s’occupaient d’elle avec une patience d’ange depuis son retour de captivité. Parfois, même si elle réagissait trop fortement où si elle faisait une crise d’anxiété c’étaient les deux rares personnes qui savaient comment la gérer. Il faudra en revanche, jamais lui demandé de faire un choix entre les deux! Quant à Xavier, il lui arrivait parfois encore de l’appeler Evelyn, mais il était la seule de qui elle l’acceptait encore à ce jour. Rempli d’empathie Emma arrivait bien à comprendre que c’était difficile de faire le changement dans l’habitude. Heureusement pour lui qu’il n’avait pas brisé son couple pour elle, car évidemment elle n’aurait pas approuvé le tout. Elle ne méritait pas autant d’attention, selon elle. Toutefois, elle lui en était reconnaissante qu’il ne l’ait jamais abandonné! Après tout, quand elle voulait baisser les bras, c’était à son frère qu’elle pensait pour pas sombrer et personne d’autre.

Elle n’était pas l’ombre d’elle-même depuis son retour et savait très bien qu’elle n’avait plus tout à fait la même personnalité qu’avant. Elle était craintive, moins hop la vie qu’avant. Elle savait bien que son frère remarquait cette différence, mais bien qu’elle y mettait des efforts monstres, elle peinait à retrouver celle-ci. Elle tentait quand même de le voir le plus possible! Elle en avait grandement besoin, afin de maintenir le peu d’équilibre mental qu’elle avait et jamais que ce soit Helena ou Théo le leur reprochaient. Contrairement à Xavier, Emma avait une petite demoiselle parfaite qui était remplis de joie et hop la vie. C’était tout un clash avec Kaila, la fille d’Helena, qui elle semblait avoir décidé de faire suer tout le monde. Elle avait donc reçu le texto de son frère lui disant qu’il s’en venait. Elle s’était bien sûr préparée pour sortir avec lui. Elle était seule à la maison, Théo était au travail et la petite puce se faisait gardée. Facilement nerveuse, elle appréciait que son frère frappe d’une façon particulière, ça lui permettait de ne pas paniquer et de s’assurer que c’était lui qui était là. Elle savait que si on cognait différemment, c’était parce qu’il y était contraint. En voyant son frère derrière la porte elle sent son visage s’illuminé. C’était vraiment la personne la plus importante de sa vie! Elle le sert fort et l’invite à rentrer.

« Je vais bien et toi ? Vient! »

Xavier était le seul de qui je tolérais d’entendre Evelyn.  Je savais bien que ce n’était pas facile pour lui faire le transfert, mais c’était pour ma sécurité.  Je suis très craintive depuis mon retour à Los angeles, ayant l’impression que je devais toujours être en hyper vigilance.  Je tentais de reprendre doucement une vie normale, mais c’était le combat de tous les instants. Je ne pouvais tous simplement pas être en colère contre Xavier et encore moins me fâcher contre lui, donc je tolérais le tout.  J’avais eu vent que mon frère avait perdu la tête à me chercher! Une part de moi lui était reconnaissante qu’il m’ait cherché et ne m’ait jamais abandonné, mais une autre avait mal de l’imaginer foutre sa vie en l’air pour moi.  Il méritait d’être heureux et d’avoir une belle vie rangée avec sa femme et les filles.  Helena en était presque venue à détester sa belle-sœur durant sa captivité.  En revanche, elle avait fini par comprendre les raisons et après l’ultimatum, Xavier avait réussi à se tempérer un peu.  Craintive d’être sur le pas de la porte, je l’avais invité à entrer et me suivre.  C’étaient des réflexes post captivité que j’avais développé. En revanche, j’étais effectivement dans une bonne journée, heureuse de passer du temps avec mon grand frère.  Selon ma psy, il faudra que je trouve un moyen d’admettre un minimum ce que j’avais vécu avant le procès de mon agresseur, mais je n’y arrivais pas encore.  J’étais beaucoup trop malaisé par ces histoires et ça me causait beaucoup de stresse.  Déjà d’avoir dû tout raconter à la police et au FBI pour l’enquête m’avait rendu malade.

« Oui effectivement, je vais bien merci! »  Dis-je toujours en souriant avant d’ajouter! « Tu veux boire quelque chose? »