Mon petit havre de paix - Elizabeth

On pourrait dire qu’en ce moment mon cœur est un peu mêlé. Début quarantaine, le véritable amour de ma vie est et a toujours été ma carrière. Afin de me permettre de monter dans l’organigramme de l’hôpital, je n’ai pas eu d’enfant et lorsque j’avais des copains on me reprochait de trop travailler. Cette vie m’a toujours plu et je n’ai jamais demandé autre chose. Je suis ce qu’on appelle un carriériste qui s’assume. J’ai dû me battre avec les stéréotypes de certains hommes que j’ai rencontré durant ma carrière ne serait-ce que pour qu’on me donne une chance.

Les choses ont bien changé avec Ulrick. Pour la première fois de ma vie, j’ai eu le sentiment qu’un homme me considérait comme son égal. J’ai l’impression que mon opinion est toujours prise en compte et valoriser avec lui. Évidemment, c’est toujours lui qui a le dernier mot, mais c’est très valorisant de travailler avec lui. Le problème est que je n’avais pas prévu développer des sentiments pour lui. Depuis quelques semaines que je me retrouve à réagir comme une adolescente dès que j’entends son nom. J’essayais maintenant de retrouver mon côté rationnel, de me rappeler que je ne dois pas détruire ma carrière pour un homme. Voyez-vous ça les commentaires dans les corridors si je me pavanais à son bras.

Je ne vais pas mentir, je ne suis pas quelqu’un qui s’occupe de l’opinion des autres. Je m’en contrefous de ce que les gens peuvent penser de moi… sauf pour une chose ma carrière. Ulrich vient donc ébranler un peu ce côté-là chez moi. J’étais donc en grande séance de remise en question en ce moment et dire que je suis mélangée serait un euphémisme. Comme chaque fois où j’ai un doute dans ma vie, où je ressens du stresse ou un coup de mou, je me suis toujours réfugiée chez ma mère et mon père. Chaque fois, je reviens avec un sac plein de pâtisseries que ma mère et moi avons cuisiné et normalement avec une vision plus claire de la situation. Revenir chez mes parents a toujours représenté une espèce de thérapie pour moi. Quand j’avais appelé ma mère ce matin, elle avait vite compris que j’avais besoin de parler. Cette femme empathique et tournée vers les autres avait encore frappé. Comment est-il possible que juste à travers un combiné de téléphone, elle puisse comprendre ce donc j’ai besoin. J’étais en congé aujourd’hui, alors dès que ma mère m’avait offert de passer à la maison, j’avais accepté. Les enfants étaient à l’école où à la garderie. Mon père s’était tordu une cheville lors d’une activité de baseball pour une fondation. Il travaillait de la maison, privilège de patron, puisqu’il n’avait pas de rencontre aujourd’hui. J’avais donc laissé mes deux précieux chats à la maison pour me diriger vers la maison de mes parents. Dès mon arrivée dans le stationnement je sentais déjà mon cœur plus léger. Je ne saurais jamais comment expliqué ce que la maison de mon enfance me faisait ressentir. Ils avaient beau avoir mis un paquet de rénovation au fil des ans, c’était toujours spécial revenir ici. Je prend donc le temps de me stationné au travers la collection de bagnoles à mon père et vais cogner à la porte de chez mes parents.

Elizabeth était le genre de mère, qui avait toujours des pâtisseries faites maison pour ses enfants, elle avait toujours 140 plats d’avance, elle prenait toujours le temps et pourtant, malgré tout cela de prêt, elle faisait souvent les repas frais de la soirée naturellement, elle restait une cuisinière. En plus, contrairement à certains de ses enfants, elle avait fait sa famille rapidement, elle avait vraiment toute sortes d’enfants, et pourtant elle avait fait pareil toujours. Elle ne comprenait pas trop ou elle avait foiré avec Annabel et Sébastian, mais bon. Elle ne pouvait plus vraiment rien changer et pourtant, elle avait sut récemment, que bien que sa propre famille était finit depuis de nombreuses années, elle avait la garde de 4 de ses petits-enfants entre 15 ans et 18 mois maintenant. Elle commençait à trouver ça difficile d’élever de jeunes enfants, elle n’avait plus la même énergie après tout et c’était normal, mais jamais elle ne se plaignait, enfin des fois à son bel homme, mais sinon elle essayait de garder ça pour elle. Elle avait donc apprit que Annabel était de nouveau enceinte, elle n’était pas capable de refuser cet petit-enfant. Alors avec Marsh, les deux avaient convenus que oui, mais Lizzie espérait que ce serait le dernier,

Elle avait enfin, espérer que sa petite puce de 18 mois soit la dernière, mais non, elle était heureuse, parce qu’elle les aimait tous, mais ouf elle ne savait plus combien de temps, son corps allait tenir à élever de jeunes enfants encore, ne pas trop dormir. Elle démontrait quelques signes de fatigue, mais elle ne les voyait pas et fallait bien la connaître, ou connaître le monde de la santé, elle ne pensait pas trop à ça. En plus sa petite puce de 18 mois avait beaucoup de maladie, elle n’avait pas un très bon système immunitaire. En ce moment, elle était de retour à la garderie, après 1 semaine à être malade, fièvre, pleure, mais là ça allait mieux. Elle était dans la préparation des repas, et tout ça parce que Marshall lui avait fait promettre d’embaucher quelqu’un à temps plein, s’ils prenaient le dernier bébé. Elle n’avait pas encore affichée, mais l’annonce était prête. D’ailleurs, Marsh rêvait qu’elle soit à la retraite vraiment, mais elle n’y arrivait pas, on comptait beaucoup sur elle. Elle songeait à ne plus prendre des buffets, sauf ses clients réguliers ou qu’elle connait. Elle pensait garder que le service de traiteur, parce que ça c’était du lundi au vendredi seulement, bon oui en charge de travail c’était plus, mais avec un employé temps plein, ça changerait !

Elle aimait donc recevoir ses enfants, elle aimait passer du temps avec eux, les écouter, être présente. Lizzie ne refusait jamais à un enfant de venir, même qu’ils n’étaient pas forcés d’appeler, pouvait juste dÉbarquer, de toute façon, elle travaillait de la maison ! Elle parlait aux enfants souvent, et ils venaient quand ils avaient le temps, mais ce matin, elle avait entendu dans la voix de son aînée, sa petite Leslie, qu’elle avait besoin de parler. Tout le monde étaient partis, sauf son époux qui travaillait de la maison, quand il faisait du télétravail, des fois il venait réprimander Lizzie qui cuisinait trop selon ses dires, mais bon là avec sa cheville tordue, il ne bougeait pas trop ! C’est alors, que Lizzie, tablier autour du cou, qu’elle prit soin d’enlever, après avoir mit son plat au four, ça sentait bon dans la maison. Elle venu ouvrir la porte en souriant et fit un câlin à sa fille !

« Bonjour ma grande fille, aller entre ma belle » Dit-elle en lui donnant des bisous sur les joues et en la laissant retirer ses souliers, tout comme la laisser entrée ! « Tu aimerais un bon café ma luciole ? Tu devrais aller dire bonjour à ton père qui se croit encore jeune et qui est blessée dans son bureau » dit-elle amusée et en rigolant !

Au fond de moi, j’espérais que mes frères et sœurs arrêteraient de pondre des enfants comme si de rien était.  Je trouvais que l’on abusait fortement sur les épaules de ma mère et mon père.   Ce n’est pas mêlant, je ne demandais même pas à ma mère de garder mes chats tellement elle en avait sur ses épaules.  Toutefois, je ne pouvais jamais l’accuser de me laisser moins de place que les autres membres de ma fratrie.  Dès que j’ai besoin, mes parents sont toujours là pour moi et l’exemple que je peux donner c’est aujourd’hui.  Même si ma mère ne l’exigeait pas, j’avais quand même le respect d’appeler avant de me pointer.   Dès que ma mère ouvre la porte, je sens l’odeur de la cuisine de l’entrée!  À ce jour, je me demande encore comment mon père avait fait pour garder sa ligne toute sa vie avec une aussi bonne cuisinière comme femme.  Je souris à ma mère et me dépêche de lui faire un câlin moi aussi.

« Salut maman!  Tu es seule? »

Dis-je en rentrant dans la maison à la suite de son invitation.  Je retire mes chaussures pour la suivre.  Voilà qu’elle m’offre un café.  Comment dire non à de la caféine.  À l’époque de mon internat, la caféine était carrément un groupe alimentaire pour moi.  Depuis j’ai réduit, mais je reste une fan de café.

« Avec plaisir! »

Je rigole lorsqu’elle me parle de mon père.  J’étais quand même inquiète sur le coup je l’admets.  « Rien de grave j’espère maman? »

J’attends bien sur qu’elle me réponde, puis je quitte vers la pièce de travail à mon père.  Après l’avoir chicané sur son impossibilité à se reposer, je revenais vers la cuisine pour retrouver ma mère.  Franchement mon père et ma mère deux personnes du même moule.  Je m'installe à la cuisine avec elle et lui pose la question qui me brule les lèvres.

« J'ai vu passé le nom d'annabel sur le planning à l'hôpital.  Dis-moi pas qu'elle a enfin fini de faire sa BA pour l'humanité et qu'elle a décidé de se faire opéré pour ne plus tombé enceinte? »

Dis-je sur un ton qui exprimait de loin ma désaprobation.  Au fond de moi, j'espérais que ce ne soit que ça!