Un merci s'impose - Saralie

Je n’avais pas de cours aujourd’hui, je prenais une pause études, car j’avais des rendez-vous à l’hôpital. J’avais pris le temps de lézarder un peu dans mon lit. J’avais pris une douche plus longue qu’à l’habitude et me suis lavée les cheveux. Je n’avais pas vraiment envie d’y aller. Aujourd’hui, c’était une de mes rares mauvaises journées. C’est ma mère qui m’a reconduit à l’hôpital. Je trouvais les balades en voiture beaucoup plus difficile, depuis ce jour où ma vie a changé. Une fois arrivé, je pousse les portes de l'hôpital, le cœur lourd comme une pierre. Chaque carreau du sol, chaque mur blanc, chaque odeur de désinfectant me ramène à ce jour fatidique où ma vie a basculé. Je me sens comme une étrangère dans ce lieu qui a été le théâtre de la souffrance d’Anthony et moi, un lieu qui, malgré tout, reste associé à l'espoir. Une fois mon rendez-vous terminé, je devais passer au bureau de ma tante Saralie. Je la trouve dans son bureau, penchée sur ses dossiers. Je lui souris, un sourire mécanique qui ne trompe personne. Elle me fait signe de m'asseoir et me regarde avec une attention bienveillante. Je sens son regard sur moi, regard que je sens malgré tout très lourd.

« Bonjour Saralie! »

C’était elle qui m’avait accueilli lorsque j’étais arrivée à l’hôpital mal en point. Elle doit connaître mon dossier médical de long en large. Je tentais de rester de glace, comme toujours faire bonne figure quoi. Toutefois, dans les dernières journées je sentais que la carapace d’acier que je m’étais formée se brisait doucement. Je repensais à mon rêve de fonder une grande famille comme la mienne, de bercer mon enfant dans mes bras. C’est à croire que je commençais à computer les informations que mon cerveau bloquait.

« Comment vas-tu? » Dis-je toujours avec ce sourire… « Je ne t’ai jamais remercié pour l’accueil quand je suis arrivée à l’hôpital! »

Saralie était une femme qui avait cru sentir son cœur s’arrêter quand elle avait vu et entendu surtout les noms des deux enfants de son frère. Bien qu’elle n’eût pas de lien et relation avec Charlie et son neveu, et pourtant elle ne mettrait jamais Isaiaas dans cette chicane, mais elle respectait son souhait de ne pas l’avoir dans sa vie. Cependant, son frère en avait assez pour qu’elle puisse être tatie et ça lui faisait vraiment plaisir. Elle adorait ses neveux et nièces. C’est ainsi que Saralie avait veiller sur Kait et Antho pendant leur passage ici et d’ailleurs ça l’avait rendu folle de voir que son neveu ne venait plus.

Saralie était donc dans son bureau concentré par ses dossiers, puis elle sentit une présence, levant ses yeux, un sourire apparut sur ses lèvres en voyant sa nièce dans le cadre de porte ! « Bonjour ma belle, comment vas-tu ? » Demanda-t-elle toujours avec ce regard à la fois de tatie, mais fière de voir comment elle se tenait !

Elle l’a regarda et déposa son crayon, puis sentant que sa nièce avait besoin d’elle, elle venu de l’autre côté, et prit place sur la chaise près d’elle plutôt que de laisser le bureau les diviser. Elle déposa sa main sur la sienne doucement ! « Je vais bien merci ma belle, mais tu n’as pas à me remercier, tu sais que je ferais tout pour vous, et en plus j’étais de service, mais au-delà du travail, la famille est très précieuse et je ferai tout pour toi, tes frères, tes sœurs ou tes parents ma puce » elle lui donna doucement un baiser sur le front et lui flatta doucement la joue !

Je garde mes yeux rivés sur ma tante, toujours ce sourire un peu faux au visage. Je ne me rappelle pas grand-chose de l’accident, beaucoup de souvenir sont flous dans ma tête. Certains souvenirs, je me demandais encore si je les avais vécus ou si c’était mon cerveau mêlé qui les avait inventés. Je me rappelais quelque chose par exemple, c’était que de voir un visage familier à mon arrivé à l’hôpital, m’avait soulagé à mort. Je n’arrêtais pas de demander mon frère et on ne pouvait rien me dire… Pendant que je perdais contact avec la réalité à cause de la peur, du stress et de la douleur, c’est elle qui m’avait ramené à celle-ci m’empêchant d’aggraver mes blessures ou de me retrouver sédatée.

« Bien… enfin je remonte la pente doucement comme tu peux voir! »

Lorsqu’elle s’approche de moi, je ne peux pas retirer mon regard de sur elle. Au début, je me demandais bien ce qu’elle venait faire, mais je comprends qu’elle voulait s’approcher. J’appréciais le geste, puisque je détestais cette espèce de distance « patient-médecin » que donnait celui-ci.

« Je sais, mais tu n’as pas idée comment ça eu un impact de voir un visage familier ce soir-là. Certains souvenirs commencent à me revenir et je me suis rappelée que tu étais là. »

Je ferme mes yeux doucement sous son baiser. Le contact était doux et réconfortant. C’était tellement un gros clash avec l’opinion que mon cousin Isaiass avait d’elle. Pour ma part, j’avais préféré ne pas trop m’en mêler. J’apprécie beaucoup Isa, mais je ne comprends pas qu’il peut à ce point détester Saralie et mélanger les choses. La chicane ne me concerne tout simplement pas de mon point de vue. Je souris encore une fois et lui dis.

« Mon médecin a dit que je guérissais bien et que bientôt je n'aurai plus besoin de venir le voir! »

Saralie ne savait pas ce que sa nièce lui cachait, mais elle n’y croyait pas du tout à ce faux sourire, mais elle lui laissait le temps de voir si elle allait se confier ou pas. Après, elle ne pouvait pas lire en elle, mais bien qu’elle ait vécu quelque chose de très traumatisant, non ça n’avait pas ce genre de réaction. En ce moment, elle se demandait vraiment ce que pensait sa nièce. Sara lui souria donc doucement et la regarda !

« Oui je vois ça et j’en suis vraiment heureuse Kait, c’est ce qui compte le plus ! Se réjouir de chaque petit pas »

C’est alors que oui elle avait décider de venir plus proche d’elle, parce que normalement le bureau lui servait quand elle faisait de la paperasse et donc recevait rarement des gens ici. Là la distance l’énervait et elle comptait bien s’organiser pour que ce soit plus intime. « Ça me fait vraiment plaisir ma grande, vraiment je n’aurais pas voulu être ailleurs, je m’en serais voulu de ne pas avoir été là. Je m’en doute un peu, parce que ça fait peur venir à l’hôpital, à l’urgence et arriver par ambulance aussi. Oui en effet, je vous ai accueillit, je passais de l’un à l’autre, parce que je voulais veiller sur vous deux. » Dit-elle en lui souriant, elle avait même fait preuve de sang froid le temps de les avoir à l’urgence, mais avait solidement craquer quand les deux avaient été envoyer en chirurgie !

Saralie lui avait donc fait un doux baiser réconfortant, elle sentait que sa nièce avait besoin de ça, et donc oui elle prenait le temps, elle restait une mère et oui c’était complexe entre elle et Charlie, mais contrairement à Charlie, elle n’avait pas parler de leur situation à ses enfants et donc, ses enfants n’avaient pas rien contre leur tante, bon ce n’était pas elle qui l’avait fait ses gestes, mais elle aurait pu leur faire comprendre et croire qu’elle avait tuer sa mère, mais non elle avait préféré faire silence radio, d’ailleurs, ses meilleures amies aussi ignoraient…enfin avaient longtemps ignorés son existence !

« Je suis vraiment heureuse d’entendre ça ma belle, ça regarde très bien et ton médecin est très compétent, mais j’ai comme l,impression que tu me caches quelques choses, je te connais assez ma puce, qu’est-ce qui se passe ? »