Kalaane, la femme flic

Je suis née le 4 juillet 1989 à Los Angeles sous une chaleur ardente. Ma mère m'a gentiment maudite de vouloir arriver lors d'un pic de chaleur. Surtout que j'ai mis presque vingt-quatre heures à me décider pour sortir. J'avais déjà envie de faire chier mon monde avant de naitre. J'ai été accueillie par une famille aimante et une adorable grande sœur. Ça n'a pas toujours été facile à cause de mon caractère, mais je respectais mes parents. Ma sœur savait aussi comment me calmer, une histoire, un dessin animé et un peu de pop-corn. J'ai eu une enfance plutôt banale, ça se passait bien à la maison. En primaire, les garçons étaient tatillons avec moi parce que je n'ai jamais été très grosse. Ils ont vite compris que je n'allais pas me laisser faire, j'ai martyrisé leur chef pendant une récréation et ils ne sont plus venus. Bon, ça m'a valu une punition, mais au moins, j'étais débarrassée. Au lycée non plus, on ne m'embêtait pas, je faisais de la boxe en plus de ça. Je ne trainais pas beaucoup avec les filles, à part parler garçon, mode etc, c'est à cette période que j'ai rencontrée Elyo. Enfin on était souvent dans la même classe, mais on s'est rapproché parce qu'il a fait un peu de boxe aussi et que donc on est devenu partenaire. Ça a été mon premier béguin, oui bon j'étais folle de lui, vous savez ce que c'est le premier crush hein.. On a fini par se mettre ensemble, mais disons que ça n'a pas duré très longtemps. Notre première fois a été, hmm, compliquée ? Il n'a pas aimé ça et il a même compris qu'il n'aimerait jamais ça. Vous n'imaginez pas dans quel état ça m'a mise. J'étais vexée, il ne pouvait pas s'en rendre compte avant non ?! Une première fois, c'est important et ça m'a couté une grosse parti de ma confiance en moi. Je ne lui ai plus adressé la parole et je me suis consacré à mes études et à ma future carrière.

J'avais déjà un sacré sens de la compétition quand je suis entrée à l'école de police, ça m'a d'ailleurs value quelques mauvaises remarques des instructeurs. Comme je voulais être la meilleure, je dépassais parfois les limites, prenait un peu plus de risque. J'ai failli être recalé pour mon comportement. Je suis donc devenue officier de police à Los Angeles. Après quelques années je me suis retrouvé lieutenant dans la section s'occupant du trafic d'être humain. J'en ai vu des horreurs.. C'est à cette même période que j'ai rencontré Anaël. Un pur hasard dans un Starbucks, je lui ai renversé un café dessus et on a parlé. J'ai toujours eu du mal à donner ma confiance aux hommes, mais avec lui, ça a été tout de suite différent. Facile. Il arrivait à me faire sourire ou rire et je suis rapidement tombée sous son charme. Mon travail n'a jamais été un problème non plus bien que je lui promettais régulièrement de faire attention. J'ai été un peu moins tête brûlée à cette période de ma vie, plus tranquille. J'étais amoureuse, heureuse même avec lui, il était parfait bien que parfois un peu trop jaloux à mon gout, j'ai du le remettre en place parfois. Il me tempérait énormément. On s'est fiancé et j'ai fini par tomber enceinte. Je ne l'ai dit à personne à part ma sœur, je ne voulais pas qu'on me pose en chose fragile au travail, qu'on m'ordonne de rester au bureau alors que les autres était sur le terrain. Je l'ai bien caché, j'ai eu la chance de prendre peu de poids en réalité. J'avais certes un petit ventre, mais facile à cacher sous les sweats. Vers six mois, ça devenait difficile, je sentais qu'on commençait à se poser des questions. J'étais fatiguée, mais je forçais sur mon corps malgré les conseils du médecin. C'est pendant une nuit que j'ai commencé à ressentir de grosses douleurs au ventre, je savais que quelque chose cloché. On a été aux urgences et la nouvelle fut difficile à avaler. Mon bébé ne respirait plus.. Mon corps essayait de ce fait de s'en débarrasser. On a déclenché mon accouchement parce qu'il fallait bien le faire sortir de la. Je ne souhaite à personne de vivre ça, accoucher d'un enfant mort c'est une sensation horrible. Pas de pleurs, un silence déchirant. Repartir sans lui a été encore plus difficile.

La période qui a suivi a été très compliquée. On allait avoir un petit bébé et tout à coup le vide. Je me suis renfermée sur moi-même, j'avais l'impression que plus jamais je ne serais heureuse. Même mon couple en a pris un sacré coup, Anaël n'y était pour rien, je n'y étais pour rien, mais malgré nos efforts, on s'est éloigné. On a fini par voir la vérité en face, ça n'allait plus. Je voulais cependant rester en bons termes avec lui, j'ai vécu mes plus belles années dans ses bras et il est une personne important dans ma vie, encore aujourd'hui. Je me suis consacré à ma carrière après ça. J'ai d'ailleurs recroisé Elyo sur une affaire, il s'occupe des taulards à leur sortie de prison. Je pense que j'avais besoin d'un ami à cette époque alors, on a oublié de passer et il est devenu mon meilleur ami. Quelques mois après, je devenais la marraine de son fils. À côté de ça le travail se passer plutôt bien, les années se sont succédé, je n'ai eu personne d'autre depuis Anaël, après tout ce que j'ai vécu, c'est difficile de se lancer dans une nouvelle histoire. Puis ma vie a pris un nouveau tournant. On m'a annoncé que ma sœur avait été enlevée par un trafiquant d'être humains, un de ceux qu'on pourchassait. C'était clairement une attaque directe et je nourris depuis une obsession qui est de retrouver ma sœur. J'ai voulu être sur l'enquête, ils ont refusé évidemment. Je fouillais les dossiers à côté, je harcelais mes collègues alors, on m'a changé de secteur. On m'a mis sur les trafiquants d'armes, mais je n'ai pas lâché l'affaire de ma sœur pour autant. Entre-temps Elyo a perdu son fils, j'ai commencé à croire que la mort avait quelque chose contre moi. J'ai un peu peur de laisser entrer des gens dans ma vie avec tout ça. Je viens d'arriver et je suis la nouvelle coéquipière de Mike O'Connor. On ne peut pas dire qu'il ait été content de mon arrivée et je ne suis pas vraiment ravie d'avoir quelqu'un dans les pattes. Ce n'est pas difficile de sentir la tension entre nous.