Tigan, le chef étoilé

Je suis né à Los Angeles le 3 janvier 1989 accompagné d’un deuxième garçon, un jumeau identique qui s’appelle Ethan. On est né dans un contexte particulier, cela faisait déjà des mois que nos parents s'entre déchiraient, leur divorce s’est très mal passé et ils se détestaient. Tous les deux voulaient cependant nous garder, aucun ne renoncerait alors ils ont décidé d’un commun accord de nous séparer. Ethan est parti avec ma mère et je suis resté avec mon père. Jamais on ne m’a dit que j’avais un frère et je n’ai aucune information sur ma mère, mon père m’a toujours formellement interdit d’en parler. Le pire dans tout ça ? Il a jamais été très présent pour moi, il n’y a que son restaurant et ses étoiles qui comptent. C’est ma grand-mère qui m’a élevé surtout et c’était pas plus mal dans le fond, elle était douce, patiente et surtout elle m’a transmis son amour de la cuisine dès mon plus jeune âge comme elle l’avait fait avec mon père avant moi. De temps en temps il me prenait un peu avec lui, j’ai voyagé autour du monde, ça c’était cool j’avoue, cela dit à chaque fois qu’on revenait je retournais chez ma grand-mère. J’avais l’impression d’être un poids qu’il laissait à chaque fois derrière lui. A côté de ça je pouvais avoir tout ce que je voulais, mais je ne sais pas pourquoi, j’ai toujours ressenti un vide et parfois des émotions que je ne comprenais pas. Je pouvais avoir envie de pleurer alors que quelques minutes tout allait bien, le lien de jumeau marche aussi à distance, mais encore faut-il savoir qu’on a un jumeau !

Je me suis moi aussi lancé dans une école de cuisine, pas facile en portant le nom Lightwood.. Tout le monde me disait que j’étais là que grâce à mon paternel alors j’ai dû montrer que ce n’était pas le cas. J’ai vite compris que je devais devenir encore meilleur que lui si je voulais que les gens me respectent. J’ai travaillé dur, j’ai voyagé pour apprendre diverses techniques, j’ai aiguisé mon palais et j’ai appris des techniques d’associations. J’ai également appris auprès de grands chefs et c’est d’ailleurs chez l’un d’eux que j’ai rencontré Théa. J’étais entrain de prendre ma pause déjeuner et elle mangeait juste à côté. Elle se régale avec un dessert que j’avais moi même confectionné alors j’ai pas pu m’empêcher de lui dire que c’était moi qui l’avait fait. Quoi ? A cet âge on aime bien réussir les choses non ? En tout cas ça a lancé la discussion et après lui avoir couru un moment après elle a finalement accepté de sortir avec moi. On a eu une petite fille deux ans après ça et j’ai ouvert mon propre restaurant la même année. Je suis un vrai papa poule, j’aime ma fille plus que tout au monde. Ma relation avec Théa a toujours été particulière car nous avons très peu de contacts physiques, j’ai bien compris qu’elle n’aimait pas ça et je ne suis pas du genre à la forcer alors je m’y suis fait. On voyage beaucoup de toute manière pour nos boulots respectifs même si je mets un point d’honneur à être très présent pour Alicia quand je suis dans les parages. Je ne veux pas qu’elle vive ce que j’ai vécu avec mon paternel.

La personne dont je suis le plus proche je pense que je peux dire que c’est Ryan. Mon voisin depuis qu’on a emménagé dans la maison donc ça fait un peu plus de dix ans. Nos compagnes sont souvent absentes alors les soirées barbecue, séries ou même construction de meubles  en tout genre ça nous connait. On est vite devenu meilleurs amis et je dois dire qu'heureusement qu’il est là sinon je me sentirais bien seul. J’ai senti à un moment que Théa s'éloignait encore plus de moi alors je l’ai demandé en mariage, je me suis dit que ça arrangerait peut-être les choses entre nous et pour tout dire je ne m’attendais vraiment pas à un refus. Ça a été une claque pour moi, elle a beau me dire qu’elle ne croit pas au concept de mariage je n’ai pas compris pourquoi elle m’avait dit non. J’ai mis plusieurs semaines à le digérer. Je crois qu’on a jamais été aussi éloigné l’un de l’autre, même un baiser c’est difficile de l’obtenir, je l’entend pleurer parfois et je me sens complètement désarmé je ne sais pas quoi faire. En tout cas je ne suis pas prêt de la toucher à nouveau, on a eu un rapport il y a quelques semaines et j’ai bien senti qu’elle se forçait presque et j’ai pas du tout aimer ça. Je pense qu’il faut qu’on en discute, on ne peut pas rester comme ça. J’essaie de me concentrer sur le boulot et sur ma fille, mais ça devient vraiment difficile à vivre. Mon restaurant a gagné sa première étoile il y a quelques mois alors j’essaie de toujours faire mieux et d’être le meilleur dans ce que je fais.