Je subis le soir comme on subit l'enfer

ans. Je suis arrivé le : 04/01/2024

feat @Daniel J. Holmes & Conor Z. Holmes

Un jour parmi d'autre. Tous les derniers se ressemblent en tout cas. Vide dans l'âme. Raz de marée risquant de t'engloutir entièrement. Tu vadrouilles entre l'hopital et une espèce de foyer. Test psychologique de plusieurs jours. Un trauma certain. Tu parles peu, l'envie de parler aussi. Le gamin innocent et joyeux est mort y'a quelques jours, ton corps aussi est en procédure de deuil. Fatigué. On te dit plein de chose. T'écoute à demi, voire moins même. La fatigue rend la chose plus supportable, mais dormir éveille quelque chose de beaucoup plus terrifiant. Tu restes dans l'entre deux. Ca inquiète. Mais t'as passé les tests. Alors te voila dans une voiture. Une assistante sociale au volant. Te disant qu'ils avaient retrouvé ton oncle, qui a accepté d'être ton tuteur. Tu bailles.
T'essayes de te rappeler de Daniel. Des brides de souvenir. Gamin, t'étais content d'entendre son nom. Tu te souviens des supers histoires qu'il te racontait. Mais... T'arrives pas à remettre un visage, un corps, sur ces souvenirs. Surement y'avait des photos à la maison. Mais franchement, personne regarde les photos dans une journée banale. Et y'en avait eu pas mal dans ta courte vie.

Un joli patelin. San Fernando apparemment. Ca change du Centre ville pour sûr. Tu vois les maison défiler derrière ta vitre. Tête adossée contre cette dernière. T'as pas beaucoup d'affaire. On t'a pas autorisé à retourner chez toi après ça, c'est quelqu'un qui a prit quelques habits de ta penderie et certains effets personnels dans ta chambre, tenant dans un sac de sport, se trouvant actuellement sur tes genoux. T'as pas envie d'arriver là bas. T'as envie de rien surtout. Mais la voiture ralentie. Se gare. Un instant, qui dure une éternité. L'assistante sociale te dit que c'est ici que tu vas vivre. La maison juste en face. Le regard vide, tu retires ta ceinture alors qu'elle t'ouvre la portière. T'aurais pu te débrouiller, c'est sûr, mais tu mettais surement trop de temps dans la voiture. C'est vrai que tu lambinais. Tu voulais garder le peu de sécurité que tu ressentais encore. Tu sors donc dans un grognement, la lanière de ton sac sur l'épaule. Elle avait voulu porter ton sac mais t'es pas un enfant handicapé. Tu restes en retrait, alors qu'elle sonne -ou toques, qu'importe tu regardes pas- à regarder le quartier en attendant que ton oncle ouvre. C'est définitif, t'as perdu tout tes repères. T'espère en retrouver, mais rien n'est moins sûr.

KoalaVolant

ans. Je suis arrivé le : 04/01/2024

Je subis le soir comme on subit l'enfer - feat Conor

Excepteur sint occaecat cupidatat non proident

J’avais très peu dormi cette nuit, la veille j’avais fait en sorte de mettre la maison en ordre pour l’arrivée de Conor. J’étais maintenant le tuteur légal d’un adolescent de dix sept ans et c’est terrifiant. Je le dois cependant à mon frère récemment disparu, il n’aurait pas voulu que son fils se retrouve en foyer et moi non plus dans un sens. J’avais coupé les ponts avec tout le monde, mais aucun d’eux n’était en tord, j’étais le seul fautif. Je n’avais pas vu Conor depuis de nombreuses années, je ne suis même pas sûr qu’il se souvienne de moi. Au réveil j’ai donc refait trois fois le tour de la maison, je me suis aussi rendu dans la chambre que j’avais rapidement aménagée pour lui, rien de fou, mais je me suis dit que je le laisserai l’aménager comme il le souhaiterait histoire qu’il se sente un peu chez lui. Le plus dur c’était de savoir comment agir avec lui, il vient de perdre ses parents, d’une façon tragique, on l’oblige à vivre avec un oncle qu’il n’a pas vu depuis longtemps. Je me mets à sa place et j’imagine que ça doit être difficile. Je comptais donc mettre mon propre deuil de côté pour l’instant, l’important c’est Conor. Mon cœur s’accélère alors que j’entend une voiture se garer à l’extérieur de la maison. C’est le moment.. Toutes ces années d’exil ne m’ont pas fait que du bien, le contact avec les personnes que je ne connais pas est devenu très stressant. Quand j’entend sonner je me dirige donc vers la porte et après avoir pris une grande inspiration j’ouvre. Mon regard se pose d’abord sur la femme accompagnant mon neveu, il est d’ailleurs à moitié caché derrière elle. Je lui sers la main et l’invite à entrer. Puis mon regard se pose sur Conor, ce qu’il a grandi.. C’est un homme à présent et je me rends compte qu’effectivement j’ai perdu bien plus de temps que je le pensais. “Bonjour Conor.. Entre je t’en prie.” Je le laisse passer puis je les emmène un peu plus loin dans la maison. L'assistante à quelques points à voir avec moi, des documents à signer apparemment. “Bien sur. Si tu veux tu peux aller déposer tes affaires dans ta chambre. La mienne est en bas tu auras tout l’étage pour toi.” J’affiche un léger sourire, essayant de faire au mieux pour l'accueillir. Ça fera au moins vivre un peu l’étage, les deux pièces s’y trouvant et la salle de bain attenante ne me servait pas vraiment. Ca avait besoin d’un coup de neuf, mais je pense qu’il y sera bien après quelques aménagements. Je m’occupe donc de signer les documents relatifs à l’arrivée de Conor chez moi. C’est officiel, j'ai maintenant un adolescent qui vit chez moi et même si ça me fait peur je me dis qu’on devrait réussir à s’entendre non ? Je raccompagne l’assistante et grimpe les escaliers pour retrouver Conor. “Je sais que c’est un peu vieillot pour l’instant, mais on remettra tout à ton goût..” Pas sur que ce soit de décoration qu’il ait envie de parler pour l’instant, mais j’essayais de briser la glace.

acidbrain

ans. Je suis arrivé le : 04/01/2024

Je subis le soir comme on subit l'enfer

feat @Daniel J. Holmes & Conor Z. Holmes

Le quartier, t'en a vite fait le tour des yeux. Tu peux pas trop voir plus que ce que tu ne vois actuellement. Calme, sans vraiment de trafic. Pour dire, vous étiez la seule voiture en mouvement avant que vous ne vous gariez. Au moins, ça doit etre calme la nuit, ça va s'en dire. La porte s'ouvre. Tu attends, l'assistante sociale salue ton oncle , t'es derrière, en retrait. T'as pas encore envie de voir des gens. C'était difficile déjà quand on venait te voir quand on avait placé juste après le drame. On t'avait même donner des somnifères. Au début, tu te disais que ça saurait t'aider, te reposer. Grave erreur. Cauchemar venant te rendre visite. Tu n'as pas aimé l'expérience. Le répéter ? Hors de question.

L'assistante sociale entre, te laissant voir ton oncle Daniel. Sur les photos, il était largement plus jeune. Mais t'as un léger mouvement de recul malgré tout. Parce que tu reconnais certains traits. Evidemment , c'est le frère de ton père. Mais là, il n'y avait aucun doute. Un petit pincement se forme, mais t'avance, faisant un petit "Salut... Merci." pour ton oncle en rentrant ce qui va être 'chez toi' durant un petit moment. Les adultes parlent des papiers à signer pour les démarches. Tu restes dans un coin, avec ton sac. Pas sûr d'être interessé par tout ça. Peut etre que Daniel l'a comprit. Ou alors qu'il avait prévu le coup, mais il te dit que tu peux monter, que le haut de la maison est à toi. Tu hausses un sourcil. Pourquoi prendre une maison à étage si on utilise pas l'étage ? Tu réfléchirais à ça plus tard. Tu acquiesce montant les escaliers pour détailler la zone. Tu trouves une salle de bain en premier et puis à coté la chambre. La tienne à priori. C'est... Simple. Peut etre même un peu froid mais c'est pas si grave que ça. Tu poses ton sac de sport sur le lit en regardant la pièce du regard. Une fenetre plutot lumineuse, mais qui, heureusement, n'illumine pas la tete de lit.
Tu soupires un peu. Etre ici, t'aime pas ça. Non pas que t'es pas rassuré que quelqu'un veuille encore de toi. Mais ça marque surtout un après. Un après que tu n'aurais pas aimé vivre. Un après l'accident. Un après cette nuit horrible. Un après où tu allais devoir vivre.
T'entends la porte d'entrée se fermer. Surement que la dame est partie. Puis les escaliers. Tu t'asseois sur le lit en voyant Daniel arriver. Tu hausses les épaules. T'essayes de paraitre fort, de paraitre 'normal'. De ne pas paraitre affecté aussi par le fait de le voir alors que ça fait beaucoup trop longtemps que vous n'aviez plus de ses nouvelles. " C'est déjà bien d'avoir une chambre. Merci d'ailleurs. Je sais pas où il m'aurait envoyé si v.. T'avais dit non" Tu savais pas trop si le vouvoiement était de mise. Au pire il te le dirait mais il est vrai que tu t'etais un peu arreté pour te demander comment lui parler. "Désolé d'arriver comme ça ici" Parce qu'au final, en grandissant, tu t'étais dis que Daniel avait dû se disputer avec la famille. Mais t'as jamais demandé si ta supposition était vrai par contre.

KoalaVolant

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