Sé que tú no me has olvidao' (Galadrielle)

Il devait être minuit passée lorsqu'il sortit de l'interminable match qui avait eu lieu au club ce soir là. Un match important, le dernier avant Noël, qui devait mettre en scène John Pron, une petite légende de la boxe à devenir et que Felipe s'était dégoté sans trop de difficulté. Il avait le flair pour dénicher les prochains talents et en général, il misait sur son instinct. Un flair qui ne lui avait jamais fait défaut jusqu'à présent d'ailleurs. Il fallait dire aussi que ça faisait longtemps qu'il observait les boxeurs se battre entre eux et bien qu'il ne se soit jamais lancé dans cette voie là, sa capacité d'analyse s'était tellement développée qu'il avait fini par comprendre sur quel cheval miser. Sa starlette avait gagné le pari d'ailleurs, il était parvenu à battre l'ogre qui lui avait fait face. Les gens étaient en folie, les paris allaient dans tous les sens et jusqu'au bout, John Pron ne l'avait pas déçu. L'espace d'un instant, tout le monde l'avait pensé perdu, mais au dernier moment, il avait remonté la manche. Sous un sourire en coin, Felipe avait ainsi savouré sa victoire, bien que ce ne soit pas lui qui était monté sur le ring. Seulement, il venait de comprendre qu'il avait gagné un bon paquet de fric.

Il chevaucha la moto avec laquelle il était initialement arrivé pour se diriger vers l'un de ses bars préférés situé sur la colline qui surplombait la vallée de San Fernando. De là haut, il y avait une vue incroyable et c'était là qu'il se rendait à chaque fois qu'un match de cette envergure se produisait. Qu'importe son issue, il trouvait toujours la bonne excuse de se prendre un verre de Tequila et agrémenter ainsi la soirée. Il avait l'impression de ne savoir faire que cela depuis des années. Remarque, c'était toujours mieux que de passer le balais et la serpillière après tout.
John Pron, la star de la soirée, l'accompagnait. Il se gara juste après lui et tous les deux occupèrent une table sur le balcon. Felipe avait dû sortir quelques billets pour chasser une table afin de pouvoir s'y installer à la place sans être trop embêté. Il y avait du monde, c'était plein mais il était assez malin pour pouvoir obtenir ce qu'il désirait sans trop se mouiller. Les deux hommes échangèrent quelques balivernes, la conversation se centrant sur le match qui venait de passer. Felipe l'écoutait lui parler de ses techniques alors qu'il entamait une cigarette, mais sa capacité de concentration se comparant à la taille d'une petite cuillère, il tenta machinalement de se focaliser sur quelque chose d'autre. Non pas que le jeune homme en face de lui soit ennuyant, mais il n'avait sincèrement que faire de savoir comment il s'y était pris pour gagner. Soudainement, il vit passer au loin une silhouette féminine qui se dirigea sur le rebord du balcon. Son attention fut aussitôt captivée par cette dernière, non pas seulement parce que la femme en question était belle mais surtout parce qu'elle lui était familière. Enfin, "familière" était un grand mot. Disons qu'il avait déjà croisé son chemin, et il se souvenait très bien comment.
Il arracha ses yeux de sa contemplation le temps d'un instant pour les reposer sur son acolyte. "Tu permets?" lui demanda t-il sans que cela soit une réelle question, avant de se lever pour rejoindre son nouveau centre d'intérêt. Il profita qu'elle ait l'esprit ailleurs pour pouvoir l'aborder sans qu'elle ne s'y soit attendue. "Galadrielle, c'est bien ça?" Comme s'il craignait de se tromper. Cela pourrait après tout, il n'avait vu ladite Galadrielle qu'une seule fois, il y avait quelques mois de cela. Mais une personne portant un tel prénom ne s'oubliait pas si facilement...

Galadrielle était une femme resplendissante. Accoutrée de rouge, sa tenue lui faisait ressortir les formes ainsi que sa couleur de cheveux et ça n'était pas pour déplaire aux yeux de Felipe, qui se délectait de la vue. Elle avait déjà été très belle lorsqu'il l'avait rencontrée une première fois, il y avait quelques mois de cela, et cela n'avait pas changé depuis lors. Ce n'était pas totalement un hasard s'il était venu à sa rencontre, se déchargeant de la conversation avec sa petite star pour pouvoir aller lui parler. En vérité, il ignorait ce qu'il cherchait vraiment. Quelques mots échangés, quelques verres, plus? Nul ne savait. Il n'avait rien de programmé cette fois ci. Felipe avait beau être un homme organisé, il n'aimait pas toujours tout prévoir à la lettre. Ces retrouvailles avec elle n'avaient de toutes façons pas été dans ses plans et c'était tout là ce qui faisait son charme : il aimait aussi être surpris. Mais seulement en bien, comme par hasard.

Mais voilà, non seulement il avait du mal à ne pas se fixer sur le décolleté qu'elle lui présentait, mais en prime, elle se souvenir de son prénom! Il avait haussé les sourcils de surprise lorsqu'il l'avait entendu le prononcer, avant que son visage n'esquisse un sourire satisfait.

"Me détendre? Mhhh, on peut dire ça comme ça oui. Disons que pour le coup, je n'aurais pas imaginé retrouver une femme toujours aussi sublime que lors de notre première rencontre, sinon plus, ...autour d'un verre, au dessus de la vallée... Et en prime, tu as retenu mon prénom, j'en déduis que je t'aie marquée."

Il laissa un instant de silence alors qu'il se mouillait la lèvres inférieure tout en plongeant son regard dans le siens afin de guetter sa réaction, puis d'ajouter : "Et toi, tu fais quoi dans les parages? Une envie de contempler la vue? Ou simplement de chercher une façon d'agrémenter ta soirée, quelle qu'elle soit?"

A ces mots, il arracha son regard pour le poser sur le paysage illuminé qui s'étendait jusqu'à l'horizon. En ces périodes de fêtes, les lumières étaient d'autant plus présentes et décoratives, ce qui ajoutait une touche appréciable au tableau. Puis il s'adossa contre la rambarde alors qu'il reposa son attention sur elle. Elle était encore plus agréable à regarder.

Le jeu du chat et de la souris. Felipe aimait beaucoup y jouer, surtout quand l'autre personne était réceptive. Après tout, il était loin d'être indifférent aux charmes de la belle blonde, c'était même ce qui l'avait amené à venir l'aborder avant tout. Cependant, Felipe n'était pas le genre de gars lourd, il avait ses principes et surtout, il était hors de question de ressembler à tous les débiles qui entachaient l'image masculine. Ca devait lui arriver de commettre quelques bourdes, mais il s'efforçait à être le plus net possible vis à vis de cela. Ce qui était assez amusant d'ailleurs, en contraste avec tout le respect qu'il pouvait éprouver pour l'espèce humaine en temps normal. Il n'avait aucun mal à anéantir la vie de quelqu'un qui lui devait de l'argent, mais manquer de respect à une femme c'était inimaginable.
Bien qu'elle entrait dans son petit jeu tout sympa -pour le moment-, Galadrielle lui pria de se calmer quant à sa remarque sur le fait qu'il l'ait marquée. Il lui adressa un sourire narquois alors qu'il arquait un sourcil, loin d'être sérieux.

"Mhhh, je vais considérer ce que tu dis comme vrai, pour cette fois ci" s'amusa t-il. "Je suis d'accord, c'est une vue agréable même si de bien plus jolies choses peuvent parfois surprendre... Enfin, façon de parler."

Il la fixait intensément, droit dans les yeux, en se disant que parfois, des mots exprimé par la voix n'étaient pas nécessaire. Ce petit échange lui plaisait beaucoup, quelle que soit l'issue de cette conversation. Galadrielle l'avait, pour lui, marquée non pas qu'il en était amoureux -c'est une notion floue pour Felipe- mais elle avait illuminé sa soirée la fois où il l'avait rencontrée pour la première fois. Seulement, il était parti peu après, tel Cendrillon qui repartait à la maison avant que le charme ne se rompe. Bien que, évidemment, il n'y avait aucun sort de jeté pour le coup! Maintenant qu'il la revoyait, il se remettait en phase de test, et c'était une façon pour lui de s'amuser mine de rien. Lorsqu'elle déduisit qu'elle n'était pas la seule à aimer sortir prendre l'air, Felipe adopta une mine faussement innocente.

"Oh tu sais Gal', ici c'est L.A., une ville qui ne dort jamais... Qui voudrait rester cloitré chez soi par ici, mhhh?"

A peine eut il achevé sa phrase qu'un homme s'interposa dans la conversation. Felipe avait aussitôt tourné la tête vers l'individu en le dévisageant d'un air à la fois incompréhensif et mauvais. Au début, il crut qu'il s'agissait d'une connaissance de la jolie blonde, avant de se rendre compte par son attitude que ça n'était pas le cas. Sonné par tant d'insolence, Felipe se mit à bousculer l'intru étant donné que Galadrielle ne parvenait pas à s'en défaire.

"La dame t'a dit non, t'es sourd ou t'es juste complètement stupide? Non parce que ça ne veut pas dire "oui prends moi tout de suite" au cas où tu comprendrais mal l'anglais" s'exprima t-il pour venir en aide à la jolie Gal. "Dé.ga.ge."

Un climat de tension accompagna la suite et l'échange de regard entre pseudo mâle "alpha" dura un moment. L'idée de le faire passer par dessus la rambarde lui venait en tête au cas où ça devait dégénérer, mais il espérait tout de même ne pas en venir là. Il n'avait aucune envie de se donner en spectacle pour prouver une quelconque valeur ou domination stupide dans un endroit où il était afin de prendre l'air comme l'avait si bien dit Gal et provoquer plus d'emmerde qu'il en avait déjà quotidiennement.
Une fois l'épisode passé, l'individu que Felipe portait en horreur finit par abandonner. Felipe tourna aussitôt la tête vers la jeune femme et plissa les sourcils. "Rassure moi, ça t'arrive pas tout le temps de te faire emmerder par ces connards, si?" lui demanda t-il en ayant toutefois une idée de la réponse.

L'altercation qui venait de se passer avait pris fin, et c'était le genre d'individu que Felipe détestait par dessus tout. Enfin, l'une des espèces d'individu qu'il détestait, car il y en avait des nombreux en vérité. Felipe pouvait se montrer très ouvert et conciliant, mais il pouvait aussi se montrer exécrable mais surtout impitoyable selon la manière dont on se comportait avec et ce qu'il se passait, évidemment. Beaucoup de facteurs en soi, il s'adaptait aux gens qui lui faisaient face en général. Comme il s'y attendait, Galadrielle lui répondit que ça lui arrivait et que le gérant du bar lui venait parfois en aide alors Fel crispa l'une de ses joues. Une habitude que beaucoup trop de femmes subissaient, et il avait pu le constater lui avec les femmes de son entourage, tout au long de sa vie, à commencer par sa mère. Ce genre de personne qui l'avait vacciné à être comme tel. Pour lui, un véritable homme ne se réduisait pas à faire ce genre de chose et à considérer les femmes comme des objets. Elles n'étaient pas seulement humaines, elles étaient une part dans ce monde qui avaient beaucoup plus à offrir qu'un homme en lui-même et c'était d'ailleurs ce qui leur faisaient peur, à ces imbéciles.

"Tu n'es pas un bout de viande Galadrielle. Tu es très belle, c'est vrai, mais ce n'est pas ton unique qualité, crois moi."

Sa voix calme était néanmoins très sérieuse. Gal lui donnait une image de femme fatale, pétillante et forte à la fois, qu'il appréciait énormément. Le genre de traits qui l'attiraient autant qu'ils l'effrayaient. Un danger pour lui, en résumé. Elle enchaina d'ailleurs en lui conseillant de ne pas sur estimer le charisme qu'il possédait, ce qui lui dit exprimer une esclaffe. Elle poursuivit en lui rappelant qu'elle était archéologue et que les jolies choses, elle en connaissait un rayon. Avant qu'il n'ait le temps de réagir à cela, elle s'approcha de lui et rejoignit le niveau de son oreille afin de lui murmurer qu'il gérait quand même sacrément bien au lit. Son expression de surprise soudainement apparut se transforma en une immense satisfaction. Certes, il ne doutait pas de ses capacités à ce niveau là, mais la façon dont elle lui a dit ne pouvait pas le laisser indifférent ou même gêné. Il plongea ainsi un regard intense dans ses yeux alors qu'il cherchait une réponse à lui fournir. Elle était en train de mener le jeu, et il devait admettre énormément apprécier cela. La voir ainsi s'abreuver alors qu'elle guettait sa réaction fut d'autant plus excitant. Elle lui montra son verre vide et lui demande de lui payer un boire pour qu'elle puisse continuer. Il posa une main sur sa hanche et s'approcha d'elle afin de se sentir contre elle. Son autre main écarta des mèches de cheveux de son visage avant de toucher sa joue puis ses lèvres de son pouce.

"Je peux te payer à boire oui..." commença t-il d'une voix raillée s'apparentant à une murmure. "Ou alors t'inviter chez moi pour t'en offrir un, d'une qualité nettement plus supérieure que cet alcool de supermarché. Tu ne seras pas déçue, je te le promet. Puis peut être même qu'on pourra remettre ça... Qu'est ce que t'en pense?"

Sa main descendit sur son cou qu'il effleurait du bout de ses doigts afin de la titiller à son tour. Extrêmement réceptif aux provocations qu'elle lui avait faites, il comptait bien lui en donner également pour pimenter un peu cette soirée déjà bien prometteuse.

Etant un homme, Felipe savait très bien comment ces derniers fonctionnaient. Il n'approuvait pas, mais c'était malheureusement ainsi. Alors, quand Galadrielle lui faisait part de son agacement sur le fait d'être parfois considérée comme un bout de viande, il ne pouvait que le comprendre. Il n'aura jamais vraiment cette crainte là n'étant pas la source de désir de chasseurs en rut mais cela ne l'empêchait pas d'imaginer le malaise provoqué. Heureusement, la conversation prit rapidement une nouvelle tournure, loin de cette mésaventure avec l'intru. Une tournure qui ne lui déplaisait pas, bien au contraire. Galadrielle avait du charme et elle le savait, d'autant plus que Felipe ne feignait pas son indifférence. Il la voulait, et il n'allait pas le cacher. En plus, ça pimentait leur conversation et offrait à la belle blonde l'occasion de corser les choses. Il adorait ce sentiment là d'excitation et de jeu de séduction, elle savait parfaitement s'y prendre et il comptait lui rendre la pareille.
Elle garda tout de même son sang froid, bien que sa peau disait le contraire. Seulement, ce serait moins drôle si elle perdait le contrôle, que ce soit pour elle ou Felipe. Il avait le sentiment d'être un chat sur lequel on agitait un pompom pour qu'il l'attrape et c'était exaltant. A un moment, elle s'approcha comme si elle cherchait à l'embrasser mais avant que leur lèvres ne se touchent elle bifurqua volontairement sur sa joue pour y déposer le baiser qu'il espérait. Il sourit, amusé par cette initiative, et baissa sa main sur sa cuisse pour la remonter délicatement. Il l'entendit lui dire au creux de son oreille répondre à son invitation en lui demandant s'il allait tenir aussi longtemps. Il profita de sa proximité pour rejoindre son oreille à elle afin de lui répondre tout juste audible pour que elle seule puis entendre :

"Si nous étions seuls je n'aurais pas hésité à te faire l'amour là, contre cette rambarde, en te faisant profiter de la magnifique vue derrière toi par la même occasion... mais faute de mieux, je serais patient jusqu'à ce que je te retrouve... Le paysage n'est pas si mal depuis le balcon, tu verras."

Il se redressa pour guetter sa réponse. Elle suggéra de se retrouver alors chez lui en se dégageant doucement de son étreinte, puis elle lui déposa un baiser rapide qu'il aurait bien fait durer, avant de prendre la direction de la sortie. Il l'observa ainsi s'en aller en terminant d'un trait son verre. Lorsqu'elle disparut de son champs de vision, il rentra dans à l'intérieur pour y rejoindre le boxeur et lui annoncer qu'une "urgence" l'amenait à quitter les lieux mais qu'ils allaient se revoir très bientôt. De toute façon, son invité avait trouvé une autre occupation, et ça ne pouvait qu'être bénéfique pour le coup. Alors Fel s'installa sur sa moto pour pouvoir regagner chez lui, en imaginant un instant la présence de la belle Galadrielle juste derrière avant d'activer le moteur et finir par s'en aller.

Le temps lui avait parut long jusqu'à ce qu'il atteigne son chez lui. Heureusement, la route n'était pas très longue, surtout lorsqu'on était à deux roues comme lui. Il fut arrivé le premier d'ailleurs, garé au même endroit à chaque fois. La belle Galadrielle arriva peu après, sortit de sa voiture et le rejoignit. Toujours aussi provocante dans le choix de ses mots, Felipe la dévora du regard avec un long sourire, amusé par ce petit jeu entre eux.

"Passer du temps en ta compagnie me réjouira toujours Galadrielle" répliqua t-il dès lors d'une voix invitante. Ainsi, il avait rangé sa veste et son casque sous sa selle et prit la main de la jeune femme jusqu'à ce qu'ils soient arrivés à l'intérieur de l'appartement. Alors qu'elle commença à se défaire de son manteau, il l'arrêta dans son geste après s'être positionné juste derrièree elle et pencha la tête au niveau de son oreille droite.

"Laisse moi le plaisir de t'alléger de tes vêtements" avait-il ainsi murmuré d'une voix raillante. Aussitôt qu'il lui défit sa veste, elle se dirigea sur son balcon et il la regarda d'une expression de satisfaction. Il laissa poser la veste de Galadrielle contre la chaise à l'entrée et entreprit de la rejoindre. Lorsqu'il arriva, elle se tourna et se colla à lui. Il posa ses mains sur ses hanches alors qu'elle lui demandait s'il voulait passer directement aux choses sérieuses ou s'il tenait à prendre le verre avant. En guise de réponse, il vint l'embrasser langoureusement, suivi de plusieurs autres baisers intenses.

"On finira bien par le boire, ce verre."

Il la souleva le temps de la faire s'asseoir contre la table alors qu'il s'était mis à l'embrasser de nouveau farouchement jusqu'à ce que ses baisers ne descendent délicatement dans le cou. Son corps était un embrasement difficile à calmer tant il la désirait sur le moment.

Il y avait des moments où l'on regretté de s'être levé et d'autres pas du tout. Cette fois ci, c'était le second pas. Il avait beau avoir eu une journée difficile, richement finie par la victoire de sa petite star de la boxe, les retrouvailles avec Galadrielle Verges n'avait fait que parfaire cette soirée déjà bien agrémentée. Il ne pouvait pas espérer mieux la terminer d'ailleurs. Ca faisait un moment qu'il n'avait pas pris son pied de la sorte et à vrai dire, ça lui avait manqué. Il en avait pourtant connue moulte d'histoire sans lendemain, mais celles avec la jolie blonde étaient mémorables. Comme ce soir là, par exemple. Comme elle s'était montré particulièrement joueuse, Felipe avait pu ainsi pimenter cette soirée prometteuse. Il n'avait pas eu le sentiment de faire l'amour à une vulgaire poupée gonflable, cette fois, c'était pour du vrai. Le sexe c'était bien, mais c'était encore mieux lorsqu'il y avait un enjeu, quelque chose dont on en retirait l'expérience. Et ainsi, il y avait eu plusieurs round tel un match de boxe. Il s'était senti tellement en forme qu'ils auraient pu continuer encore toute la nuit ce petit manège. Et après chaque rapports, il la couvrait de baiser tendres et excitants à la fois, non sans continuer les caresses sur son corps. Un moment primordial pour lui après l'amour, surtout lorsqu'il portait une certaine affection pour sa partenaire.  Gal, elle, le complimenta et à peine eut-elle fini sa phrase qu'il l'acheva par un long et tendre baiser savoureux. Puis il plaqua son front contre le siens, son corps étendu à côté du siens, sous les couvertures de son lit qui avait été le dernier endroit où ils avaient achevés leurs ballades sexuelles. Les yeux plongés dans les siens, il dénicha tous les messages qu'elle faisait passer à travers ses yeux alors qu'il lui caressait les cheveux tendrement.

"Ca a été un plaisir de te retrouver, Galadrielle" déclara t-il d'une voix enjôleuse. Après tout, ça faisait un moment qu'il n'avait ramené personne chez lui. Il se redressa légèrement pour se positionner à moitié au dessus d'elle, mais il laissa son front collé contre le siens. Il caressa cette fois ci sa joue et l'embrassa à plusieurs reprises de petits baisers furtifs. Puis, il finit par émettre un rire, amusé avant d'ajouter : "Je pense que le voisinage a pu faire ta connaissance par la même occasion"
Son ton moqueur n'était absolument pas sérieux, mais après tout, il n'avait pas fini de faire gonfler son égo déjà bien assez gros.
"Tu restes?"
La question était sérieuse et absolument pas émise de sorte à ce qu'il voulait la chasser. Non, au contraire, il voulait réellement qu'elle reste pour le coup, chose qui n'était pas arrivée depuis... eh bien, il ne s'en souvenait plus. Mais le désir de l'avoir près d'elle jusqu'au matin était cependant présent. Une certaine forme de soumission qu'il montrait là vis à vis d'elle, bien qu'à peine perceptible. Une soumission douce, qu'il se plaisait à y céder. Pour l'instant.

Il était bien là, avec elle. Alors qu'il aurait pu lui demander juste de quitter les lieux parce qu'il n'est pas un sentimental et que ça avait beau avoir été un moment sympa, il fallait lever les voiles désormais, Felipe ressentait le besoin de ne pas juste lui demander de partir. Oh bien sûr, si elle voyait les choses ainsi, il n'insisterait pas. Mais Galadrielle lui tapait dans l'oeil et même si c'était embêtant, là tout de suite, il appréciait ce que ça donnait. Outre les performances sexuelles qui avaient été un réel plaisir, et le fait qu'ils étaient là à la base pour boire un verre , il avait envie que, cette fois ci, tenter de finir la nuit à ses côtés. Il évoqua d'abord ses voisins et la réponse de Galadrielle le fit sourire d'amusement. Ce long moment d'échange de regard qui était bien plus important que des mots étaient plaisant. Beaucoup plaisant.

"P'tet bien, j'y suis pas souvent à vrai dire" répondit-il sous un petit rire. Il caressait doucement ses cheveux sans pour autant détacher son regard du sien. "Tu le veux tout de même, ce verre?"

Il s'approcha d'elle pour aller l'embrasser à nouveau, recouvrant le dessus de son corps de son bras. A ce moment là, il lui demanda sous un murmure si elle voulait rester et l'etonnement qui s'afficha sur son visage l'amusa d'autant plus.
"Je suis un homme plein de surprise, ne l'ais-je pas déjà dit? Eh bien, si ce n'est pas le cas... tu le sais désormais."
Il se mordit la lèvres inférieure avant de passer sa langue dessus avant d'ajouter : "Ouais, ça me ferait plaisir de passer le reste de la nuit avec toi." Sous une voix basse, près de l'oreille de Gal : "Et ce n'est pas un mensonge."
Ponctué d'un baiser sur sa tempe.