De la neige, de la neige, fille du sud-ouest des États-Unis, je n’avais jamais vu de neige de mes propres yeux. D’autant plus que je déteste le froid et encore plus la glace. Sur le coup, j’ai cru qu’on tentait de faire peur aux gens hier soir, mais lorsque j’étais revenue en plein milieu de la nuit et que j’avais vu les premiers flocons tombés, je m’étais un peu méfier. Je sentais que la journée du lendemain allait être compliquée au travail. Je me suis donc couchée rapidement à mon retour. Le matin, je me suis préparée pour le travail, j’avais reçu un sms de mon chef me demandant d’arriver plus tôt au travail, car on prévoyait une affluence de patient inhabituel. Je me suis donc rapidement mise en route, mais le problème étant qu’en me dirigeant vers ma voiture, ma bedaine a caché une plaque de glace et je me suis affalée sur le sol, me provoquant une vive douleur au dos.

« Merde! »

C’était tout ce que j’avais réussi à sortir de ma bouche sur le coup. Je tente donc de me relever, je sentais les jumeaux dans mon ventre qui se laissait aller. Je dépose ma main doucement sur mon ventre pour calmer mes petits trésors. Toutefois, je sens ce qui ressemble à une contraction alors que la neige continuait à me tomber sur la tête, c’était totalement désagréable. Au bout d’une dizaine de minutes, je réussi à me relever de parterre, mais toujours prise de douleur vive je fais le chemin inverse et vais plutôt m’allonger sur le divan dans le salon. Xavier n’était pas là, devant revenir du travail. On avait l'habitude d'avoir des horaires disparates, surtout lorsque les filles n’étaient pas à la maison. Je finis par m’assoupir, sans même penser à appeler mes patrons. Dehors la neige continuait! Je ne sais pas combien de temps j’ai dû dormir, quand une contraction me réveille, j’étais encore seule à la maison. Je lâche un immense cri de douleur, ça ne se pouvait pas que ce soient les bébés qui arrivent, ils leur restaient encore quelques semaines à être des bébés bedons. Désemparés, je taponne sur le divan pour trouver mon cellulaire et envoie un SMS à Xavier pour de l’aide.

Quel soulagement d’entendre Xavier entrer dans la maison! Bien sûr, j’avais tenté d’appeler les urgences pour avoir de l’assistance, mais même pour eux c’était le problème. On m’avait dit qu’on essayait de m’envoyer quelqu’un, mais c’était inutile. Dehors la neige continuait à s’accumuler et je me demandais bien comment ça arrêterait. J’avais espéré que ma sieste ait permis de calmer le tout, mais c’était sans succès et j’avais très mal. Je m’étais sentie bien seul pendant que j’attendais que quelqu’un prenne mon appel à l’aide. Les bébés n’étaient pas prêts à sortir et il fallait que je regagne au plus vite l’hôpital! Toutefois, dehors ça semblait aller de mal en pire la température, ça n’augurait rien de bon. Les émotions se bousculaient dans ma tête, mais sentir mon rock dans la maison m’avait soulagé d’un immense poids. Sur le coup, je me promettais une chose, c’était de oui mettre la pédale douce à l’avenir pour les jumeaux.


« Au salon! »

Dis-je en haussant le ton pour attirer son attention et qu’il me rejoigne. Quand je vois son visage, j’arrive à faire un sourire, mais j’étais visiblement en douleur. Le temps d'aggriper sa main, je lui répond par la suite.

« Je suis tombée ce matin en voulant aller au boulot. Ça m’a fait mal dans le dos, alors je suis entrée pour me reposer et faire une sieste, mais là je sens que j’ai des contractions. » Je reprends doucement mon souffle avant d'ajouter. « J’ai appelé les services d’urgences, mais apparemment c’est le bordel dehors… Je sais même plus il est quelle heure! »

Dis-je visiblement mêlée dans tout le lot.

Helena se sentait totalement à fleur de peau en ce moment. Elle ne pouvait s’empêcher d’être angoissé et surtout de s’inquiéter pour les jumeaux qu’elle portait. Clairement, ils n’étaient pas prêts à arriver et bien qu’elle ait appris tardivement sa grossesse, elle était capable de se faire un calcul rapide dans sa tête et se dire qu’ils allaient être un peu prématurés. Il fallait qu’elle gagne rapidement l’hôpital, mais apparemment on lui avait fait comprendre par le 911 que ce n’était pas gagné. Elle ferme les yeux sous son baiser, c’était doux et ça la rassurait un petit peu.

« Non juste mon dos et les contractions! » Elle se serait mise à pleurer comme un enfant si elle ne s’était pas retenue en ce moment. Elle regrettait amèrement d’avoir accepté de rentrer travailler plus tôt, mais c’était la culpabilité qui parlait, « Ne me chicane pas Xavier, je me suis assurer que je n’avais pas de fourmillement ou autre avant de me lever! » Dit-elle avec une petite voix tel un enfant qui se faisait chicaner. Lorsqu’il lui demande pour ses contractions, elle réalise que c’était une information plutôt utile, mais ça se bousculait tellement dans sa tête qu’elle n’avait pas penser lui dire.

« 15 minutes environ… ce n’est pas beaucoup, mais je veux qu’on arrête les contractions, les bébés sont trop petits! »
Cette fois elle craque et elle sent que des larmes coulent sur ses joues. C’était loin d’être l’image qu’elle s’était fait d’accueillir ses bébés avec Xavier. En plus oui, elle s’inquiétait pour Kayla, se demandait si elle était correcte. C’était à croire que Xavier avait lu dans ses pensées, car rapidement il lui pose une question à ce sujet. « Oui s’il te plait, juste m’assurer qu’elle est correcte! » Elle ferme les yeux le laissant aller chercher les guénilles et ça lui faisait du bien.

« Oui regarde, d’après moi je me suis fait un bon bleu! »

Heureusement que j’étais en douleur, car clairement j’aurais chicané mon mari de s’être mis autant en danger. J’étais toutefois très soulagée de le retrouver là. Je lui fais oui de la tête, lui promettant de l’aviser si jamais les contractions augmenteraient! Il serait sans doute plus prudent d’aller à l’hôpital, mais j’avoue que je ne réfléchissais plus trop en ce moment. Je me sentais plus en contrôle maintenant que Xavier était avec moi, comme si je n’avais plus à supporter tout le poids du monde sur mes épaules.

« Merci, je t’aime! »

Dis-je quand il me parle du fait que nous étions ensemble. J’avais réussi à reprendre un peu mon souffle entre deux excès de douleurs. Puis, je lui avais demandé de ne pas me chicaner! C’était la dernière chose que j’avais envie de me faire chicaner comme un enfant d’école. Je fais oui de la tête, sachant que c’étaient les nerfs.

« Je sais que ce sont les nerfs… désolé mon homme! »

Je m’étire doucement pour lui attraper la main. J’avais vraiment besoin de me faire rassurer en ce moment. Je le regarde et lui dis.

« Oui, je suis soulagée que tu sois là Xavier! »

Doucement, je m’étais un peu calmer. Il reste que Xavier avait un effet positif sur moi, il me calmait les nerfs par moment. Je me laissais faire et quand il me parle d’arc-en-ciel, je ne peux pas retenir le rire. Il reste que j’avais quand même l’image dans la tête. Je faisais attention à ne pas me contracter, car ça allait empirer le tout.

« Hum je te dirais six… mais quand on n’appuie pas ça s’endure! »

MaryKay venait de prendre le texto, elle et Evan étaient déjà rentrer à la maison depuis bien longtemps. Prenant son portable, elle se dépêche à répondre à Xavier.

#Oui nous sommes à la maison... Kaila joue dans la salle de jeux pourquoi?#