La journée s’annonçait plutôt agréable lorsque je m’étais dirigée vers le bureau. J’allais être appelé à collaborer avec Eliott et son équipe et comme une adolescente j’étais contente de travailler avec lui comme dans le temps.  Lorsque nos chemins c’étaient séparés lui et moi, j’avais eu vraiment du mal à accepter.  Il faut dire qu’à l’époque, je n’avais pas compris sa décision.   Noah n’était pas à la maison aujourd’hui, je lui avais accordé deux jours avec son parrain loin de la maison… Ce serait parfait, car je n’aurais pas besoin de trop m’inquiéter pour lui et ainsi si j’étais appelée à finir plus tard, il n’y aurait pas de mal.  Après tout, lorsque Noah n’était pas là, je n’avais pas de compte à rendre à personne, alors je ne comptais pas mes heures.

J’avais passé la soirée d’hier à bosser sur l’affaire, d’ailleurs c’est devant mon ordinateur que j’avais trouvé le sommeil et devant lequel je m’étais réveillée ce matin. Heureusement, j’avais mis mon alarme à l’avance.  Le temps de me prendre un café et de me doucher, je m’étais mise en route vers mon bureau où le reste de l’équipe s’y trouvait.  C’était une affaire totalement horrible et je me réjouissais déjà d’en arrêter le maximum.  Tout le monde donc était à son affaire et bien briefé, nous n’avions pas de marge de manœuvre pour commettre des erreurs et la vie de plusieurs tenaient à notre intervention commune.  J’aimais ce genre de moment, moment pour lequel je faisais ce boulot.   Je devais donc jouer un couple avec Eliott, pour cette partie ça n’allait pas être difficile!  Il doit bien avoir une quinzaine d’années et même plus que j’avais des sentiments pour lui. Disons que ça n’allait pas être un grand rôle de composition pour ma part, ce serait plus facile avec lui.   En principe, ça aurait dû être simple, mais nous n’avions pas prévu qu’une autre équipe vienne foutre la merde dans l’histoire.

Nous nous retrouvons donc à devoir un peu improviser et en réaction, je sens Eliott m’entrainer.  Je me laisse faire, sachant qu’il n’allait jamais me mettre en danger.  À regret, nous nous retrouvons donc à donner le code pour que l’assaut soit donner.  Ça devenait trop dangereux pour nous, même si ça m’avait enragé de devoir le faire.  Je promettais déjà de faire tomber la tête du champion qui avait tout fait foirer.  Refusant de faire grillé notre couverture, je me colle sur Eliott, tel une dame en détresse, afin de jouer l’épouse apeurée… Disons que là c’était un rôle de composition, car en dedans de moi j’avais des envies de meurtres.

Lorsque tout était partie en vrille, j’avais senti une telle colère monter en moi, colère qui pouvait se comprendre. Nous avions travaillé fort sur cette enquête et voir des gros bras débarqués et nous la foutre en l’air était enrageant. Je m’étais donc promise de faire rouler des têtes une fois les enfants trouvés et tout ce que j’espérais c’était qu’un membre de mon équipe n’y était pas pour quelque chose. J’avais toutefois joué les bonnes épouses pour le besoin de la chose, épouse qui se la jouait même un peu idiote. Je crois que je m’étais plutôt bien débrouillée dans mon rôle! Évidemment, ça avait été fait en gardant mon esprit ouvert, au cas où j’apercevrais quelque chose, mais rien à faire.

Nous nous retrouvons donc dehors, j’étais collée à Eliott encore et j’avoue que je ne savais plus trop si je jouais la comédie où si c’était parce que ça présence me rassurait. En revanche, je n’avais qu’une idée en tête, c’était d’y retourner pour retrouver les enfants coûte que coute.

« On s’est fait griller tu crois? »

Ça pourrait être dangereux d’y retourner, surtout si le mot se passait que nous étions des flics. Toutefois, je ne voulais pas repartir sans avoir mon information. Nous aurions certainement pu rentrer avec la cavalerie, mais j’avais la ferme conviction que les enfants n’étaient pas retenus ici, alors ça n’aurait rien donné. Façon, j’étais têtue et j’avais décidé d’y retourner… Alors que nous étions encore à l’abri des regards, je crois celui d’Eliott, on pouvait voir que j’avais du feu dans les yeux!

« On y retourne… »

J’aurais vraiment préféré ne pas devoir entrer avec fanfare dans le bâtiment! Toutefois, ça n’était plus possible maintenant que les gros bras étaient entrés. Nous nous étions donc retrouvés dehors le temps que la pression retombe. En vrai, je ne comprenais même pas comment je m’y étais retrouvée, car les choses s’étaient rapidement déroulées. Trop tôt pour faire des têtes, alors je mets cet aspect de côté pour le moment. Je n’étais pas le genre de capitaine qui restait derrière son bureau à manger des beignets. J’appréciais me salir les mains et faire partie intégrante de l’équipe. Bien que les supérieurs ne l’approuvaient pas toujours, moi je m’en fichais éperdument. Parlant de se salir les mains, j’avais fait ni un ni deux et j’avais mentionné que je voulais y retourner. Je fais oui de la tête, comprenant qu’on ne pouvait plus y retourner en douce et enfile mon gilet par balle avec l’aide de mon fidèle coéquipier. Malgré l’horreur de la situation, c’était agréable de travailler avec lui sur le terrain, comme au bon vieux temps quoi! Une fois réglé, je m’assure que mon arme de service est prête en cas de besoin et que je suis prête à intervenir en cas de besoin. Je me tourne vers mon équipe, prête à donner l’assaut en cas de besoin. S’il y avait le moindre indice sur la présence des enfants, il était clair dans ma tête que j’allais la trouver! Une fois prête, j’entends le mot partenaire! Je lui fait un clin d’œil et lui dit.

« Parfait partenaire! »

Tant de souvenirs auraient pu me revenir en tête en ce moment! Toutefois, ce n’était pas le temps de tomber dans la nostalgie de ces moments-là. Comme une machine bien huilée, nous donnons l’assaut et sans trop réfléchir nous entrons dans le bâtiment… Cette fois il n’y avait pas de doute, notre couverture était grillée!